mars 29, 2024

Crobot – Feel This

Avis :

Parfois, la vie d’un groupe de rock se résume à peu de choses. Prenez Crobot. Les débuts du groupe prennent vie à Pottsville, en Pennsylvanie, alors que Brandon Yeagley et Chris Bishop joue un peu de Hard, et sont rejoints par deux frères qui font à peu près la même musique. Dès lors, le quatuor va se faire repérer par une maison de disques (Wind-up Records) afin de sortir un premier album. Et c’est le début de la reconnaissance pour Crobot, qui va alors aligner les festivals et les premières parties de groupes connus comme Clutch, Chevelle, ou encore Black Label Society. Il faut dire que si la formation va changer de bassiste et de batteur à plusieurs reprises, les talents du chanteur, aussi bien vocaux que scéniques, assurent à Crobot de marquer son public et de s’ouvrir en grand les bras de nouveaux fans.

En France, le groupe reste encore un peu confidentiel, même si les amateurs de Hard et de Métal sont toujours aux aguets. Concrètement, Crobot commence à faire parler de lui avec Motherbrain, leur troisième effort sorti en 2019. A la fois drôle et nerveux, ce qui synthétise parfaitement l’état d’esprit du groupe, il faudra tout de même attendre trois ans pour voir débouler un nouvel opus de la formation américaine, et c’est avec Feel This que les affaires reprennent. Album assez court et concis, mais ne perdant jamais de vue son efficacité et sa spontanéité, les ricains reviennent nous mettre un petit coup de poing américain dans la tronche, mais avec une saveur douce et sucrée qui fait que l’on en redemande encore et encore.

Et cela débute avec Electrified. Comme son titre l’indique, on n’est pas là pour lambiner. Brandon Yeagley balance le titre d’entrée de jeu, avant de déclencher une grosse batterie nerveuse, puis un riff qui va venir nous cueillir avec plaisir. Relativement simple dans sa construction, le morceau se révèle pourtant d’une efficacité à toute épreuve, avec un refrain qui rentre immédiatement en tête et promet des prestations scéniques d’anthologie. Car oui, malgré la simplicité de la construction, il y a une énergie positive et communicatrice qui se dégage de l’ensemble, faisant que l’on a de suite envie de se briser la nuque. Un constat que l’on retrouve sur Dizzy, qui sera un peu plus lent au niveau rythmique, mais plus lourd sur les riffs. Là aussi, le refrain cartonne à tous les coups, notamment grâce à la voix sublime de Brandon Yeagley, et une mélodie très catchy.

Cependant, on pourra lui trouver quelques scories, avec notamment un break qui n’est pas aussi percutant que ce que l’on aurait aimé. Mais cela correspond à une sorte de baisse en tension avec la troisième piste. En effet, avec Set you Free, le groupe tente un titre plus apaisé, du moins au début, et qui va permettre de mieux nous percuter par la suite, même si on reste dans quelque de moins brut et spontané. Better Times va venir remettre les pendules à l’heure, même si on apprécie aussi les baisses de rythme. Mais là, le groupe pousse les curseurs très loin dans la bonne humeur et le Hard qui déménage. Non seulement ça reste longtemps en tête, mais en plus, c’est d’une énergie dingue qui permet à Crobot de survoler son morceau. Une dinguerie, et peut-être le meilleur morceau de l’album.

Forcément, passer derrière ça est compliqué, et Golden va en payer un peu les pots cassés. Si le titre est loin d’être désagréable, il reste un peu en deçà, notamment à cause d’un manque d’identité et d’un refrain qui marque moins que le reste. De plus, l’énergie est plus maîtrisée ici, ce qui fait que l’ensemble est moins efficace. Néanmoins, d’un point de vue technique, c’est plus précis. Puis déboule Without Wings, qui commencera de façon légère, avant de lâcher les chevaux. Petit bémol, la voix transformée qui n’en a pas besoin, car même si cela donne un air un peu éthérée, c’est trop trafiqué et pas assez naturel, alors que le groupe mise tout sur sa franchise. Heureusement, cela ne dure que le temps de l’introduction. Mais c’est avec Livin’ on the Streets que Crobot renoue avec son aspect punk et bien nerveux.

Rapide, bien dans ses baskets, porté par un refrain qui reste immédiatement en tête, et permettant en plus au chanteur de montrer ses capacités vocales, on est clairement dans le haut du panier de cet album. Par la suite, le groupe ne va quasiment jamais décroître. Into the Fire va venir nous titiller les oreilles avec une efficacité crasse. Dance with the Dead aura des petits airs de Royal Blood, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Holy Ghost va renouer avec de gros riffs bien gras pour mieux nous percuter, et cela malgré une voix au vocoder qui pue la merde. Never Break Me sera aussi un titre un peu décevant de par sa rythmique scandée qui manque de mordant. Mais Crobot met tout le monde d’accord avec Staring Straight Into the Sun. A la fois calme dans ses couplets mais puissants dans ses refrains, le morceau conclut à merveille cet album.

Au final, Feel This, le dernier album de Crobot, est une réelle réussite. Même si l’on peut trouver l’album un peu moins bien que le précédent, il n’en demeure pas moins qu’il tabasse fort et permet au chanteur de vraiment exploiter toute sa palette vocale. D’une énergie folle et laissant présager des prestations scéniques de zinzin, Crobot livre, encore une fois, un album d’une grande maîtrise, qui donne envie de bouger et de sauter de partout. Et ça, c’est toujours bon signe !

  • Electrified
  • Dizzy
  • Set you Free
  • Better Times
  • Golden
  • Without Wings
  • Livin’ on the Streets
  • Into the Fire
  • Dance With the Dead
  • Holy Ghost
  • Never Break Me
  • Staring Straight Into the Sun

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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