avril 25, 2024

The Defiants – Zokusho

Avis :

Le monde de la musique est quand même un sacré foutoir. Il suffit de prendre le groupe The Defiants pour s’en apercevoir. Au départ, deux membres du groupe Danger Danger, formation de Hard Mélodique des années 80 jusqu’à 2009, se font plaisir en 2016 et fondent The Defiants. Trois ans plus tard, ils sont rejoints par les deux autres membres de Danger Danger pour compléter leur effectif. Résultat des courses, Danger Danger est strictement la même chose que The Defiants. De vieux briscards qui font du Hard mélodique et qui ont juste changé le nom de leur groupe. Bref, de quoi devenir chèvre, mais pas tant que ça, car finalement, les canadiens délivrent la même chose que dans les années 80, et malgré les bonnes critiques de cet album, on reste de marbre devant si peu de prise de risque et un goût prononcé par le mièvre.

C’est dommage, car l’album commençait de la plus belle des manières avec Love is the Killer. Le début fait écho à ce que pourrait proposer un Black Veil Bride, et on se laisse doucement porter par ces riffs plaisants, laissant à penser à un Hard Rock bien nerveux, malgré des paroles lénifiantes au possible. Et cela continue avec Standing on the Edge, qui demeure un titre plaisant et relativement entrainant. Même si l’ensemble est très marqué années 80, on reste dans quelque chose d’énergique et qui donne envie de bouger la tête. Seulement, par la suite, le groupe va fondre comme neige au soleil pour proposer une sorte de mélange indigeste entre Pop et Rock estampillé 80’s, mais sans saveur ni prise de risque. Hollywood in Headlights résonne comme sa batterie. C’est creux, et ça semble dépassé par les années.

Là, on baigne rapidement dans un mid-tempo insupportable, où le refrain fait de la peine, tant il n’apporte rien de plus au morceau. Fallin’ for You va finir par nous achever avec son aspect sirupeux et ses paroles d’amour d’une extrême mièvrerie. Même si c’est un poil plus rapide que le titre précédent, on reste dans un truc qui n’a pas d’identité particulière et qui enfile clairement des perles. Et alors Hold on Tonight survient pour mieux nous endormir, avec un titre d’une rare mollesse et qui ne donne pas du tout envie d’aller plus loin. On sent les inspirations pénibles d’un Def Leppard à bout de souffle (c’est déjà le cas) et rien ne viendra bouger les lignes. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de break, pas de pont, ni même une petite variation de tempo. Il faudra alors attendre Allnighter pour entendre les guitaristes se lever le cul.

Mais dès que le chanteur ouvre la bouche, le rythme baisse, et la formation va même utiliser des modulations de voix pour apporter un petit plus, qui sera en fait un moins. Rien ne viendra vraiment nous marquer, et c’est bien dommage. Mais alors U X’d my Heart, c’est le summum du morceau de vieux cringe qui espère se faire une jeune fille. C’est d’une banalité affligeante et on se retrouve à écouter ça de manière désintéressée. Encore une fois, on a la sensation d’entendre un titre issu des années 80, mais qui n’a pas vraiment de marque de fabrique, d’une patte identitaire. Puis It Goes Fast va montrer les limites du groupe en termes d’écriture et de structure. Si ce n’est pas désagréable, on est tout de même sur quelque chose de tristement banal, qui n’arrive pas à nous sortir d’une certaine torpeur.

Pour les trois derniers morceaux, le groupe ne change rien et propose toujours la même tambouille. Stay est d’une paresse crasse, si l’on excepte un joli petit solo. Mais le refrain est insupportable, et globalement, les paroles sont affligeantes, surtout si l’on est peu sensible à ce qui touche de près ou de loin à l’amour. Alive sera du même tonneau et se payera même le luxe de devenir ringard avec ses « oh, oh ». Enfin, Drink Up ! va tenter de remonter un peu la pente avec un aspect Hard Folk ricain, mais rapidement, le groupe revient à ses premiers amours, et la sauce ne prend jamais. Pour la version japonaise, un dernier titre est alors disponible avec Forever, mais c’est hautement dispensable, sombrant la ballade dégueulasse qui va à deux à l’heure. Bref, il n’y a pas grand-chose à en retenir.

Au final, Zokusho (qui signifie chapitre suivant en japonais), le dernier album de The Defiants, est relativement décevant et n’apporte rien de neuf dans un style qui s’essouffle de plus en plus. Hormis les amateurs de Hard mélodique proche de l’AOR, il est compliqué de savoir qui peut apprécier un tel disque, tant il est répétitif et sans morceau qui s’en échappe vraiment. C’est dommage, d’autant plus que les deux premiers titres étaient vraiment intéressants. Bref, un coup d’épée dans l’eau…

  • Love is the Killer
  • Standing on the Edge
  • Hollywood in Headlights
  • Fallin’ for You
  • Hold on Tonight
  • Allnighter
  • U X’d my Heart
  • It Goes Fast
  • Stay
  • Alive
  • Drink Up !
  • Forever (Japanese Version)

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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