avril 19, 2024

Candlemass – Sweet Evil Sun

Avis :

Formé en 1982 sous le nom de Nemesis, c’est deux ans plus tard que les suédois décident de s’appeler Candlemass. Pendant dix ans, le groupe va devenir une référence dans une nouveau sous-genre dont ils sont considérés aujourd’hui comme les instigateurs, le Epic Doom. Cela signifie des rythmiques lentes, des riffs saturés bien lourds et une ambiance pesante autour de thèmes pas forcément rigolos (la religion, la mort, l’enfer, etc…). Après une pause de trois ans, le groupe se reforme cinq ans, puis se sépare, avant de renaître de ses cendres deux ans plus tard, pour en plus jamais se quitter. Avec un line-up stable depuis 2004 au niveau des musicos, c’est avec un nouveau chanteur que le groupe se refait une santé en 2018. Sweet Evil Sun est le treizième effort du groupe, et autant dire que les scandinaves sont en grande forme.

Nous avions laissé le groupe en 2019 avec The Door to Doom qui était un gros morceau, malgré la déception de certains fans, qui espèrent toujours un retour dans les années 80. Restant avec une formation qui semble bien fonctionner, Sweet Evil Sun peut se voir comme une suite directe, avec un crédo qui ne bouge pas d’un iota. L’album débute avec Wizard of the Vortex, et on va rentrer dans nos petits chaussons. Le riff de débute fonctionne à merveille, laissant énormément de place à la gratte et à une mélodie qui rentre immédiatement en tête. On retrouve le groupe bien en place, que ce soit dans le chant ou dans la technique. Même si le titre se révèle sans grande surprise, on va se surprendre à hocher la tête en rythme, emporté par un bel allant. On notera aussi un superbe solo en guise de pont.

Restant bien souvent sur des pistes très longues qui dépassent les cinq ou six minutes, Sweet Evil Sun va pourtant se faire très radiophonique, ne dépassant pas les quatre minutes. Encore une fois, la guitare est mise en avant avec un riff qui emporte tout sur son passage. On reste dans un Doom calibré, mais qui est maîtrisé de A à Z. Ici, la structure est beaucoup plus simple, avec ce qu’il faut de couplet/refrain, qui reste d’ailleurs immédiatement en tête. Angel Battle va définitivement nous faire aimer cet album. Outre la mélodie bien lourde, les riffs sont dingues, mais il y a aussi une profusion de solos qui laissent pantois. Jusqu’à la toute fin, le groupe ne nous laisse aucun répit, jouant même sur une ambiance particulière, avec une voix un peu vieillotte, qui viendra raconter une sorte de prophétie.

Malgré le côté un peu bourrin du style, on retrouve une volonté de poser une ambiance intéressante. Et qui correspond à l’image un peu ésotérique du groupe. Black Butterfly et son démarrage à la batterie donne aussi le tempo pour bien taper dans le gras. Puis When Death Sighs va venir nous titiller les oreilles, notamment grâce une belle dualité de voix. Le choix, dans le refrain, de marier une voix féminine avec celle du chanteur, permet de donner de l’épaisseur à l’ensemble, et de mieux rester en tête. En plus, cela donne une sorte de douceur au morceau, chose qui manque parfois chez Candlemass. Scandinavian Gods viendra remettre un peu de virulence dans tout ça, avec, comme d’habitude, des riffs lourds et puissants, qui vont écho à la puissance des déités nordiques. Avec ce titre, le groupe ne rigole plus, et balance un vrai Epic Doom.

Devil Voodoo va venir mettre un petit grain de sel dans l’album. Cela ne veut pas dire que le titre est mauvais, c’est même tout le contraire. Ici, le groupe ne déballe pas d’un coup ses riffs si caractéristiques, mais préfère utiliser une gratte sèche pour offrir une introduction toute calme, avant, bien évidemment, de lâcher les vannes et de se faire plaisir, avec un rythme plus relevé que les autres titres. Crucified va être un morceau très mélancolique, mais qui reste très marquant par ses choix mélodiques. C’est doux et tendre, mais aussi désespéré et dans la veine de ce que l’on attend du groupe. Enfin, Goddess viendra clôture l’ensemble sur quelque chose de très classique, mais de terriblement puissant, qui donne forcément envie de revenir à l’écoute de cet album si riche. Et cela même si c’est parfois un peu ronflant, avec peu de prise de risque.

Au final, Sweet Evil Sun, le dernier album de Candlemass, est une franche réussite, dans la veine du précédent opus. Restant dans une zone de confort agréable, le groupe arrive néanmoins à nous accrocher de par ses riffs imparables et sa rythmique lourde et lente. On retrouve tous les ingrédients d’un Epic Doom, certes classique, mais fait avec une maestria qui force le respect. Et de toute façon, voulait-on autre chose de la part des suédois ? Je ne crois pas…

  • Wizard of the Vortex
  • Sweet Evil Sun
  • Angel Battle
  • Black Butterfly
  • When Death Sighs
  • Scandinavian Gods
  • Devil Voodoo
  • Crucified
  • Goddess
  • A Cup of Coffin (Outro)

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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