avril 25, 2024

Grave Digger – The Living Dead

Avis :

S’il y a bien un pays où le Heavy règne en maître, c’est l’Allemagne. On ne compte même plus le nombre de groupes qui officient dans ce genre et qui proviennent de ce pays, tant et si bien que parfois, on attribue la nationalité allemande à des formations qui ne le sont pas. Parmi les piliers du genre, il y a Grave Digger, et c’est assez étrange, car le groupe reste moins connu que d’autres, alors que ça plus de trente ans qu’il existe. Et qu’il possède un rythme frénétique de production, avec des efforts tous les deux ans, quand ce n’est pas toutes les années. The Living Dead est le dix-neuvième album des teutons, et il survient un an seulement après la parution du moyen Healed by Metal, en 2017. Mais aussi deux ans avant l’excellent Fields of Blood, paru en 2020.

De ce fait, entre un rythme effréné de sortie d’albums et posé entre un album pas si dingue et un autre clairement au-dessus du lot, qu’en est-il de The Living Dead, qui prend pour appui les zombies. L’entame est assez intéressante, puisque Fear of the Living Dead est un morceau fort plaisant, mais qui reste dans un carcan assez classique, notamment pour du Heavy. C’est d’ailleurs ce que l’on reprochait à l’album précédent, de faire dans une sorte de simplicité, sans jamais réussir à sortir de sa zone de confort. Et c’est exactement ce que fait ce premier titre, sympathique, mais qui manque cruellement d’une envolée épique. Fort heureusement, en arpentant Blade of the Immortal, on va trouver un Grave Digger plus mordant, plus incisif, avec des riffs hargneux qui nous embarquent immédiatement.

Là, on sort un peu du champ Heavy pour foncer tête baissée vers quelque chose de plus alternatif et rentre-dedans. Presque malheureusement, le groupe retombe un peu dans ses travers avec When Death Passes By et Shadow of the Warrior. Non pas que les deux titres soient mauvais, loin de là, mais ils manquent d’identité et d’un moment marquant. Et c’est dommage car When Death Passes By possède un riff catchy en diable, mais le tout est tué par un refrain bateau. Mais encore une fois, le groupe revient dans la danse avec The Power of Metal, véritable hymne pour un genre si décrié par la plèbe. Le morceau peut sembler kitsch, mais il fonctionne plein pot et se veut même fédérateur dans son refrain, ce qui donne une pêche d’enfer. Et Hymn of the Dead viendra enfoncer le clou avec une mélodie imparable et un riff inspirant.

La formation propose un morceau qui marque presque la moitié de l’album, et sait qu’il faut remettre un petit coup de fouet. Le titre est maîtrisé et il est taillé pour la scène. Par la suite, on va avoir une succession de trois morceaux qui se veulent presque coup de poing. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas là pour faire dans la dentelle et que le groupe veut des titres courts, concis, mais très efficaces. What War Left Behind est belliqueux comme rarement. Fist in Your Face évoque les plus belles heures de Motörhead (d’ailleurs, le chanteur a une voix qui ressemble à celle de Lemmy). Quant à Insane Pain, il s’agit d’un morceau un peu bouche-trou, mais qui fait le job et défouraille à tout va. Bref, le groupe ne fait pas dans la finesse, mais surtout évite avec brio les clichés du Heavy avec des solos interminables.

Mais le plus marrant dans tout ça reste Zombie Dance. En effet, le morceau, qui est le dernier de l’album si l’on écarte Glory or Grave, se veut joyeux et résonne presque comme une vilaine blague. On pourrait presque croire à du Alestorm, sauf que là, il y a du talent. C’est festif, ça donne envie de danser et de boire des bières, tout en jouant avec des morts-vivants. Le groupe sort vraiment de son cocon pour proposer un titre parodique qui marche et qui fait plaisir à entendre. Enfin, Glory or Grave conclut l’album avec énergie et classicisme, mais on reste sur un bon moment, bien défouloir. Ainsi donc, cet album se situe pile entre les deux autres efforts qui l’encadrent. D’un côté, on retrouve des éléments Heavy classique de Healed by Metal, et de l’autre, on a un commencement de prise de risque, comme dans Fields of Blood.  

Au final, The Living Dead, le dix-neuvième album de Grave Digger, trouve bonne grâce à nos oreilles. Si l’effort comporte quelques éléments un peu trop classiques pour vraiment nous emporter sur toute sa durée, il n’en demeure pas moins que certains titres sont vraiment nerveux et cassent bien des bouches, s’éloignant un poil du Heavy old school. Sans être aussi réussi que l’album suivant, il est sûr qu’il est tout de même bien meilleur que le précédent, montrant une vraie montée en puissance du groupe.

  • Fear of the Living Dead
  • Blade of the Immortal
  • When Death Passes By
  • Shadow of the Warrior
  • The Power of Metal
  • Hymn of the Damned
  • What War Left Behind
  • Fist in Your Face
  • Insane Pain
  • Zombie Dance
  • Glory or Grave

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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