avril 20, 2024

Sam Russell – Impetuous Desire

Avis :

Il arrive souvent qu’au détour de quelques pérégrinations sur le net, on trouve des musiciens de talent dont on ne sait rien, ou presque. C’est le cas de Sam Russell, dont on retrouve très peu d’informations. Tout d’abord guitariste pour le groupe Arctic Fury qui ne sortira qu’un EP en 2009, le musicien s’est alors lancé dans une carrière solo. Une carrière un peu particulière, puisque c’est en reprenant les morceaux de Bach à la guitare qu’il se fait connaître. Petit génie de la gratte, il va alors se faire plaisir un an plus tard avec un premier album solo, Impetuous Desire. Relativement court (à peine un peu plus long qu’une demi-heure), ce premier effort montre bien évidemment les goûts de son auteur, mais promet aussi beaucoup pour la suite, notamment à travers une paire de featuring pas dégueulasse. Retour donc sur un effort qui vaut le coup d’oreille.

L’album débute avec The Disciples Hand, et dès le démarrage, on sait que l’on a affaire à un énième Guitar Hero. On retrouve tous les atours du type qui se touche un peu autour de sa gratte, mais pour autant, on est loin de certains délires techniques. Le but ici est de fournir de l’énergie et une forte envie de continuer l’écoute. La voix de Sam Russell est parfaite, et la structure du morceau, simple et efficace, donne une furieuse envie de bouger la tête dans tous les sens. Entre le Hard et le Heavy, le musicien ne choisit pas et fournit l’un des meilleurs titres de l’album, d’entrée de jeu. Waves of Tomorrow sera du même tonneau, tout en freinant un peu le rythme. Moins nerveux, moins rapide, le titre n’en est pas moins addictif et doté d’une forte identité.

C’est à la fois puissant et touchant, et encore une fois, la voix du chanteur est vraiment intéressante et sans fausse note. Passing Light sera peut-être un peu en deçà. La rythmique s’écroule un peu pour rentrer dans un mid-tempo qui aurait pu être mieux amené, et les quelques élans un poil « country » sont surfaits. Pour autant, on reste dans une démarche claire et sincère qui offre du poids aux riffs des couplets. C’est à ce moment-là que le guitariste décide d’offrir son premier featuring, avec Jacqueline Phillips. Longing sera un titre uniquement instrumental, avec une dualité entre violoncelle et guitare. Un style déjà abordé par le musicien, puisque c’est avec elle qu’il a fait ses reprises de Bach pour guitare électrique. Bien que trop court (à peine deux minutes), le titre est d’une douceur saisissante et nous touche au plus profond. C’est terriblement beau.

Ce côté suave et mélancolique, on va le retrouver sur le titre suivant, avec Leigh Woods. Si on reste dans le champ lexical de la guitare, c’est ici pour mieux nous toucher et ne pas partir vers un truc Heavy ou même Hard. La mélodie est douce et lente, permettant alors à la chanteuse Doro Pesch de poser sa voix éraillée si bien connu des métalleux. Même si on peut noter un poil de fainéantise dans la structure du titre, on reste touché par ce joli moment. Pour The Darknest Night, Sam Russell revient à ses fondamentaux, et propose un morceau pêchu qui redonne de l’allant à l’ensemble. Sans être aussi marquant que les deux premiers titres, on revient vers une belle maîtrise de la gratte, et un rythme plus nerveux qui donne envie de se faire mal à la nuque.

Tonight est un titre qui se veut festif et donne envie de bouger. Le musicien y parvient sans trop difficulté en branler le manche de son instrument, mais il va manquer un petit truc en plus au titre pour se faire vraiment marquant. Notamment un refrain plus marqué et une fin moins abrupte. En effet, il décide de conclure sur un solo qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. C’est dommage, on en aurait bien repris une petite dose. Fire, Desire va alors surgir et proposer tout autre chose. On pourrait croire à une douceur au début, mais c’est oublier qu’il est en duo avec le chanteur Ryan Mueller, chanteur de Black/Death canadien (A Flock Named Murder), et pendant deux minutes, on sera en plein métal bien nerveux. Enfin, RiffstruMental viendra terminer l’album de la plus belle des manières, avec une technique à couper le souffle.

Au final, Impetuous Desire, le deuxième album solo de Sam Russell, est une réussite sur bien des points. C’est nerveux, ça chante bien, et surtout, ça gratouille de façon impressionnante. Alternant les phases douces avec des moments plus puissants, le musicien arrive à offrir un album complet et varié. Son seul gros défaut réside dans sa courte durée, à peine une demi-heure, et on aurait aimé en avoir un peu plus. Sûrement sur un prochain album, du moins, on l’espère.

  • The Disciples Hand
  • Waves of Tomorrow
  • Passing Light
  • Longing feat Jacqueline Phillips
  • Leigh Woods feat Doro Pesch
  • The Darknest Night
  • Tonight
  • Fire, Desire feat Ryan Mueller
  • RiffstruMental

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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