7 Guardians of the Tomb

Titre Original : Nest – Venom of Eternity

De : Kimble Rendall

Avec Bingbing Li, Kellan Lutz, Kelsey Grammar, Stef Dawson

Année : 2018

Pays : Australie, Chine, Russie, Thaïlande

Genre : Horreur, Aventure

Résumé :

Une bataille contre des araignées géantes dans un labyrinthe.

Avis :

Kimble Rendall est certainement un réalisateur qui ne vous dit pas grand-chose et c’est bien normal vu la parcours atypique du monsieur. Il commence sa carrière en 1999 en réalisant un slasher post-Scream avec Cut, où un tueur masqué va dézinguer du jeune avec une paire de ciseaux. Le film sera un léger succès à son époque, notamment parce qu’il coupe la langue de Kylie Minogue, qui est plus agréable à regarder qu’à écouter. Néanmoins, par la suite, et certainement vu la fessée critique que prend le film, Kimble Rendall va devenir second réalisateur pour les Wachowski sur Matrix Reloaded et Matrix Revolution avant de partir faire le même sur d’autres films comme Underworld 3 – Le Soulèvement des Lycans ou encore Prédictions d’Alex Proyas. Après cela, il va retourner derrière la caméra pour porter un projet à lui tout seul, Bait, où comment des gens tentent de survivre dans un supermarché envahi par des requins à cause d’un tsunami. Si le pitch est con comme les blés, le film demeure un bis pas désagréable. Mais cela ne suffira pas au réalisateur qui va retourner filer un coup de main sur Gods of Egypt avant d’écrire et de réaliser 7 Guardians of the Tomb, un mélange d’horreur et d’aventure qui est, à ce jour, son pire métrage.

Alors déjà, on va parler du titre, ce qui n’a rien à voir avec le film à proprement parler, mais plutôt de sa distribution calamiteuse en France, puisqu’il n’est disponible qu’en VOD, sous un titre anglais qui n’est pas d’origine et qui n’aucun rapport avec l’histoire. S’il y a bien une tombe et un gardien, il n’y a aucunement sept gardiens, ni même sept épreuves. Le titre a été choisi aléatoirement par un ordinateur, c’est la seule explication possible pour niquer un tel projet. Bref, ici, on va suivre une équipe d’exploration qui part dans le désert de Chine pour trouver le tombeau d’un empereur qui aurait vécu plus de 300 ans grâce à un élixir, et une entreprise pharmaceutique en perdition souhaite mettre la main dessus. Manque de peau, le tombeau est piégé et des araignées voraces et intelligentes s’y baladent. Bref, ce n’est pas la panacée et notre équipe de choc va devoir composer avec un traitre, des épreuves complexes et surtout, une tempête virulente à l’extérieur. Très rapidement, on se rend compte que le scénario ne tient absolument pas la route. Chaque étape du métrage est composée d’un heureux hasard qui leur permet d’avancer vers leur but. C’est assez triste, mais on a l’impression d’être pris pour des imbéciles.

Le plus gros problème de ce film, outre les enchainements de péripéties qui n’ont ni queue ni tête dans un temple souterrain trouvé sous une maison perdue en plein milieu du désert où des émanations de gaz rendent l’ensemble explosif, ce sont les personnages. C’est assez affolant de voir que chaque personnage n’est introduit que par son prénom et que son background se limite à une révélation sur sa vie en milieu ou fin de métrage. Prenons un exemple tout simple, le personnage joué par Kellan Lutz. Il arrive en moto version badass, enlève ses lunettes, les collègues le présentent à la nouvelle arrivée et c’est tout. IL faudra attendre la toute fin pour avoir un élément sur son passé et les raisons de son aspect un peu désagréable et intransigeant. Il n’y a aucune construction des personnages, et on n’aura aucune attache. Chaque protagoniste a une fonction et s’y tient jusqu’au bout, comme le comique de service qui va crever, la nana amoureuse du beau gosse, le guide qui survit à une piqûre, le traitre de service (pauvre Kelsey Grammar) dont les enjeux sont complètement pétés ou encore l’héroïne qui pleurniche plus qu’autre chose mais qui va se révéler par la suite. Difficile de ressentir de l’empathie pour qui que ce soit dans ce panier de crabes, dont on n’oubliera même les noms durant le visionnage.

En dehors du script inepte et des personnages morts-vivants, il y a toute la réalisation qui est au rabais. Alors certes, on ne s’ennuie pas trop car il se passe toujours quelque chose, mais c’est au détriment d’une ambiance marquante. Tout est lisse et correspond presque à un film d’aventures pour enfants. Sauf qu’il y a des araignées en CGI, dont deux plus grosses que les autres, mais qui sont assez inoffensives au final. Certains éléments comiques tombent totalement à plat et démontrent à quel point le film ne sait pas à qui il s’adresse. Trop sale pour se diriger vers les gosses, il essaiera néanmoins de placer des répliques drôles pour attirer le jeune chaland. Cela ne marche pas du tout et plombe même les quelques passages un peu crispants. Les effets spéciaux sont dégueulasses et on ne retrouve pas la patte du cinéaste, si tant est qu’il en a une. C’est impersonnel au possible, et il n’y a rien qui titille la rétine. On se demande bien comment Bingbing Li a pu mettre de l’argent dans la production d’un tel projet tant dès le départ ça ne sent pas bon. Et que dire de Kellan Lutz qui prouve encore une fois qu’il est un très mauvais acteur et n’arrive pas à inclure de la nuance à son jeu. Hormis les gros bras un peu teubé, ça va être compliqué pour lui de faire une autre carrière que dans le DTV moisi.

Au final, 7 Guardians of the Tomb, comme on pouvait s’y attendre, est un mauvais film. Le côté aventure est complètement raté à cause d’une absence de savoir-faire dans la mise en scène de la tension et de personnages caricaturaux vide de substance. Le côté horreur quant à lui, ne survit que grâce à quelques araignées pixélisées, et ça ne fait pas peur, en plus d’être très moche, de faire très cheap. Bref, il s’agit ici d’un film incompréhensible, qui entraine dans sa chute des acteurs plutôt expérimentés et parfois même des spectateurs un peu trop aventureux.

Note : 04/20

Par AqME