mars 29, 2024

Mad Max – Stormchild Rising

Avis :

L’Allemagne est un pays dans lequel le Métal est un peu en terre sainte. Il faut dire que de nombreux groupes très connus sont issus de ce pays et arrivent sans mal à passer les frontières pour venir jusqu’à nos oreilles. On pense, bien évidemment à Rammstein, mais ce serait passer sous silence toute une pléthore de groupes, dont une majeure partie officient dans le Heavy. Formation teutonne datant du début des années 80, Mad Max aura eu un peu de mal à se faire connaître, ce qui entrainera une séparation en 1989 après quatre albums. Mais la vie joue parfois de drôles de tours, et comme certains groupes, Mad Max se reforme à la toute fin des années 90 et signe sur le label AOR Heaven. Depuis, le groupe n’a jamais cessé de produire et de sortir des albums, porté par Jürgen Breforth, aujourd’hui le seul membre d’origine.

Car oui, Stormchild Rising, sorti en 2020, est le dernier album sur lequel figure le chanteur Michael Voss, ce dernier ayant décidé de voir si l’herbe était plus verte ailleurs. De ce fait, ce treizième effort marque la fin d’une belle époque pour la formation, et peut-être l’envie d’un renouveau pour un futur plus ou moins proche (Mad Max a sorti un album en 2022 avec Wings of Time). Pour autant, difficile de dire si cet album est un chant du cygne malhabile, ou un simple skeud qui manque de saveur. Car sans être mauvais, il reste un album Heavy classique, sans grande surprise, avec quelques fulgurances, mais surtout quelques pistes qui sentent la rance. Mais tout commence bien avec Hurricaned, qui délivre un vrai Heavy nerveux et typique des années 80. On ressent une envie de faire bouger les foules et de rentrer un peu dans le lard.

Talk to the Moon sera un peu plus lent, mais le morceau bénéficie d’un refrain ultra catchy qui rentre immédiatement en tête. De plus, d’un point de vue technique, c’est véloce et on se surprend à passer un bon petit moment. Ce qui ne sera pas le cas avec Eyes of Love, qui est un titre insupportable. Lorgnant vers un côté Power Glam dégueulasse, le groupe offre un morceau sans élan, facile et même pénible dans ses gimmicks. Tout cela manque cruellement d’allant et d’envie de percuter. Et même d’un point de vue émotionnel, c’est le vide intersidéral. On se rattrapera alors avec Ladies and Gentlemen, qui se veut être le hit de l’album, mais qui se trouve être un peu trop fainéant sur les bords. Le titre joue surtout sur son refrain très facilement mémorisable, et en abuse. Heureusement, le break et le solo sont plutôt bons.

Par la suite, on va tomber dans une succession de morceaux qui sont loin d’être mauvais, mais auxquels il manque une véritable âme et une façon de faire qui sort de l’ordinaire. En fait, on reste dans un Heavy typique, qui ne trouve pas véritablement de moments de grâce. Mindhunter est bien sympathique, mais il ne s’imprime jamais en nous. Tout comme Rain Rain est son aspect un plus rugueux, ou encore Gemini et son côté plus jovial. On reste dans une zone de confort qui nous empêche de trouver cela excellent. C’est tout juste bon, mais on sent le potentiel et ce dont est capable le groupe. C’est presque triste de dire cela d’une formation qui a plus de quarante ans d’existence. Même Kingdom Fall, un poil au-dessus du reste, manque de piquant, et ne doit sa survie qu’à son refrain un peu plus marqué que les autres.

Fort heureusement, certains éclats viennent apporter une belle pierre à l’édifice, à l’instar de The Blues Ain’t no Stranger. Montrant que ce genre est à la base du Rock et du Métal, le groupe teuton livre un beau message d’amour au blues, tout en l’utilisant dans un break plutôt plaisant et bien foutu. Le mélange des genres est intéressant et permet de voir une autre facette de la formation. Take Her va venir frapper un peu plus fort, si ce n’est sa fin qui perd en intensité. Quant à Busted, qui clôture l’album (oui, on oublie volontairement Ladies and Gentlemen en version single), il se montre sympathique, s’éloignant du Heavy pour aller vers quelque chose de plus Hard. Sans être un morceau impressionnant, il fait le taf et c’est tout ce qu’on lui demande.

Au final, Stormchild Rising est un album qui ne déclenche pas vraiment de tempête. Aussi sympathique soit-il, cet effort manque de ferveur et d’une envie de secouer les foules. Malgré quelques fulgurances et des riffs souvent incisifs, il manque à la formation un chant plus percutant et des rythmiques plus marquantes. Bref, sans être mauvais, on reste tout de même dans un Heavy calibré, qui ne surprend pas, et c’est bien dommage.

  • Hurricaned
  • Talk to the Moon
  • Eyes of Love
  • Ladies and Gentlemen
  • Mindhunter
  • Rain Rain
  • Gemini
  • Kingdom Fall
  • The Blues Ain’t no Stranger
  • Take Her
  • Busted
  • Ladies and Gentlemen (single edit)

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.