mars 28, 2024

Snakeyes – Metal Monster

Avis :

On a souvent tendance à croire que le Heavy, c’est une histoire de pays anglosaxons ou teutoniques. Mais c’est oublier à quel point le métal est universel et se retrouve dans tous les pays du monde, même les plus chauds. Prenons exemple avec Snakeyes. Le groupe se forme en 2013 à Cadiz, en Espagne, et il est porté José Pineda à la basse, Carlos Delgado à la batterie, Justi Bala à la guitare et Cosmin Aionita au chant. La formation propose un EP l’année de leur création, puis un premier album voit le jour en 2015, Ultimate Sin. Produit de façon indépendante, le groupe va se faire remarquer et il va alors signer chez un label, Rock-CD Records (oui, c’est moche comme nom, mais bon…). Dès lors, un deuxième album voit el jour en 2017, Metal Monster.

Baignant dans un Heavy pur jus et sans grande surprise, on va néanmoins noter quelques petites choses pas si désagréables sur cet effort. D’ailleurs, dès le démarrage, le groupe va y aller franco, démontrant une énergie folle, une technique dingue et une envie de faire bouger les nuques. Into the Unknown a des petits airs de Heavy allemand, avec sa propension aux riffs saturés et qui frappent fort. Même le chant, tout en anglais, fait écho à un style que l’on connait par cœur, mais qui est ici fait avec une maîtrise parfaite. C’est rapide, percutant, et on a de suite envie de headbanger dans tous les sens. Ce qui donne aussi envie d’écouter la suite. Evolution ira encore plus loin dans son fracassage de crânes, offrant une rythmique encore plus rapide, avec deux guitares qui se répondent parfaitement.

Car oui, José Pineda fait de la basse, mais il prend aussi la guitare sur certains titres, pour donner plus d’épaisseur et de variations. Ce qui est le cas sur ce titre, qui fait étalage d’un savoir-faire malin. Même si c’est classique et sans surprise, c’est fait avec talent et avec un refrain catchy en diable. (Point of) No Return ralentira un peu le rythme, mais permettra au chanteur de pousser un peu plus sur sa voix, nous laissant profiter de ses performances et quelques moments un peu plus rocailleux dans les couplets. Encore une fois, c’est propre et ça marche à deux cents pour cent. Cyberkiller ira de son premier moment percutant, avec son introduction frappadingue et ultra rapide. Quant à Metal Monster, on reste dans quelque chose de très classique, mais qui ne perd jamais en intensité.

C’est d’ailleurs, le gros point fort de l’album, où chaque titre ne perd jamais en énergie et percussion. Il n’y a pas une seule ballade, et tous les morceaux sont là pour tabasser sévère. Edge of the World envoie sec dès le départ et profite de la double pédale de son batteur pour garder une rythmique diabolique du début à la fin. Sign of Death tentera de mettre un peu d’ambiance dans son introduction, mais au final, on lui préfèrera largement le milieu, avec un petit solo bien senti et une vélocité qui fait tout le taf. Bref, c’est puissant et ça n’arrête pas une seule seconde. Facing the Darkness ira dans le même moule, avec cependant des tonalités un peu moins graves dans les riffs. Mais le démarrage envoie du lourd, avec une belle succession de solos marteaux.

Your Own Shadow sera peut-être le titre le plus faible de l’album. Non pas qu’il soit mauvais, il est seulement plus léger dans ses riffs et marque moins notre oreille. Circus of Fools viendra vite remettre les pendules à l’heure avec un regain d’énergie, puis c’est Rise Up (The Red Plague) qui viendra mettre tout le monde d’accord. Plus de huit minutes de bonheur, avec une introduction savamment orchestrée. Snakeyes sait comment ménager son public, et les prestations scéniques doivent être complètement dingues. Le seul reproche que l’on peut faire à l’album, dans sa globalité, c’est qu’il reste trop ancré dans un Heavy classique, et le groupe ne sort jamais vraiment de sa zone de confort, ce qui est dommage.

Au final, Metal Monster, le deuxième album de Snakeyes, est une belle réussite, qui montre que le Heavy a encore de beaux jours devant lui. Le fait d’avoir signé chez un label permet aux espagnols de mieux maîtriser leur art et d’aller plus loin dans la grandiloquence. On sent vraiment que le groupe en a sous la pédale et fournit un album puissant et maîtrisé du début à la fin. On espère alors une longue vie aux ibériques, qui font la nique à pas mal de groupes dont le Heavy est plus ancré dans leur terre.

  • Into the Unknown
  • Evolution
  • (Point of) No Return
  • Cyberkiller
  • Metal Monster
  • Edge of the World
  • Sign of Death
  • Facing the Darkness
  • Your Own Shadow
  • Circus of Fools
  • Rise Up (The Red Plague)

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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