De : Steven Spielberg
Avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen
Année : 2023
Pays : Etats-Unis
Genre : Biopic, Drame
Résumé :
Le jeune Sammy Fabelman rêve de devenir réalisateur.
Avis :
Steven Spielberg est un faiseur de rêves, d’aventures et d’émotions. Lorsque l’on pense à Spielberg et son cinéma, c’est tout un imaginaire et des images qui s’invitent en nous. Steven Spielberg, c’est plus de cinquante ans de cinéma et une trentaine de films. Steven Spielberg, c’est de l’aventure, des drames, de la science-fiction, de la comédie, des films de guerre et parfois même, ce sont plusieurs de ces genres de cinéma qui se rencontrent et se conjuguent, pour le meilleur. Après avoir conclu les années 2010 avec le génial « Ready Player One« , le réalisateur commence ses années 2020 en beauté avec un remake qu’il rêvait de faire depuis des années, « West Side Story« .
Un peu plus d’un an après ce film qui aura été aussi encensé qu’il a « floppé » au box-office, Steven Spielberg est de retour avec son film le plus personnel, « The Fabelmans« , ou l’odyssée d’un gamin qui découvre le cinéma, qui se prend une claque, et décide tout petit qu’il fera des films plus tard. Se racontant au travers de personnages qui sont les alter-egos de lui-même et sa famille, Steven Spielberg livre un film tout simplement sublime. Un film qui a un cœur énorme et au-delà de ça, qui fait une déclaration d’amour au cinéma, à la créativité, et la passion. On en ressort émerveillé, touché, ému, tant le moment fut bon.
« »The Fabelmans » sera assurément l’un des très grands films de cette année 2023. »
1957, le tout jeune Sammy Fabelman va au cinéma pour la première fois de sa vie avec ses parents. La famille va voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » de Cecil B. DeMille, et pour le gamin, l’expérience est une immense révélation. À la sortie de la projection, il n’a qu’une seule envie, refaire l’une des scènes du film. Le jeune Sammy ne le sait pas encore, mais il veut être réalisateur et faire des films plus tard, et cette passion pour le cinéma va se faire de plus en plus présente au cours de son adolescence, jouant avec sa caméra, apprenant le cinéma, les tournages, les montages, la mise en scène.
« The Fabelmans » sera assurément l’un des très grands films de cette année 2023. Ce retour de Steven Spielberg est tout simplement magnifique et d’une richesse folle. « The Fabelmans« , c’est l’histoire d’un jeune garçon qui se prend de passion pour le cinéma, et qui commence à apprendre le cinéma tout seul, mais c’est aussi l’histoire d’une famille américaine dans les années 60 et 70. Puis c’est aussi l’histoire d’une mère en admiration devant son fils.
« Spielberg nous offre sa plus belle déclaration d’amour au cinéma. »
En partie écrit par Steven Spielberg, chose qui n’était plus arrivé depuis « A. I. Intelligence Artificielle« , « The Fabelmans« , c’est un scénario passionnant, car Steven Spielberg, sous couvert de personnages, s’y livre comme jamais. Aucun film de l’immense filmographie de son réalisateur n’est aussi personnel que « The Fabelmans« . Ici, Spielberg y parle de l’amour du cinéma et l’envie incontrôlable de faire des films, et ce qui pouvait commencer comme un hobby, finalement, devient essentiel, au point de questionner l’amour et l’importance de l’amour entre sa famille et la caméra. Allant crescendo, « The Fabelmans » est parfaitement mesuré, et il nous fait découvrir l’art du cinéma en même temps que son adolescent. Bien sûr, le jeune Sammy se pose comme l’alter ego de Spielberg, d’autant plus que plus l’histoire avance, plus l’adolescent grandit, et plus visuellement, Gabriel LaBelle finit par ressembler à Spielberg jeune, ce qui est assez dingue.
