De : Ari Sandel
Avec Adam Devine, Alexandra Daddario, Shelley Hennig, Robbie Amell
Année : 2018
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Romance
Résumé :
Grâce à un photomaton magique qui lui permet de remonter dans le temps, Noah revit la soirée où il a rencontré Avery pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné entre eux.
Avis :
Aujourd’hui, il est difficile de faire de nouvelles comédies romantiques sans tomber dans la redite. Il faut alors des personnages forts et une histoire intéressante pour vraiment surprendre le public, ou tout du moins pour l’accrocher un petit peu. Depuis quelque temps, le voyage temporel avec un petit côté jour de la marmotte vient saupoudrer les aventures amoureuses de quelques acteurs. On peut citer l’excellent Palm Springs, qui revisitait avec ingéniosité Un Jour Sans Fin dans une romcom réjouissante, portée par un Andy Samberg délirant. When we First Met part sur le même délire, à savoir un type qui va revivre un moment-clé de sa vie pour lui faire prendre une direction différente, à ceci près que c’est lui qui décide quand il veut remonter le temps et quoi changer pour devenir un autre homme. Malheureusement pour nous, on va vite être déçu par ce film.
Le point de départ du film s’amuse à flouter notre perception du couple star. En effet, Alexandra Daddario s’apprête à se marier, et on pense que c’est avec Adam Devine, puisqu’elle partage l’affiche avec lui, et que tous les plans sont focus sur elle et lui. Mais manque de bol, elle se marie finalement avec le personnage incarné par Robbie Amell, et ce pauvre bougre d’Adam va se bourrer la gueule pour finir dans un état lamentable. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est fou amoureux de la future mariée, mais le destin en a fait des amis plutôt que des amants. Ivre, il rentre dans un vieux photomaton et se rend compte qu’il remonte alors le temps, au moment de la rencontre avec son crush. Il va alors tout faire pour devenir le mari et non l’ami.
« Mais le film va se vautrer dans un humour bien lourd et qui n’arrive jamais vraiment à amuser. »
A partir de ce principe-là, le film va jouer sur la redondance des effets, sur les différentes narrations et sur le thème de la deuxième chance. Tout le côté humoristique est basé autour d’Adam Devine qui va jouer plusieurs rôles pour tenter de charmer sa bien-aimée. Il va alors être pédant, jusqu’à devenir un simple coup d’un soir. Puis il va être très prévoyant, jusqu’à se faire passer pour un pervers toxique. Le scénario essaye d’évoquer plusieurs destins possibles, aussi bien dans la relation entre les personnages que sur la vie du « héros », qui peut passer de type bizarre à entrepreneur richissime qui passe à côté de sa vie amoureuse. Bien évidemment, tout cela sert à mettre en avant le fait que même avec une deuxième chance, il faut avancer et faire confiance en son karma. Parfois, ce que l’on veut se trouve juste à côté de soi.
Mais le film va se vautrer dans un humour bien lourd et qui n’arrive jamais vraiment à amuser. Le problème vient principalement du personnage principal, qui en fait des caisses et qui n’arrive jamais à se faire touchant. Adam Devine est un piètre acteur, et ce n’est pas son visage de poupon ou encore sa surenchère émotive qui nous feront penser le contraire. De même, le film joue sur les codes de la répétition, mais cela n’apporte strictement rien (là où dans un Palm Springs, il y avait du sens), pas même des gags plus ou moins drôles. Là, ça joue simplement sur les relations de chacun, et en fonction de ce que cherche le protagoniste, il perd un truc. Par exemple, en faisant sa vie avec l’amour de sa vie, il perd son meilleur ami, en le trahissant de la pire des manières.
« Adam Devine est une catastrophe ambulante. »
Bref, il n’y a rien de neuf dans cette histoire, pas même sa morale ou son fond. On a un côté très moralisateur sur l’amour et les sentiments. Le film ne résout rien et n’amène pas son personnage sur le chemin de la rédemption. Il reste un type amoureux de quelqu’un d’inaccessible, et il va même devenir un vil stalker lorsqu’il se rend compte qu’il est amoureux de la meilleure amie, qui fait passer tous ses goûts à l’autre fille. Ce n’est pas très malin et ça reste très bas du front comme mode de pensée. Et puis il y a aussi une vision assez dégradante de divers métiers, comme le coup des types qui travaillent dans les buildings et qui sont forcément de gros cons forceurs. Tout cela manque de nuances et d’intelligence. Et de bons acteurs aussi…
On l’a déjà dit, mais Adam Devine est une catastrophe ambulante. On pourrait presque le comparer à Adam Sandler, tant il surjoue tout et n’importe quoi. D’ailleurs, il le dit lui-même dans une scène, qu’il possède un visage en pâte à modeler. Alexandra Daddario est sublime, mais ses qualités d’actrice laissent à désirer. Hormis sa plastique, elle n’apporte rien au métrage, tout comme Robbie Amell qui se contente d’être beau. Seule Shelley Hennig sort un peu du lot, avec son caractère de cochon. Et si du côté des acteurs, ce n’est pas la panacée, il en va de même avec la réalisation, transparente au possible, impersonnelle et sans moment fort. Même dans la répétition de certaines séquences, on reste sur quelque chose de linéaire, de basique, et qui n’a aucun génie, ni même une petite fulgurance.
Au final, When we First Met est une comédie romantique basique et sans aucune accroche. Jouant sur le coup du retour en arrière pour retenter sa chance et prendre conscience de ses erreurs, le film d’Ari Sandel se révèle insipide et paresseux. Non seulement le scénario est très décevant, mais le concept est mal utilisé et les acteurs ne sont pas du tout convaincants. En prenons un sujet quasiment similaire, on lui préfère largement Palm Springs, qui est à la fois drôle et touchant, sans jamais tomber dans la moraline à deux balles…
Note : 08/20
Par AqME