avril 26, 2024

Infinite

De : Antoine Fuqua

Avec Mark Wahlberg, Chiwetel Ejiofor, Sophie Cookson, Dylan O’Brien

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction, Action

Résumé :

Hanté par des souvenirs d’endroits inconnus, Evan McCauley rejoint un groupe secret de guerriers ressuscités : les Infinis. Il part en quête de réponses dans ses souvenirs qui sont la clé pour empêcher la destruction de l’humanité.

Avis :

Il existe parfois des pitchs qu’il ne faut pas vouloir adapter au cinéma, ou tout du moins en film. Prenons le roman de D. Eric Maikranz, The Reincarnationist Papers. L’histoire parle de personnes qui se réincarnent à chaque mort, et n’oublient pas ce qu’ils ont appris de leurs vies antérieures. Un point de départ intéressant, qui aurait pu donner une bonne réflexion sur la vie après la mort, et une manière de devenir moins con dans le temps. Bon… On voit bien que c’est de la science-fiction avec notre société actuelle, mais partons de ce principe quand même.  Antoine Fuqua fut donc le premier réalisateur à se manifester pour adapter cela, avec un Mark Wahlberg qui va devoir casser la gueule à Chiwetel Ejiofor, qui joue les grands méchants. Pour en faire quoi ? Un turbo-nanar manichéen qui n’a strictement aucun sens.

Le film débute dans les années 80, avec un type qui est pris en chasse car il a dérobé une mallette avec un œuf à l’intérieur qu’il doit donner à un couple d’amis. Manque de bol, les amis meurent, et on fait un bond dans le temps, en 2020, avec un Mark Wahlberg schizophrène qui forge un katana par un chef de gang afin de récupérer des pilules pour se sentir seul dans sa tête. Mais en fait, ce bougre de Marky Mark est la réincarnation d’un héros, et il est le seul à savoir où se trouve l’œuf, recherché par le méchant Barthurst, qui veut mettre fin à la réincarnation, car ça le rend zinzin. Et l’œuf en question, c’est sa création, une bombe qui doit annihiler toute forme de vie sur la Terre. Et oui, car plus de vie, plus de réincarnation.

« Très clairement, d’un point de vue scénaristique, c’est du très grand n’importe quoi. »

Très clairement, d’un point de vue scénaristique, c’est du très grand n’importe quoi. Le film part dans tous les sens et ne recherche absolument aucune cohérence dans quoi que ce soit. C’est bien simple, on est plongé de suite dans le bain avec une course-poursuite, pour ensuite partir dans notre présent, afin de rencontrer un type schizo mais sûr de lui et qui ne se pose pas vraiment de questions sur ce qu’il est en train de vivre. Outre le fait que d’un point de vue psychologique, le personnage soit complètement aux fraises, on assiste à plusieurs scènes d’action survitaminées qui vont faire mal aux yeux. En fait, on a la sensation que le réalisateur ne s’est posé aucune limite et a voulu tartiner son intrigue de course-poursuite folle, quitte à paraître hautement improbable. Le coup dans le commissariat, c’est du grand n’importe quoi.

Mais pire que ça, si l’on s’attarde un peu sur les personnages, il n’y en a pas un qui tienne la route. Le personnage principal suit sans trop se poser de questions, jusqu’à devenir un cobaye qui apprend très vite. Son acolyte, joué par Sophie Cookson, n’est là que pour faire joli et raconter sa romance perturbée par le grand méchant, qui a aussi inventé une balle qui met la conscience dans une puce électronique afin d’éviter la réincarnation. Oui, c’est encore une fois du très grand n’importe quoi. Et cela perturbe grandement l’enjeu final du film, puisque si ce grand méchant en a ras la casquette de se réincarner, il a qu’à se tirer une balle dans la tête avec son truc, plutôt que de vouloir l’annihilation complète de toute forme de vie… Mais bon, la cohérence n’est pas de mise dans ce film.

« A mon avis, les types qui ont écrit ça n’étaient pas vraiment dans leur état normal. »

Pour en revenir aux personnages, on aura aussi droit à des personnages secondaires qui n’ont aucun aspect travaillé. Chez les gentils, on retrouve un type qui fait un peu viking, mais qui ne va faire qu’un combat. On a une fille asiatique qui ne sert à rien sinon accompagner les gentils. Il y a aussi la professeure en situation de handicap, ou le zinzin de service qui vit à fond toutes ses vies pour inventer des trucs et coucher à tout va. Un patchwork qui frôle l’insulte. Et chez les méchants, hormis Bathurst, on aura droit à la blonde pas gentille, qui suit son maître, mais qui va se faire buter en trente secondes par une autre nana blessée. Il n’y aura aucune caractérisation de ces protagonistes, et on aura aucune empathie pour eux. Et ce pauvre Dylan O’Brien qui vient cachetonner pour l’introduction…

Enfin, il est aussi important de parler de la qualité visuelle du bousin. Car là aussi, Antoine Fuqua part en vrille totale. Outre le fait que ce soit moche tout le temps, avec une prédominance du gris et du blanc, donnant l’ensemble ultra impersonnel, on se retrouve avec des séquences d’action d’une débilité sans nom. La course-poursuite du début laisse sur le carreau, mais elle n’est rien comparée à celle de l’avion, à la fin du film. Non seulement les effets visuels sont très laids, mais en plus de ça, on aura droit à une maîtrise de nouveaux pouvoirs pour rendre le gentil encore plus fort. Car oui, en accumulant plusieurs vies et plusieurs expériences, on peut devenir un surhomme. A mon avis, les types qui ont écrit ça n’étaient pas vraiment dans leur état normal. Et qu’est allé faire Fuqua dans cette galère ?

Au final, Infinite est un mauvais film sur toute la ligne. Sauf pour ceux qui recherchent de l’action non-stop et se fichent carrément d’avoir un brin de cohérence dans le récit et la logique des choses. Car si l’on retire les deux/trois grosses scènes d’action, on se retrouve face à un scénario nanardesque qui ne raconte rien et n’apporte aucune réflexion sur la vie, la mort, la réincarnation ou quoi que ce soit d’autre. Antoine Fuqua signe un film vide, vide de sens, vide d’intérêt et vide d’émotion. On n’est pas loin du calvaire…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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