septembre 17, 2024

Blizzen – World in Chains

Avis :

Il est toujours compliqué de se faire connaître quand on aborde un sous-genre du métal qui peut paraître désuet. Déjà que le métal, c’est toujours un peu compliqué en fonction du pays, mais si en plus, vous faites du Heavy avec des dégaines des années 80, ça rajoute un petit poids supplémentaire. Pourtant, cela ne veut pas dire que votre musique est ringarde, et on n’échappe jamais à la bonne surprise. En atteste le groupe allemand Blizzen et ses quatre membres chevelus amateurs de cuir. Fondé en 2014, on pourrait presque dire que c’est la réunion de deux membres de chez Vulture (groupe de Speed/Thrash) et de deux membres de chez Thrashtanica (Thrash, vous l’aurez deviné). Après une démo et un EP, c’est en 2016 que sort leur premier album, Genesis Reversed, chez High Roller Records, et l’accueil fut plutôt chaleureux chez les aficionados du genre.

Il faudra alors attendre quatre ans pour voir débouler un second album de la formation teutonne. C’est donc en 2020 que sort World in Chains, chez Pure Steel Records. Et le groupe va fournir un effort très intéressant, maniant avec brio Heavy et Speed, en laissant beaucoup de place aux guitares, mais aussi à la mélodie, avec des refrains catchy et une volonté de ne pas tergiverser. Car après un album en deux CD qui dépassait les cinquante minutes, ici, on n’arrive même pas aux trente-cinq minutes d’écoute, mais c’est aussi bien. Sans fioriture, allant droit au but et nous réservant quelques moments de bravoure, World in Chains se révèle être un très bon album, qui n’a peut-être rien de surprenant, mais qui s’est de faire efficace et addictif. Bon, on n’occultera volontiers le premier morceau, Intro, qui est… une introduction tout ce qu’il y a de plus banal.

Les affaires commencent réellement avec Gates of Hell, le premier vrai morceau de l’album. Et c’est un titre très classique, mais qui fonctionne à fond. Les riffs sont rapides, la rythmique ne baisse pas d’un iota, et au niveau de la voix, on refrain un refrain qui part dans les aigus, mais qui sied parfaitement à l’ambiance globale. C’est une réussite, qui donne rapidement envie de se casser la nuque en rythme. Forged With Evil sera du même tonneau, même si on pourrait regretter un léger manque de rondeur dans la production. En effet, la basse manque cruellement de poids dans ce titre, qui laisse parler la poudre avec des grattes qui vont à deux mille à l’heure et offre un rythme effréné. De plus, les chœurs au sein des couplets donnent un vrai sentiment fédérateur, que l’on ne retrouvera pas forcément dans le refrain.

Gravity Remains est peut-être le meilleur morceau de l’album. Ici, on renoue avec un Heavy assez traditionnel, mais qui possède quelques éléments alternatifs très plaisant, notamment dans le refrain, ultra entêtant. Ce qui fait réellement la force de ce morceau, c’est son immense solo qui impose une belle technique, tout en gardant une mélodie qui reste en tête. Sans faire de chichi ou de titre à rallonge, le groupe prouve sa capacité à fournir des morceaux vraiment marquants et entrainants. World in Chains va changer de registre, en imposant un rythme un peu plus lent lors de son introduction, mais le groupe retrouve vite le chemin de l’efficacité et du Heavy typique des années 80. Même si on reste sur quelque chose d’assez typique, c’est fait avec talent. Serial Killer sera du même acabit que les titres précédents, avec une structure relativement similaire et un excellent solo.

Les trois morceaux précités sont des titres qui dépassent les quatre minutes, et tentent d’instaurer une certaine ambiance. Avec Paradise Awaits, le groupe revient à une piste plus pêchue, rapide et nerveuse. Les guitares occupent toute la place et se répondent dans des fulgurances qui donnent une furieuse envie de bouger dans tous les sens. Lust revient à quelque chose de plus construit, mais le plus intéressant, c’est que l’on ressent presque des élans Black, notamment dans le refrain, qui peut faire penser à Midnight. Cela montre la palette dont est capable de jouer Blizzen. Enfin, Forsaken Soul joue la carte du Speed à fond la caisse pour terminer en beauté et nous donner envie de refaire un tour de manège. Il faut dire qu’à 34 minutes, on peut largement se faire plaisir encore et encore.

Au final, World in Chains, le dernier album de Blizzen, est un excellent album, doublé d’une très belle découverte. Oscillant entre Speed et Heavy, les teutons laissent beaucoup de place aux guitares pour fournir des tubes en puissance et un effort court mais où chaque morceau a sa place. On espère revoir rapidement le groupe, qui a changé depuis de label, signant alors chez Diabolical Might Records.

  • Intro
  • Gates of Hell
  • Forged With Evil
  • Gravity Remains
  • World in Chains
  • Serial Killer
  • Paradise Awaits
  • Lust
  • Forsaken Soul

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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