mars 28, 2024

Architects – The Classic Symptoms of a Broken Spirit

Avis :

Parmi les groupes les plus influents de la scène Metalcore, cela fait maintenant près de vingt ans que les britanniques de chez Architects trainent leur bosse. Fer de lance d’un sous-genre peu apprécié par certains métalleux, les anglais vont pourtant rapidement connaître le succès, dès leur premier album paru en 2006. Depuis, le groupe a bien évolué, lorgnant vers un métal plus alternatif et un poil moins percutant, surtout depuis la mort du guitariste Tom Searle, qui était un peu l’âme de la bande. Pour autant, Architects a su rebondir, notamment l’année dernière avec leur neuvième album qui fut une réussite pour beaucoup de monde (pas vraiment pour nous). Plus tendres, les britanniques ont voulu enchainer rapidement sur une bonne vibe, proposant à peine un an plus tard un dixième effort, qui suit un processus créatif jovial d’après le chanteur Sam Carter. Mais est-ce aussi bien que l’album précédent ?

Afin de bien vendre la sortie de cet album, le groupe avait déjà teasé deux morceaux, qui se retrouvent aux deux premières places de l’effort. On commence alors avec Deep Fake, qui balance bien la sauce, et qui tient bien la route grâce à un break costaud et une production éléphantesque. Les riffs sont lourds, et même si la construction demeure classique, on se surprend à aimer le morceau un peu plus à chaque effort. Même Tear Gas, qui arrive après, tient les mêmes conclusions. C’est simple, percutant, l’alternance des chants clairs et criés fonctionne bien, et on se surprend à reprendre le refrain en chœur. Mais ce qui marque le plus, c’est l’usage plus prégnant des claviers et des arrangements électro. Ce n’est pas vraiment une surprise, Sam Carter ayant expliqué en interview que sur cet album, il y aurait plus d’insertions électroniques.

Le groupe ne ment pas sur la marchandise, et cela donne une nouvelle facette, s’éloignant des distorsions que l’on avait avant. Mais exit aussi une certaine forme de violence, qui est adoucit ici par tous ces arrangements, rapprochant le groupe d’un Linkin Park de la bonne époque. Cela peut être vu comme un compliment, mais aussi un reproche, tant Architects perd petit à petit de son identité pour muter en quelque chose de plus mainstream. Et pour preuve, des morceaux comme Spit the Bone, qui reprend même un gimmick de Motionless in White, ou encore Living is Killing Us manquent de mordant, d’attaques incisives et de passages qui restent bien dans la tête, si ce n’est des refrain catchy, mais répétitifs. On en attendait peut-être un peu plus de cet album, qui suit une ligne directrice déjà entendue lors de l’effort précédent qui ne nous avait pas emballé.

Pour autant, le groupe arrive aussi à offrir certains moments très intéressants. Par exemple, When we Were Young résonne presque comme un élan punk. Le démarrage est vif et rapide et il est presque dommage que le groupe re-rentre dans un moule préconstruit, pour finalement ressembler à tout le reste. Mais on peut noter les très bons titres A New Moral Low Ground et Be Very Afraid, deux morceaux qui renouent avec le Metalcore qui a fait le succès d’Architects. Ici, on retrouve un chant crié rapide et puissant, ainsi que des riffs qui fracassent tout sur leur passage. Et cette construction de setlist est assez maline, car en mettant à la toute fin deux titres qui évoquent le temps passé, on a envie de redonner une chance à l’album et de le réécouter encore une fois.

Un effet de boucle qui permet de découvrir de petites choses au fur et à mesure des écoutes. Cela permet aussi de mieux apprécier certains morceaux, à l’image de Burn Down my House. C’est le titre le plus calme de l’album, et on peut le trouver, a priori, en deçà des autres pistes, mais petit à petit, la mélodie s’insinue en nous et nous touche, montrant le côté sensible d’Architects. Tout comme Doomscrolling et ses petites mélopées aigues qui peuvent paraître ringardes, mais qui vont rapidement prendre le dessus pour ne jamais nous lâcher. C’est aussi ça la force de cet album, de faire croire à une répétition ad nauseam de la même structure, mais d’y apposer des micros touches qui donnent toute l’identité à cet effort.

Au final, The Classic Symptoms of a Broken Spirit, le dernier album d’Architects, est un skeud qui suit l’album précédent, tout en lui conférant plus d’énergie et de positivité. Un schéma de reconstruction logique après la mort du guitariste, qui permet au groupe de retrouver une sorte de joie de vivre presque communicatrice. Il est juste dommage que la formation cite un peu trop ses pairs, perdant un peu de son identité et de son éclat, notamment lorsque l’ensemble devient un poil trop mainstream. Rien de bien méchant pour autant, et cet album s’écoute et se découvre avec plaisir.

  • Deep Fake
  • Tear Gas
  • Spit the Bone
  • Burn Down my House
  • Living is Killing Us
  • When we Were Young
  • Doomscrolling
  • Born Again Pessimist
  • A New Moral Low Ground
  • All the Love in the World
  • Be Very Afraid

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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