mai 8, 2024

The Raconteurs – Help us Stranger

Avis :

Jack White est un musicien et chanteur relativement connu dans le monde du rock. Il faut dire qu’il a fondé avec sa sœur The White Stripes, groupe qui a explosé avec le titre Seven Nation Army, mais pas que. Malheureusement pour nous, le do n’est plus, et entre une carrière solo chargée, Jack White a eu le temps de fonder un autre groupe, The Raconteurs. Pour le commun des mortels, il s’agit-là d’un supergroupe, puisqu’il s’agit de Jack White avec des membres du groupe The Dead Weathers, mais la formation refuse ce terme, se voyant plus comme un groupe de potes qui se sont rencontrés et ont composé un morceau qui a eu un gros succès, Steady as she Goes. Mais malgré le succès, les emplois de chacun ont fait que The Raconteurs a dû faire une longue pause de près de dix ans avant de sortir un nouvel album.

Help us Stranger est donc le troisième effort du groupe, dont le line-up reste inchangé depuis les débuts. Arpentant le chemin classique du Rock avec quelques éléments Blues, The Raconteurs ne fait pas partie des grands techniciens avec des solos de dingue, mais cherche constamment l’énergie et l’émotion. Chose qui peut être un peu contradictoire quand on connait le talent de Jack White à la gratte. Pourtant, dès le début de l’album, on va être surpris par la direction prise, très énergique, et qui donne une furieuse envie de danser. Bored and Razed est une très bonne entame, donnant immédiatement envie d’aller vers la suite, pour voir si l’album tient la route. Et si Help us Stranger est un poil moins percutant, le titre reste fort sympathique, avec toujours une belle guitare mise en avant, et un chant qui reste bien en tête.

C’est avec Only Child que l’on va toucher du doigt le côté émotif du groupe. On tombe pleinement dans une sorte de Folk/Country/Blues qui évoque sans jamais les citer les grands noms de cette scène. C’est doux, c’est beau, et surtout, la mélodie reste un long moment en tête. Le groupe n’a pas besoin de forcer et offre un bon moment qui risque, par contre, de ne pas fonctionner sur scène, si ce n’est dans de toutes petites salles. Contrairement à Don’t Bother Me qui va à cent à l’heure et ne s’arrête jamais. L’énergie revient nous cueillir et on a même envie de bouger dans tous les sens tant cela est communicatif. D’ailleurs, fait assez étonnant, il y a une certaine lourdeur qui s’échappe des riffs, montrant alors l’étendue du savoir-faire du groupe. Mais avec Shine the Light for me, le groupe fait son premier mauvais pas.

Constamment en mid-tempo, on reste sur un encéphalogramme plat tout du long, la faute aussi à un piano qui peine à convaincre. Le titre manque de moments de grâce et ne touche pas, ni même donne envie de se bouger le popotin. Mais Somedays (I Don’t Feel Like Trying) va venir remettre les pendules à l’heure avec des airs de Lynyrd Skynyrd. On a droit à une jolie ballade bluesy qui fait du bien, mais qui se perd un peu dans son dernier moment. On perd la mélodie, si agréable, pour se retrouver sur un truc plus énergique mais qui perd du sens. S’ensuivra alors Hey Gyp (Dig the Slowness), une reprise sympathique mais courte de Donovan. On a tout de même l’impression d’écouter un interlude qui dépasse à peine les deux minutes. Heureusement, Sunday Driver va nous raccorder avec le groupe et son image de rock percutant.

Là, Jack White et ses acolytes se font plaisir et délivrent un superbe morceau, à la fois pêchu et technique, qui montre tout le talent des musiciens. On peut cependant regretter un petit penchant redondant, avec un manque au niveau du solo, qui aurait pu être plus marquant et plus long. Now That You’re Gone renoue avec les ballades dépressives qui rappelle des titres des années 60/70. C’est assez sympathique, notamment le couple batterie/basse, mais ce n’est pas très original. Mais Live a Lie va venir réveiller tout le monde avec un côté punk décomplexé, alors que What’s Yours is Mine revient sur un Classic Rock un peu marrant mais qui manque d’un truc en plus pour nous emporter. Enfin, Thoughts and Prayers clôturera tout cela sur une ballade folk intéressante et qui correspond mieux aux origines du groupe, avec un côté un peu rural qui est réjouissant.

Au final, Help us Stranger, le dernier album en date de The Raconteurs, est un bon petit cru de la part du groupe. Varié, inspiré et souvent enjoué, ce troisième album permet de voir tout le talent des quatre personnes derrière la formation. On regrettera cependant une absence de grosses prises de risque et une paire de titres qui sont bien en dessous, n’arrivant pas à pleinement convaincre. Alors certes, c’est du bon Rock comme on aime, mais on aurait aimé un peu plus.

  • Bored and Razed
  • Help us Stranger
  • Only Child
  • Don’t Bother Me
  • Shine the Light on Me
  • Somedays (i Don’t Feel Like Trying)
  • Hey Gyp (Dig the Slowness)
  • Sunday Driver
  • Now That You’re Gone
  • Live a Lie
  • What’s Yours is Mine
  • Thoughts and Prayers

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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