Avec ce film, Spielberg prend le temps de filmer son personnage en train de travailler, en train d’apprendre, de trouver des solutions, d’imaginer des scènes, de découvrir le métier de réalisateur sur ses petits plateaux de tournage, d’imaginer des effets spéciaux faits avec trois fois rien. Puis derrière ça, c’est aussi magnifique de le voir découvrir ce que le cinéma peut procurer comme émotion, au moment d’une diffusion. Avec tout ce que le cinéaste raconte du cinéma, avec tout ce qu’il en montre, Spielberg nous offre sa plus belle déclaration d’amour au cinéma, à cet art qu’il aime tant, et que malgré les années, les décennies, qui se sont succédées, les films, les tops, les flops, au travers de ce film, l’amour que le réalisateur porte au cinéma est toujours intact et il le montre avec la plus grande des sincérités.
« Magnifique et passionnant, le film l’est aussi dans sa mise en scène. »
Enfin, toujours du côté de son scénario, « The Fabelmans » est aussi une histoire de famille, avec ses drames, ses moments de joie, ses désillusions et ce qui compose la vie de tous les jours. Spielberg y raconte une famille américaine lambda et cet aspect du film se conjugue très bien avec le reste. On appréciera aussi que le film s’aventure à raconter les premiers émois du jeune adolescent, avec ses années lycées, son arrivée en Californie, et comment cet adolescent, victime et peu sûr de lui, arrivera à se faire apprécier. Bref, je vais m’arrêter là, car ce scénario réserve tellement de choses. C’est une merveille qui ne faiblit jamais, et qui sait se faire en permanence passionnant.
Magnifique et passionnant, le film l’est aussi dans sa mise en scène. « The Fabelmans » est un film qui déborde d’amour pour le cinéma. De manière plus vulgaire, j’aurais envie de dire, c’est un film qui a un cœur gros comme ça… Le film dure deux heures et demi et on ne les voit pas passer. De plus, que ce soit du côté de cette passion dévorante, ou du côté du film de famille, Steven Spielberg a parfaitement su comment raconter cette histoire et ses personnages. L’équipe habituelle du metteur en scène fait des merveilles. Spielberg arrive avec ce film à faire de l’intime, tout en le rendant grand public. Puis derrière ça, le film est parcouru d’émotions, ce qui le rend sensible et délicat sur tout son long, en plus d’assurer des moments de comédie qui font parfaitement leur office.
« Ce jeune acteur, c’est Gabriel LaBelle, et il est épatant, drôle et émouvant. »
Enfin, Steven Spielberg a recréé sa famille, au travers de comédiens qu’on n’aurait pas forcément vu chez le réalisateur. Ainsi, Michelle Williams et Paul Dano composent les parents du réalisateur, et ils sont divins, tenant des rôles très tendres. On pourra aussi compter sur Seth Rogen, Robin Bartlett, Judd Hirsch, Julia Butters, Keeley Karsten, ou encore Sam Rechner, puis il y a un petit rôle pour David Lynch qui est absolument parfait !
Mais au-dessus de tous, il y a l’alter ego du réalisateur, un jeune comédien assez incroyable, qui mute en Spielberg tout au long du film. Ce jeune acteur, c’est Gabriel LaBelle, et il est épatant, drôle et émouvant, portant presque le film à lui seul, tant il crève l’écran.
« The Fabelmans » se pose donc comme une merveille de tous les instants, et assurément comme l’un des grands films de 2023. En racontant sa jeunesse, au travers de personnages, Steven Spielberg parle énormément de lui, mais il parle aussi, de manière plus générale, du métier de réalisateur et de la passion qui envahit de jeunes réalisateurs, car si Sam Fabelman a les traits de Spielberg certes, il peut être aussi n’importe quel réalisateur. Bref, le moment passé fut parfait, et j’ai d’ores et déjà envie de m’y replonger. Décidément, il n’y en a qu’un comme Spielberg.
Note : 20/20
Par Cinéted