avril 23, 2024

Angelus Apatrida – Angelus Apatrida

Avis :

Nous sommes toujours enclins à croire que le Thrash Métal provient des Etats-Unis, mais c’est une fausse idée. Parce que l’on peut trouver des groupes faisant du Thrash dans tous les pays, et qu’un style n’est pas limité par ses frontières. Et c’est bien ce que prouve Angelus Apatrida. Groupe espagnol fondé dans les années 2000 aux alentours d’Albacete, la formation débute en faisant du Power lors de la réunion de deux groupes locaux. Sauf qu’au bout d’un moment, le ton se durcit, le line-up évolue et les espagnols d’en venir à un thrash pur et dur. Remportant des concours, faisant de plus en plus de bruit, la groupe commence à se faire un nom au milieu des années 2000 et les albums vont s’enchainer. Jusqu’à aujourd’hui, avec un album éponyme, septième effort du groupe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça envoie du lourd.

Et cela dès le départ avec Indoctrinate. Long morceau de plus de cinq minutes, les espagnols décident de taper fort. Le début est tonitruant. Les refrains sont catchy à souhait. On va aller de solo en solo. Et les ruptures de rythme donnent envie de se briser la nuque. C’est bien simple, avec un tel morceau, le ton est donné et on a qu’une seule envie, continuer l’écoute. Et le constat est sans appel : quelle tuerie. Car on aurait pu croire que le groupe n’aurait qu’un coup d’éclat avant de fournir des morceaux moins marquants, mais ce n’est pas ce qui va se passer. Très mature, chaque morceau est une pierre de plus au grand édifice de violence qui s’érige devant nous. Mais cette violence est maîtrisée, tout en puisant dans une énergie communicative folle. Bleed the Crown en est là pour en attester.

Plus direct, plus frontal aussi, le titre n’en est pas moins percutant et laisse pantois devant autant de maîtrise. Même The Age of Disinformation surprend par son solo dantesque, mais aussi par sa conclusion virevoltante, où le chanteur fait aussi étalage de ses qualités vocales, dans un dernier rugissement jouissif. Avec Rise or Fall, le groupe lâche un titre vif et nerveux, qui nous pousse à une seule et unique chose, headbanger dans tous les sens. Les riffs tiennent du génie et l’ensemble, massif au possible, ne peut laisser indifférent. Et massif est bien le mot majeur de cet album. Ce septième effort est un véritable monolithe qui écrase tout sur son passage. Childhood’s End en est la preuve, la formation livrant un titre dévastateur, au chant rapide et à l’exécution parfaite. Bref, en un mot comme en cent, ça tabasse sévère.

Et il en va de même avec Disposable Liberty, qui lorgne du côté d’un Groove Métal bien senti. D’ailleurs, à plusieurs moments, on ressentira des similitudes avec Lamb of God, que ce soit dans la rythmique ou encore dans le chant. On fait face à du très costaud. Et ça ne s’arrête pas là. We Stand Alone envoie le pâté et délivre un solo superbe ainsi qu’un refrain très simple, mais qui rentre de suite en tête pour en plus jamais nous lâcher. Il n’y a pas à dire, Angelus Apatrida délivre une prestation parfaite qui nous met K.O., même après plusieurs écoutes. Et histoire d’enfoncer un peu le clou, le groupe balance Through the Glass, deuxième plus long morceau de l’album et c’est d’une maestria sans faille. Puissant, dense, mais aussi avec des variations qui évitent l’ennui, c’est d’une grande maîtrise.

Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur cet album et sur la partition sublime que délivre Angelus Apatrida. Non seulement, ça envoie du très lourd techniquement parlant, mais c’est aussi très addictif sans faire aucun compromis. Par exemple, c’est un album sans aucune ballade, ou morceau plus doux qu’un autre. Le groupe est en colère et le montre sur chacun de ses titres. Empire of Shame et son départ de maboul ou même Into the Well qui clôture l’album sont deux titres puissants qui nous retournent la tronche. Les espagnols ne font pas de fioriture. Ils balancent la sauce sans jamais s’arrêter et accouche d’un mastodonte qui est à ce jour leur meilleur album.

Au final, Angelus Apatrida, le septième effort des espagnols du même nom, est la première très grosse claque que l’on se prend sur le coin de la gueule. Thrash Metal bien nerveux, tentant quelques écarts vers un Groove parfaitement assumé, la formation nous donne une envie folle de sauter dans tous les sens et de faire des pogos de malade dans la fosse. D’une rare densité et ne s’arrêtant jamais dans l’énergie, on peut clairement dire que cet album fera partie du top 2021.

  • Indoctrinate
  • Bleed the Crown
  • The Age of Disinformation
  • Rise or Fall
  • Childhood’s End
  • Disposable Liberty
  • We Stand Alone
  • Through the Glass
  • Empire of Shame
  • Into the Well

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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