avril 26, 2024

Shriek

Titre Original: Shrieker

De : Victoria Sloan (David DeCoteau)

Avec Tanya Dempsey, Jamie Gannon, Parry Shen, Alison Cuffe

Année : 1997

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

II peut traverser les murs, les plafonds, les planchers… Il n’y a pas d’endroit où se cacher… Dans chaque recoin peut se dissimuler un passage mortel… Après un silence de cinquante années, le hurleur a été appelé de nouveau. Ils sont cinq sur son chemin destructeur, le sixième sera son maître. LORSQUE VOUS ENTENDEZ LE SON DE SA VOIX, VOTRE DERNIERE HEURE EST VENUE…

Avis :

Certains artistes décident, pendant quelques temps de choisir un pseudonyme au lieu d’utiliser leur vrai nom. Cela peut permettre plusieurs choses. Premièrement, de ne plus afficher son nom qui a déjà du succès, pour entamer une nouvelle carrière dans un autre domaine. On peut évoquer J.K. Rowling qui écrit sous le nom de Robert Galbraith des romans policiers. Stephen King n’est pas en reste avec Richard Bachman. Deuxièmement, on souhaite garder un certain anonymat. Et enfin, on veut masquer un nom qui a une notoriété un peu pourrie, à l’image de Victoria Sloan, qui n’est autre que David DeCoteau, réalisateur connu pour ses faits d’armes nanardesques dans le cinéma d’horreur, et qui continue à faire n’importe quoi avec Shriek.

Habitué à filmer des hommes dénudés en caleçon blanc, David DeCoteau est un cinéaste qui n’a jamais brillé. Il faut dire que sa vision gay qui ne s’assume pas à travers des films d’horreur ne fonctionne pas vraiment, et les micros budgets qu’il possède ne lui permettent pas de grandir. Mais l’homme semble s’en accommoder, continuant son petit bonhomme de chemin entre les années 90 et 2000. Shriek est donc un film d’horreur qui est sorti en 1997 et qui a bénéficié de la grande aide de Charles Band, le fondateur de la maison de production Full Moon. Une production connue pour ses nombreux mauvais films, comme The Creeps qui met en scène des versions naines des monstres de chez Universal. De ce fait, il ne fallait rien attendre de ce Shriek, si ce n’est un délire bien débile. Et c’est un peu ce que l’on a.

Le film débute avec deux types qui bossent dans un hôpital, en pleine nuit. Un cri retentit alors dans une ruelle et les deux hommes se font zigouiller par une créature. Cinquante ans plus tard, l’hôpital est à l’abandon, mais des étudiants fauchés y ont élu domicile. Malheureusement pour eux, la malédiction s’abat une nouvelle fois, et la créature revient pour buter quelques âmes. Le script ne vise pas plus loin que cela, et l’histoire des dessins ésotériques qui font revenir la créature, ainsi que le délire autour de la possibilité de la maîtriser avec quelques gribouillis, ne sont que des broutilles qui visent à épaissir une intrigue bien maigre. Et c’est là tout le problème du film, qui se voulant simple, n’arrive pourtant jamais à susciter le moindre intérêt ou même l’envie de bien faire.

Il faut dire qu’en termes d’enjeux, le film ne propose rien. On va suivre six étudiants qui tentent de survivre à une créature qui apparait et disparait comme par magie. Mais ce survival tourne au vinaigre lorsque la nouvelle arrivante découvre un type qui vit dans la cave et comment lire les dessins bizarres que tout un chacun reçoit. Le film se transforme alors en un pseudo whodunit pour savoir qui a faire venir la créature, mais tout cela tombe à l’eau lorsque l’on regarde la jaquette du film qui spoile toute l’intrigue et annihile toute recherche. Il fallait le faire ! Mais bien évidemment, ce n’est pas la seule raison qui rend ce film si bête et si peu attachant, même dans son côté nanard.

Les personnages sont tous des imbéciles finis, écrits à la truelle. En vrac, on aura droit au type très protocolaire et égoïste, qui ne va pas s’entendre avec une fervente communiste qui n’hésite pas à faire du prosélytisme. On a droit au type gentil et un peu blagueur qui fait rentrer d’ailleurs la nouvelle arrivante, qui n’a pas vraiment de profil, si qu’elle est très intelligente. Et au milieu de tout ça, on a droit au sportif torse nu (DeCoteau oblige) qui répète sans cesse qu’il n’est pas gay, et la jolie blonde très discrète. Bref, un panel pas forcément passionnant qui ne trouvera même pas d’intérêt en cours de route. Il en va de même pour la créature, qui possède pourtant un physique intéressant, mais qui sera filmée de deux manières, en gros plan sur le visage, ou de loin dans la brume.

Bien évidemment, la mise en scène est complètement aux fraises. Outre un budget qui a dû être ridicule, on sait que DeCoteau est un tâcheron et cela ne change pas, même s’il filme un peu moins de types en caleçon blanc. Il n’empêche que l’on reconnait sa patte, puisque quasiment tous les types sont, à un moment ou un autre, torse nu dans le film, de façon totalement gratuite. Quel intérêt de mettre le gars qui vit dans le sous-sol quasiment tout le temps torse nu ? Et encore, cela n’est qu’un détail. Si on se concentre sur les décors, on va vite s’apercevoir que le film se déroule principalement dans trois/quatre lieux. On a droit au sous-sol donc, au couloir de l’hôpital, à une chambre et à l’extérieur de l’hôpital, qui revient au moins cinq ou six fois durant la durée du film (qui dure 1h12)…

Tout cela concorde à rendre le film assez pénible à regarder. Mais il faut aussi y ajouter une image qui était déjà vieillotte à l’époque. Le format est en 4/3 et le grain est très compliqué à regarder aujourd’hui. On ne veut pas de remaster, il n’y en a pas besoin, mais c’est aussi l’une des raisons qui rendent ce film mauvais. Et on ne parle même pas du jeu des acteurs, complètement à la ramasse, dont la plupart, si ce n’est tous, ont fini dans les oubliettes et n’ont jamais percé…

Au final, Shriek est un très mauvais film. Doté d’un scénario plus que douteux à la base, il faudra y rajouter une réalisation mollassonne, des acteurs qui ne savent pas jouer et surtout, un enjeu qui ne tient pas la route. Au rayon des films de David DeCoteau (qui, rappelons-le, se planque ici sous un vilain pseudo), Shriek est très bas dans la liste, c’est dire le niveau et le degré de nullité de ce truc… Et non, il n’y a pas d’ogre vert dedans.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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