avril 24, 2024

Un Jour Sans Fin

Titre Original : Groundhog Day

De : Harold Ramis

Avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky, Brian Doyle-Murray

Année: 1993

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie

Résumé:

Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l’on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l’impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d’intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février…

Avis:

La nostalgie. Voilà bien un terme qui aujourd’hui trouve des résonances de bien des façons différentes. Soit dans cette volonté de refuser de grandir et de garder des jouets nous rappelant notre époque. Soit dans le plongeon vertigineux des films qui ont bercé notre enfance pour voir si notre regard a bien changé. Soit dans l’opportunisme de quelques têtes pensantes qui veulent faire du bénéfice sur cet aspect en produisant séries et films évoquant les années 80 ou 90. La nostalgie est un phénomène étrange qui nous renvoie à une époque que l’on pensait bénie. Et quand on jette un regard sur nos films préférés de l’époque, on a souvent une douche froide. Qui ne s’est jamais dit: comment j’ai pu aimer cette daube? Oui, notre regard évolue. Nos goûts changent. Et la saveur de certains films n’est pas la même. Revenons alors sur ce fameux jour de la marmotte, film culte pour de nombreux trentenaires et fleuron de la comédie romantique fantastique.

Le Jour de la Marmotte

Le scénario de ce film est assez simple quand y pense. Un homme se réveille chaque matin le même jour, et revit les mêmes évènements. Il a beau mourir et tenter de partir ailleurs, il revient inlassablement à la même matinée, avec la même musique, au même endroit. Un Jour Sans Fin porte bien son nom. Nous allons donc suivre un journaliste qui doit couvrir le jour de la marmotte dans un bled paumé des Etats-Unis. Cynique, détestable, imbu de lui-même, l’homme en question ne se prend pas pour la queue d’un radis et le recommencement de cette journée va le pousser à réfléchir à l’image qu’il renvoie. Il va se rendre compte, petit à petit, qu’il est insupportable et que ce qu’il pense des gens n’est pas forcément la vérité. Dès lors, l’écriture du scénario va s’affiner afin de donner à réfléchir sur son comportement, sur des notions intéressantes et intelligentes comme l’amour, l’altruisme, le respect, etc…

Et c’est bien là tout l’intérêt de ce film. Si l’on enlève les quelques passages un peu drôles, Un Jour Sans Fin est un film qui repose sur les épaules d’un Bill Murray qui doit apprendre de ses erreurs, de son comportement et de son jugement. En recommençant inlassablement la même journée, en faisant des choix, en profitant de la mauvaise manière, en explorant les limites de la vie, il va se découvrir mais surtout découvrir les autres. Le personnage principal va alors se rendre compte que pour être heureux, il faut aller vers l’autre, le comprendre, l’aider et l’accepter malgré ses différences. Un message bienveillant qui parcourt tout le film, mais qui trouve tout son éclat dans son joli final plein d’espoir.

Encore et encore et encore

Le risque avec ce genre de film, c’est de créer une redondance. En effet, l’histoire étant une boucle, on retrouve plusieurs fois la même scène, mais avec des dialogues différents ou des situations différentes. Néanmoins, on peut craindre une redite et une lassitude. Sauf que Harold Ramis est plus intelligent que ça et il va parfaitement savoir manier sa mise en scène. Si certaines scènes reviennent, comme la rencontre avec l’ami d’enfance, ou encore le coup de la marmotte qui sort de son tronc, le cinéaste va tout faire pour créer de nouvelles séquences et permettre à Bill Murray de se créer de nouvelles situations. Ainsi donc, il va draguer une jolie blonde. Puis il va kidnapper la marmotte dans un excès de délire. Il va aussi se jeter du haut d’une tour, aider un homme à respirer dans un restaurant, s’empiffrer de gâteaux, etc… Bref, il y a beaucoup de diversité dans les séquences, ce qui permet d’éviter un certain ennui.

Mais force est de constater d’en termes de mise en scène pur, on reste dans quelque chose de très classique. Si certains passages marquent, c’est plus pour leur situation grotesque que pour leur beauté cinématographique. Il n’y a pas de recherche d’éclairage particulier, d’ambiance particulière, et on sera même surpris par l’arrivée de cette journée, qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Alors oui, on rigole, on s’amuse, il y a une vraie bonhommie qui se dégage du film. Mais ce n’est pas aussi extraordinaire que l’on pourrait le croire, surtout si on le redécouvre avec nos yeux d’adulte. Le message est beau et bien amené. Certaines répliques sont tordantes. Bill Murray est excellent. Mais, visuellement, le film ne prend pas de risque.

On en viendrait même à se demander ce que serait le film s’il n’y avait pas Bill Murray. L’acteur dévore littéralement la caméra. Il est bon, très bon, mais il est surtout hilarant, que ce soit dans ses répliques ou dans ses situations ubuesques. Le coup du rapt de la marmotte est vraiment très drôle. Andie MacDowell est rayonnante. L’actrice y campe l’amour caché de Bill Murray et elle est excellente. A la fois touchante et naïve, elle est à quelque part celle qui permet au protagoniste principal de tenir. Pour les seconds couteaux, c’est là aussi du très bon travail, même si on regrette des fonctions trop prononcées, comme le caméraman qui est un peu le souffre-douleur de la bande.

Au final, Un Jour Sans Fin est un très bon film. En s’appuyant sur un phénomène fantastique tout simple, Harold Ramis va tisser une belle romance et surtout une jolie réflexion sur la vie et sur son attitude envers les autres. Sorte de pamphlet sur l’altruisme qui permet de s’épanouir en tant qu’être humain, Un Jour Sans Fin s’impose comme une comédie culte des années 90. On pourra cependant lui reprocher une mise en scène assez plate, qui manque de mordant par moment, et qui aurait pu servir le film dans tous les bons sens du terme.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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