avril 24, 2024

Gemini

De : Aaron Katz

Avec Lola Kirke, Zoë Kravitz, John Cho, Ricki Lake

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Une assistante personnelle soupçonnée d’un homicide impliquant la starlette d’Hollywood pour laquelle elle travaille mène sa propre enquête pour sauver sa réputation.

Avis :

La carrière d’Aaron Katz semble commencer en 2007 autour du film Quiet City. Scénariste, réalisateur mais aussi monteur sur ce projet, le jeune cinéaste va faire forte impression. Il se lance alors complètement dans le septième art, gardant bien souvent ces trois casquettes. Cependant, le succès est rarement au rendez-vous. Non pas que ses films soient mauvais, mais ils restent assez confidentiels, naviguant souvent dans le cinéma indépendant américain. Sa carrière semble prendre un tournant en 2018 lorsque Gemini sort sur Netflix. En effet, avec un casting plutôt sympathique (Zoë Kravitz, John Cho), le film trouve un moyen de se faire plus visible que de la simple VOD. Mais c’était sans compter sur la qualité du métrage. Thriller qui se veut moderne, Gemini n’est qu’un énorme ratage mou et sans aucun intérêt, qui tente de parler de la célébrité sans jamais réussir à aller au bout du problème.

Geminicide

Le film va suivre l’assistante d’une actrice de cinéma. Cette dernière veut mettre un frein à sa carrière pour se recentrer, mais elle s’est engagée dans un nouveau métrage dont elle veut annuler sa participation. Elle demande alors à son assistante de l’annoncer au réalisateur dans un restaurant. Une fois cela fait, les deux femmes rencontrent une fan et l’échange va tourner court quand la fan pose une question trop indiscrète. Après une sortie en boîte, l’assistante va retrouver l’actrice morte, chez elle, plusieurs balles dans le buffet. Elle est alors la parfaite suspecte. De ce fait, elle va tout faire pour échapper à la police et mener son enquête de son côté. Plusieurs suspects, une actrice sulfureuse qui s’est fait des ennemis, une assistante qui décide de mener sa propre enquête, on pourrait croire à un bon thriller, mais il n’en est rien du tout.

Très rapidement, le film se perd dans son esthétisme forcé. En effet, Aaron Katz veut donner un ton résolument moderne à son métrage, et pour cela, il va coller une ambiance délétère faite de couleurs mauves et de néons. On a la sensation de nager dans un univers irréel qui ne rend pas forcément bien dans un thriller qui se veut très terre à terre. L’écriture est absolument inepte et elle se cache derrière des atours qui ne colle pas avec l’ambiance voulue. Si le thriller aurait pu être noir et labyrinthique, il se retrouve factice et sans intérêt. Outre son écriture maladroite, et finalement sans effet, Gemini n’arrive jamais à trouver de point d’accroche pour le spectateur. La narration est lisse, les quelques flashbacks n’apportent aucune cohérence au récit dans le présent, et plusieurs erreurs seront à mettre en évidence. D’ailleurs, le film est perclus d’errances scénaristiques.

Dure, la vie de star

Tout tourne autour du meurtre d’une actrice de cinéma. Son assistante est la principale suspecte pour le chef de l’enquête, mais pas pour nous. Comme le réalisateur nous place à ses côtés, on sait qu’elle est innocente et on va explorer toutes les pistes avec elle. Ce point de vue enlève déjà une première ambiguïté qui aurait pu être surprenante. L’intérêt du film en prend un coup. Mais par la suite, on va assister à des rencontres hasardeuses entre cette assistante et tous ceux qui pourraient être impliqués dans le meurtre. De ces rencontres ne nait qu’une succession d’aveux et de personnages inintéressants au possible. Le film suit ce récit de randonnée sans jamais proposer quelque chose de croustillant ou d’intelligent. Au contraire, alors que l’ennui gagne du terrain, on va vite se rendre compte que le film tourne méchamment à vide.

Aussi bien dans sa forme, redondante, que dans son fond, qui ne raconte rien. Si l’on outrepasse l’aspect technique tape à l’œil et finalement factice, Gemini brasse du vent alors qu’il pouvait approcher des thèmes intéressants. Le mal-être de l’actrice est très peu retranscrit. On sent qu’elle en a marre, mais cela ressemble plus à un caprice de star qu’à un véritable problème. Difficile dès lors de s’attacher à ce personnage qui est plus capricieux qu’autre chose. On aurait pu voir dans ce film le difficile travail d’assistante, mais là aussi, ça part vite à la baille pour fournir un personnage faussement complexe qui veut s’extirper d’une situation compliquée. Le film n’arrive jamais à donner un vrai fond à son intrigue et à ses personnages. Rien n’est jamais vraiment abordé avec solidité, comme le problème principal, la mort de l’actrice.

Mais que fait la police ?

Gemini tient toute son intrigue sur le meurtre. Les raisons du meurtre et, bien évidemment, le meurtrier en question. Sauf que la résolution pose un énorme problème, celui de l’autopsie. La fin est problématique car elle dénature complètement toute l’enquête de la police, mais aussi tout le film. A croire que tout le monde s’est planté en beauté et que la police n’a pas bien fait son travail. Et histoire d’enfoncer le clou, le titre dévoile toute l’intrigue, jusqu’à son twist, ridicule et sans aucune saveur. Aaron Katz essaye de jouer au plus malin, mais est incapable de fournir une intrigue solide et cohérente. De plus, il affiche des personnages insupportables, tenus par des actrices qui n’en ont absolument rien à foutre. Zoë Kravitz est catastrophique et Lola Kirke aussi expressive qu’un bain moussant sans mousse… John Cho essaye de tirer son épingle du jeu, mais il n’y arrive pas.

Au final, Gemini est un thriller à côté de la plaque, complètement raté. Se basant sur une intrigue bancale qui ne raconte rien, le réalisateur tente d’y insuffler une atmosphère un peu délétère, mais rien ne fonctionne vraiment. Ajoutons à cela des acteurs qui n’en ont rien à foutre et une narration plate qui accumule les rencontres hasardeuses et les ellipses et on obtient un métrage loupé de A à Z, qui ressemble à une énorme perte de temps…

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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