mars 29, 2024

Fenrir – Legends of the Grail

Avis :

On a toujours tendance à dire qu’en France, le métal est assez peu représenté. C’est bien évidemment une idée fausse, car il y a beaucoup de groupes de métal dans notre pays. Le seul problème, c’est qu’il reste assez confidentiel, n’ayant pas les honneurs des ondes radio et n’étant pas forcément mis en avant dans notre « culture ». De ce fait, pour trouver bonheur à ses petites esgourdes, il faut fouiner sur le net et chez les disquaires pour trouver quelques pièces rares et précieuses. A l’image de Fenrir. Groupe de Folk Métal originaire de Nancy, Fenrir va voir le jour en 2006. Après une paire de démo, le groupe se décide à sortir son premier album en 2012, Echoes of the Wolf. Et il faudra attendre alors sept longues années pour voir débouler un deuxième effort, Legends of the Grail, qui explore le mythe d’Arthur Pendragon.

Sept ans, c’est long, mais cela permet aussi, souvent, d’accoucher de beau bébé avec un concept qui tient la route. C’est exactement ce qu’il va se passer avec cet album. Le groupe ne se pose pas vraiment de question sur l’aspect mercantile de la chose. Il arpente le chemin sinueux du Folk, pas très connu chez nous, pour livrer une petite merveille parfaitement maîtrisée. Le skeud débute avec un titre instrumental, A Legend Begins, qui fera office d’ouverture pour le titre suivant, A Red Sun Rises. Dès lors, on va vite sentir les influences de la formation, qui laisse beaucoup de place aux instruments folkloriques, guitares et batterie se mettant un peu en retrait. On va alors profiter de la belle voix d’Elsa Thouvenot qui donne de l’amplitude à tous les morceaux. C’est bien simple, on oscille constamment entre le lyrique et le chant traditionnel médiéval. C’est beau.

Mais ce qui fait clairement la force de Fenrir, c’est sa capacité à flirter constamment entre riffs brutaux et moments aériens qui s’imbriquent parfaitement. Et si on retrouve des titres qui mélangent parfaitement ces deux styles, comme par exemple Morgane, d’autres iront chercher vers le Métal Folk un peu plus brut. Et on voir une corrélation entre le thème abordé et la violence. Par exemple, Conquest of Britain ira voir du côté Black pour livrer quelques tapages de fûts qui font bien mal. Il en va de même avec de riffs bien sentis qui démontrent tout le talent du groupe. On pourra aussi retrouver cela avec The Son of Pendragon, peut-être l’un des morceaux les plus costauds de l’album. Alors certes, on trouvera toujours des breaks plus doux, mais globalement, ça tape assez fort.

Mais ce qui est le plus intéressant dans tout ça, ce n’est point la ligne de basse qui démarre Morgane ou encore les riffs virulents de The Son of Pendragon, mais bel et bien la place laissée aux instruments plus folk. Camelot annonce la couleur dès le démarrage, mais on retrouvera du violon et du galoubet sur quasiment tous les morceaux. Et cela rajoute vraiment une plus-value à l’ensemble. On baigne vraiment dans une musique médiévale moderne, qui démontre un savoir-faire unique. Mordred est un parfait exemple de l’alchimie qui opère entre les deux styles que l’on pourrait croire opposés. Et cette magie fonctionne même sur les morceaux instrumentaux, notamment Brocéliande qui est superbe. Ou encore Mists of Avalon, qui clôture l’ensemble de la plus belle des façons, avec une douceur qui fait du bien et calme nos ardeurs.

Finalement, le seul défaut que l’on pourrait trouver dans cet album, c’est qu’il manque d’un véritable hit, d’un titre qui reste en tête avec un refrain catchy à souhait. Ce n’est certes pas la volonté du groupe, mais on aurait pu trouver un refrain fédérateur qui donne envie de chantonner et festoyer. Si tout est maîtrisé à la perfection, si rien n’est laissé au hasard, on aurait aimé un titre plus festif, qui donne envie de danser, tout en restant dans la thématique du roi Arthur et de la quête du Graal. Cependant, on ressentira au moins de belles émotions, comme sur les titres The Fisher King, ou encore La Dame du Lac, et ça, c’est déjà pas mal du tout.

Au final, Legends of the Grail, le dernier album en date de Fenrir, est une superbe réussite. Il s’agit du genre d’album qui mérite une véritable mise en avant dont il ne bénéficie pas en France. Le groupe serait scandinave qu’il aurait déjà traversé les frontières. A la fois doux et violent, folklorique mais moderne dans ses riffs, Fenrir délivre une galette qui serait dommage d’ignorer et qui mérite clairement toute notre attention.

  • A Legend Begins
  • A Red Sun Rises
  • Camelot
  • Sir Gawain and the Green Knight
  • Conquest of Britain
  • The Fisher King
  • Brocéliande
  • The Son of Pendragon
  • La Dame du Lac
  • Morgane
  • Mordred
  • Mists of Avalon

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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