avril 29, 2024

Pinocchio – Del Toro, Ce Génie

De : Guillermo Del Toro et Mark Gustafson

Avec les Voix Originales de Gregory Mann, Ewan McGregor, Ron Perlman, Finn Wolfhard

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Le réalisateur Guillermo del Toro, primé aux Oscars, revisite le conte de Carlo Collodi sur une marionnette qui, comme par magie, prend vie pour apaiser le cœur d’un sculpteur sur bois du nom de Geppetto. Cette épopée musicale et fantastique en stop-motion réalisée par Guillermo del Toro et Mark Gustafson suit les aventures de l’espiègle et désobéissant Pinocchio qui cherche sa place dans le monde.

Avis :

« Les aventures de Pinocchio » est un roman pour enfants écrit en 1881 par Carlo Collodi et l’histoire qu’a imaginée Collodi va être l’une des plus adaptées. C’est bien simple, tout le monde est intéressé par « Pinocchio« , et ça bien avant le classique de Disney. Le dessin animé est sorti en 1940 et avant lui, il existait déjà deux films qui racontaient « Pinocchio« . Depuis, il existe bien une trentaine de films sur le pantin fabriqué par Geppetto. Des réalisateurs tels que Paul Bogart, Steve Barron, Roberto Benigni, Matteo Garrone, Steven Spielberg et dans une certaine mesure, Stanley Kubrick, ou encore dernièrement Robert Zemeckis se sont intéressés à ce conte. Et là, on ne parle que de cinéma, car « Pinocchio » s’est aussi aventuré sur le papier, notamment en bande dessinée, sur les planches des théâtres, dans des chorégraphies, et bien entendu dans le merchandising, avec jouets pour enfants et autres souvenirs. Bref, « Pinocchio » est un classique, qui est partout.

2022 est une année de cinéma qui voit arriver sur différentes plateformes deux nouvelles versions du pantin de bois. Sorti quelques mois plus tôt, on aura eu le droit à l’adaptation live du film Disney par Robert Zemeckis, pour Disney +, et en cette fin d’année, c’est l’immense Guillermo Del Toro, en compagnie de Mark Gustafson, pour une nouvelle vision du conte, que les studios Laika n’auraient certainement pas renié (je pense même qu’ils vont la jalouser).

« Une merveille d’imagination, d’inventivité, de poésie, et d’univers, comme si l’histoire de « Pinocchio » avait écrite pour un jour rencontrer l’univers de Guillermo Del Toro. »

Un « Pinocchio » par Guillermo Del Toro, autant dire que le projet allié à l’univers du cinéaste mexicain, ça faisait rêver. Une rêverie qui est encore plus piquée quand le cinéaste se lance dans un film en stop-motion. Profitant d’une projection dans une salle de cinéma parisienne, histoire de le découvrir sur grand écran, ce « Pinocchio » se pose comme un enchantement. Del Toro et Gustafson livrent là une merveille. Une merveille qui réinvente l’histoire de « Pinocchio« . Une merveille d’imagination, d’inventivité, de poésie, et d’univers, comme si l’histoire de « Pinocchio » avait écrite pour un jour rencontrer l’univers de Guillermo Del Toro.

Geppetto est un menuisier qui a perdu Carlo, son fils d’une dizaine d’années, pendant la Première Guerre mondiale. Bien des années après ce drame, le vieil est toujours dévasté, et un soir de douleur et d’alcool, alors qu’un cricket vient de s’établir dans l’arbre qui surplombe la tombe du petit garçon, Geppetto décide de couper l’arbre et de créer un pantin de bois pour faire revivre son fils. « Ivre mort », le menuisier s’écroule et cette nuit-là, une fée apparaît pour donner vie au pantin, afin que ce dernier donne de la joie au vieil homme. Commence alors une folle aventure dans l’Italie des années 40.

« Un conte empreint de poésie, de nouvelles aventures, un conte qui a une toute nouvelle vision, un nouvel univers, avec des créatures fantastiques et monstrueuses en même temps. »

Il lui en aura fallu du temps à Guillermo Del Toro pour que son « Pinocchio » voit le jour. Le réalisateur l’avait annoncé en 2008, et depuis, le projet avançait doucement, avec quelques annonces ici et là. Mais ça y est, après quatorze ans de gestation, et une pandémie mondiale qui freinait le tournage, le film s’apprête à sortir (tristement) sur Netflix, et autant dire que l’attente en valait amplement la peine. Depuis ces dernières années, l’histoire de « Pinocchio » a été maintes fois adaptée, mais il est certain qu’ici, on tient sa meilleure version.

On connaît tous l’histoire de « Pinocchio« , et avec la vision de Guillermo Del Toro et Mark Gustafson, on va avoir la joie de la redécouvrir, car les deux cinéastes ont adapté et transformé le destin du pantin de bois pour nous offrir un conte triste et magnifique à la fois. Un conte empreint de poésie, de nouvelles aventures, un conte qui a une toute nouvelle vision, un nouvel univers, avec des créatures fantastiques et monstrueuses en même temps. Pour leur version, les deux réalisateurs nous racontent cette histoire à travers les yeux et les sentiments de Jiminy Cricket, et pour cette histoire, le petit cricket va nous entraîner bien avant l’arrivée de Pinocchio, nous racontant le deuil de Geppetto, avec une ouverture de film aussi magnifique qu’elle est parcourue d’une infinie tristesse.

« Les deux réalisateurs suivent parfaitement l’histoire et en même temps, ils arrivent à la réinventer sous nos yeux, nous offrant en permanence du neuf, qui est parcouru d’idées toutes plus merveilleuses les unes que les autres. »

Puis une fois passé cette présentation, le scénario de ce « Pinocchio » va nous raconter ce que l’on connaît déjà, le premier jour d’école, et le départ chez ce marionnettiste diabolique, la fuite et l’arrivée sur l’île enchantée, qui sera ici un camp d’entraînement fasciste (qui est surement la meilleure partie du film, incroyable), et évidemment, il y aura les aventures au cœur d’une baleine, transformée pour l’occasion en un immense lion de mer. Les deux réalisateurs suivent parfaitement l’histoire et en même temps, ils arrivent à la réinventer sous nos yeux, nous offrant en permanence du neuf, qui est parcouru d’idées toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Des idées accompagnées par une mise en scène des plus superbes.

Les décors, les matières, la photo, le graphisme, les mouvements des personnages, le design de ces mêmes personnages, la musique d’Alexandre Desplat, les chansons qui parcourent l’histoire et les personnages (oui, il y a un côté comédie musicale), tout est beau, et sur grand écran, certains passages sont assez grandioses et empreints de virtuosité. Del Toro et Gustafson oscillent en permanence entre le magique, le décalé, parfois le glauque, le surnaturel, mais surtout, au-dessus de tout ceci, le poétique. Une poésie Del Torienne qu’on trouve à peu près partout au sein de ce film et encore plus avec ce final, qui là encore nous offre autre chose, et se pose assurément comme l’un des plus touchants de cette année.

Cette énième version du conte de Carlo Collodi est une belle et grande réussite. Guillermo Del Toro et Mark Gustafson réinventent « Pinocchio » et nous entraîne dans un film de toute beauté, qui passera à une vitesse folle, au point qu’une fois le générique arrivé, on en reprendrait bien un deuxième visionnage direct. Bref, on est totalement et complètement sous son charme. Merci Guillermo et Mark !

Note : 18,5/20

Par Cinéted

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