mars 29, 2024

Those Damn Crows – Point of no Return

Avis :

S’il y a bien un genre un peu bâtard dans le monde du Rock, c’est ce que l’on appelle l’alternatif. Cela veut dire un peu tout et n’importe quoi. C’est trop rugueux pour être qualifié de rock, mais c’est aussi trop doux pour parler de métal. Du coup, entre les deux, au milieu de riffs saturés et de chant clair, on se retrouve le cul entre deux chaises, et certains groupes s’en sont faits des spécialistes. On peut citer en vrac Pop Evil ou encore Shinedown pour rester du côté du pays de l’oncle Sam. Mais si Those Damn Crows lorgne grandement du côté de ces deux groupes, il n’est pas américain pour autant, mais plutôt gallois. Une originalité qui va permettre à la formation de sortir, un peu, de l’anonymat, pour lui créer une aura particulière. Point of no Return est leur second album et c’est très bon.

Dès le premier morceau, Who Did It, on sent toutes les influences du groupe. Les riffs sont puissants, la mélodie accroche immédiatement, et le chant est maîtrisé de bout en bout. Au niveau de la structure du titre, on reste dans quelque chose de très calibré, avec un schéma classique et un refrain ultra catchy. D’ailleurs, dès la deuxième écoute, on se surprendra à reprendre les paroles en chœur. Alors certes, le groupe ne réinvente pas la poudre, mais il la fait parler et c’est bien là l’essentiel. Dans différentes interviews, le groupe ne s’en cache pas et souhaite seulement faire une musique entrainante et puissante, qui fasse bouger les foules. Et c’est totalement réussi. Ce premier titre fait parfaitement le job et nous donne envie d’aller plus en profondeur dans cet effort.

Set in Stone possède quelques élans un peu punks dans son début, et offre surtout plus de place au chanteur. On retrouve aussi une forte énergie dans les quelques breaks, où les riffs deviennent plus vifs, et le pont, plus doux, permet alors au groupe de repartir de plus belle sur la conclusion du morceau. Sin of Skin est pondu dans le même moule que le titre précédent, mais il fait parfaitement le boulot, notamment dans son introduction qui donne envie de rester bien longtemps. La batterie est ici plus présente et permet de scander une bonne dynamique. Be You sera un morceau un peu plus soft, mais tout aussi réussi. Cela tient à une sorte de bonne humeur communicative qui se dégage du titre, et surtout, un chant impressionnant et refrain bien foutu. C’est sur ce morceau que l’on a l’impression d’écouter du très bon Shinedown.

Never Win sera le passage obligé de l’album, puisqu’il s’agit d’une ballade. On aura droit à tous les poncifs du genre, avec le piano/voix qui permettra au chanteur de faire étalage de son savoir-faire. C’est beau, c’est doux, mais surtout, c’est le seul truc mélancolique que l’on va avoir là-dedans. C’est sirupeux, mais force est de reconnaître que ça fonctionne à plein régime. Oui, nos petits cœurs de métalleux fondent eux aussi. Send the Reaper viendra nous réveiller de notre torpeur, avec un rythme infernal, un bon gros riff des familles et même un petit solo qui va faire du bien. Si là encore, la structure est sans surprise, on se laissera volontiers emporter par l’énergie du titre et cette volonté de faire des mélodies accrocheuses, simples et puissantes.

Kingdom of Dust sera peut-être un poil en dessous du reste, notamment à cause de son aspect un peu générique, mais l’ensemble est sauvé par la voix sublime du chanteur. Et bien évidemment le refrain, qui fonctionne à trois cents pour cent. Going Down est très court, mais ne laisse aucune fioriture. Pas de chichi, on fonce droit devant dans un élan rock puissant et une volonté de faire bouger les foules. Long Time Dead fait partie des titres qui marquent un peu moins que les autres. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais le morceau manque peut-être d’un peu plus d’originalité. Seul le refrain sort un peu du lot. King of Second Chances est plus nerveux, avec un aspect plus « métal » que les autres morceaux. Cela ne l’empêche pas d’être assez moyen, même s’il garde cette énergie et ce côté refrain qui fonctionne à chaque fois.

Go Get It ira d’ailleurs dans le même côté percutant au niveau des riffs. Le groupe assume un peu plus ses références à Alter Bridge (par exemple) et délivre un gros titre qui fracasse bien dans ses couplets. Un peu moins dans son refrain, mais là, le plus important reste les paroles et le fait qu’elles rentrent bien en tête. Et le pari est pleinement réussi. Hey Man (Look at me Now) renoue avec un rock alternatif puissant et plaisant. Enfin, Devil in my Pocket va plus vite que le reste de l’album, avec cette envie de bousculer les foules et de faire bouger les fosses. Il s’agit-là d’un titre taillé pour la scène et qui doit faire mal à la nuque. Bref, dans son ensemble, si les structures entre les morceaux se ressemblent, elles sont fédératrices et donnent une forte envie de revenir encore et encore sur cet album.

Au final, Point of no Return, le dernier album en date de Those Damn Crows, est une immense réussite. Pour un second album, la production est parfaite et surtout, on sent une maîtrise insolente et une envie de venir secouer le monde. Si on peut pester contre une certaine redondance dans les structures même des titres, force est de constater que le tout fonctionne à merveille et nous emporte sans aucune difficulté. Bref, un groupe bien trop méconnu qui mérite d’être sur le devant de la scène.

  • Who Did It
  • Set in Stone
  • Sin of Skin
  • Be You
  • Never Win
  • Send the Reaper
  • Kingdom of Dust
  • Going Down
  • Long Time Dead
  • King of Second Chances
  • Go Get It
  • Hey Man (Look at me Now)
  • Devil in my Pocket

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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