avril 19, 2024

Blanches Colombes et Vilains Messieurs

Titre Original : Guys and Dolls

De : Joseph L. Mankiewicz

Avec Marlon Brando, Frank Sinatra, Jean Simmons, Vivian Blaine

Année : 1955

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Comédie Musicale

Résumé :

Nathan Detroit, propriétaire d’un tripot new-yorkais, a un urgent besoin d’argent. Il va trouver Sky Masterson, un joueur invétéré, et lui propose un pari on ne peut plus extravagant : Sky doit emmener dîner le soir même à La Havane une jeune femme œuvrant pour l’Armée du salut.

Avis :

Dans les années 50, et plus précisément en 1957, au moment où sort ce « Blanches colombes et vilains messieurs« , Joseph L. Mankiewicz vient de fêter ses dix ans de carrière, et il est déjà un immense réalisateur. L’homme a déjà quatorze films à son actif et parmi eux, on y trouve des chefs-d’œuvre à la pelle comme « Chaînes conjugales« , « La porte s’ouvre » ou encore et bien entendu « Ève » qui lui rapportera les Oscar du meilleur film et réalisateur (Oscar qu’il avait déjà remporté un an auparavant pour la réalisation avec « Chaînes conjugales« ).

Après avoir livré l’un de ses films majeurs, « La Comtesse aux pieds nus« , Joseph L. Mankiewicz est de retour deux ans plus tard, en compagnie d’un casting prestigieux, pour un film méconnu, qui va l’être un peu moins. Faisant une incursion dans la comédie musicale, et ce sera sa seule incursion, le réalisateur américain s’essaie au style qui est terriblement à la mode et s’il va étonner sur certains points, son « Blanches colombes et vilains messieurs » a eu du mal à me convaincre. Long, plat, pas franchement intéressant et assez cul-cul, il faut bien le dire, avec « Blanches colombes et vilains messieurs« , Joseph L. Mankiewicz déçoit plus qu’autre chose. Comme quoi, on peut être un immense réalisateur et ne pas réussir tous les genres auxquels on touche.

Nathan Detroit, propriétaire d’un tripot new-yorkais, a un urgent besoin d’argent. Il va alors trouver Sky Masterson, un joueur invétéré, et au cours d’une conversation, il va lui proposer un pari on ne peut plus extravagant, Sky doit emmener dîner le soir même à La Havane une jeune femme œuvrant pour l’Armée du salut. Le pari est compliqué, mais Sky accepte…

Les années 50, Joseph L. Mankiewicz à la réalisation, Marlon Brando et Frank Sinatra à l’écran, des histoires de paris et de dragouilles, New York, franchement cette affiche était on ne peut plus prometteuse, mais malheureusement, « Blanches colombes et vilains messieurs » fut une déconvenue. Une déconvenue qui certes a son petit cachet et qui nous réserve même son lot de surprises, la meilleure étant ce moment où Marlon Brando se met à chanter, nous laissant découvrir une voix incroyable, et une certaine aisance dans le style.

« Blanches colombes et vilains messieurs » est un film qui va décevoir par bien des côtés. Le premier qui vient en tête, c’est son intrigue qui est bien peu excitante. Trouvant très étonnamment assez peu d’intérêt, l’histoire que nous raconte Joseph L. Mankiewicz a bien du mal à nous emporter avec elle. Il y aura bien quelques petits côtés amusants, mais sur l’ensemble, cette histoire reste surtout assez plate et elle peine à fonctionner. Convenue et prévisible, finalement, on se retrouve dans une histoire assez bavarde pour pas grand-chose, ce qui est franchement dommage.

De plus, les personnages sont peu attachants, et même si leurs comédiens se donnent pour le film, et au-delà de ça, même si parfois, ils arrivent l’espace de quelques instants à nous convaincre plus qu’à d’autres moments, sur l’ensemble, on suit ce film dans l’attente qu’enfin il nous attrape et nous emporte dans une folie, un délire, un sentiment, des émotions… Bref, on attend et ça ne vient pas. Ce sentiment général émane aussi peut-être du fait que cette histoire a pris un petit coup de vieux et qu’elle se trouve être terriblement simplette, et osons même le dire, assez cul-cul la praline.

On aurait pu alors passer outre et se raccrocher à la mise en scène de Mankiewicz, mais là encore, ce n’est pas vraiment ça. Si le film tient des scènes très bien fichues, l’ouverture, la Havane, ou encore une partie dans les égouts de la ville, on sent que la comédie musicale n’est pas ce qui sied le mieux à son réalisateur, qui fait traîner son film en longueur. Comme pour son scénario, « Blanches colombes et vilains messieurs » est long, très long. La réalisation, même si elle a ses fulgurances, manque de rythme, de dynamisme et d’un brin de folie. Puis au-delà de la réalisation, les chansons elles-mêmes sont loin d’être incroyables et passionnantes.

Enfin, reste ces acteurs qui sont tous excellents dans leurs rôles. Si les personnages ne convainquent que moyennement, on ne peut pas dire que Frank Sinatra, Marlon Brando, Jean Simmons ou Vivianne Blaine ne soient pas investis, c’est même tout le contraire. Ils fonctionnent même particulièrement bien quand ils sont en duo, Brando et Simmons sont excellents et forment un couple divin, quant à Sinatra et Blaine, il faut bien dire qu’ils sont amusants avec cette relation qui traîne depuis tant et tant d’années.

Je ressors donc déçu de ce « Blanches colombes et vilains messieurs« . Pour sa seule comédie musicale, malgré de bons moments et de petites surprises ici et là, et surtout la découverte de Marlon Brando chanteur, Joseph L. Mankiewicz peine à convaincre et nous offre une histoire longue et gnangnan, et plus largement un film devant lequel on reste dans l’attente qu’il nous emporte, chose qui arrivera assez peu de fois et c’est vraiment, mais vraiment dommage. Comme quoi, même les plus grands réalisateurs peuvent avoir des genres qui ne sont pas vraiment faits pour eux.

Note : 09/20

Par Cinéted

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