novembre 3, 2024

Crossfaith – Ex_Machina

Avis :

Quand on évoque le Metalcore, on pense immédiatement à trois pays, trois scènes, avec les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Australie. Pour autant, comme pour chaque sous-genre du métal, il n’y a pas de frontières, et on retrouve des groupes partout dans le monde. Crossfaith se forme en 2006 à Tokikita, dans la préfecture d’Osaka et a pour volonté de faire bouger les nuques avec ce qui semble être une révolution à l’époque, de l’électro-Metalcore. En gros, un mélange de musique électro bien énervée avec des fulgurances Metalcore dans le gens et les riffs de gratte. Le succès intervient alors dans les années 2010, jusqu’à ce quatrième album, Ex_Machina. Concentré d’énergie pure et d’envie de tout casser sur son passage, Crossfaith va aussi rencontrer quelques scories au sein de son effort, dont une sorte de radoucissement qui ne colle avec le reste du skeud.

Le premier titre, Deus Ex Machina est une introduction qui faire rapidement écho au pays dy groupe. On a l’impression d’écouter le début d’un animé, avec une musique électro très rapide et une voix grave qui dicte un texte, mettant en avant le côté post-apo que veut véhiculer le groupe. Avec un côté très Hardcore et théâtral, Crossfaith balance alors la sauce avec Catastrophe. Le morceau pourrait se voir comme une parfaite synthèse de ce que propose le groupe depuis ses débuts. On a droit à un gros riff puissant, un chant crié en couplet, puis un refrain en chant clair, qui va permettre de réenclencher sur un autre couplet énervé. C’est très calibré, mais force est de constater que ça fonctionne à fond, et que l’on a bien envie de se reprendre des tartes comme ça. Le break est un peu plus électro, mais il s’intègre bien à l’ambiance.

Par la suite, on va avoir droit à des titres qui sont tout aussi plaisants que celui-là, mais qui manque un peu de surprise. Si The Perfect Nightmare débute avec du lourd et un blast de folie, il va par la suite suivre le même plan structurel que le titre précédent et on reste sur une zone de confort connue et tranquille. La seule grosse différence provient du refrain, en chant crié, et qui envoie du lourd. Ce sera la même tambouille avec Destroy, qui ne change pas une recette qui gagne. Certes, on prend toujours un plaisir monstre à l’écoute, mais on sent que Crossfaith se repose un peu sur ses lauriers. Et le chant en rap ne change pas grand-chose. Freedom avec Rou Reynolds d’Enter Shikari sera du même acabit, et l’apport du chanteur britannique n’apporte pas vraiment de plus-value.

Avec Make a Move, le groupe commence lentement son déclin dans la violence. Si le titre est plaisant et bien nerveux, il possède néanmoins un côté dansant que n’ont pas les précédents morceaux. Cela provient d’un chant plus clair et d’un refrain très marqué qui reste très rapidement en tête. Pour retrouver du chant crié, il faudra attendre le break, qui va envoyer du lourd. Mais c’est bien avec Lost in You que Crossfaith va se perdre un peu. Si le titre possède quelques bons riffs, il n’en demeure pas moins une sorte de mélo un peu stéréotypé et qui manque cruellement de moments marquants. Ici, les japonais veulent se la jouer joli-cœur, mais ça ne marche jamais vraiment. Et si l’on excepte Wipeout qui arrive après et qui frappe fort, le groupe récidive avec Milestone.

Là, on est vraiment dans un morceau qui se veut touchant, tout en gardant une certaine agressivité. On ressent cela dans le chant et dans certains riffs, mais globalement, la sauce ne prend pas, car on se retrouve le cul entre deux chaises. C’est dommage, car c’est dans ces moments, où le groupe sort de sa zone de confort, que l’on pourrait avoir une pointe d’originalité. Et ce n’est pas avec Eden in the Rain que l’on trouvera de quoi se satisfaire. Là aussi, ça joue à bloc le côté mielleux, et globalement, ça ne reste pas en tête. Pire, ça singe un peu ce que l’on connait depuis un bon moment, dont Linkin Park. Pas étonnant donc de retrouver une reprise de Faint pour clôturer l’effort. Une reprise faite avec goût et panache, qui permet de terminer sur une bonne envie de revenir à cet album plusieurs fois.

Au final, Ex_Machina, le dernier effort en date de Crossfaith, est plutôt plaisant et réussi. Le début est tonitruant avec un Metalcore puissant teinté de passages électros qui sont bien intégrés et permettent de donner du volume aux compositions. On regrettera seulement une seconde moitié plus douce et un peu moins folle, ainsi qu’une certaine redondance dans la structure même des titres, montrant que parfois, le groupe se montre un peu frileux pour sortir de sa zone de confort.

  • Deus Ex Machina
  • Catastrophe
  • The Perfect Nightmare
  • Destroy
  • Freedom feat Rou Reynolds d’Enter Shikari
  • Make a Move
  • Lost in You
  • Wipeout (Album Remix)
  • Milestone
  • Eden in the Rain
  • Twin Shadows
  • Baybreak
  • Faint feat Masato de Coldrain (Linkin Park Cover)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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