avril 23, 2024

Le Haut du Panier

Titre Original : Hustle

De : Jeremiah Zagar

Avec Adam Sandler, Juancho Hernangomez, Queen Latifah, Ben Foster

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

Lorsqu’un dénicheur de talents du basket en perte de vitesse repère un joueur prometteur en Espagne, il compte bien prouver qu’ils peuvent tous deux réussir dans la NBA.

Avis :

Des films sur le sport, il y en a des caisses. Et bien évidemment, le basket n’est pas en reste, puisqu’il reste l’un des sports les plus populaires aux Etats-Unis avec le baseball et le football américain. Mais pour sortir du lot, il faut trouver quelque chose d’accrocheur, et on peut dire que Le Haut du Panier en a trois. En premier, son producteur principal, à savoir Lebron James. Si on aurait pu s’épargner son rôle dans le dernier Space Jam, en matière de basket, il sait de quoi li parle et où il met son argent. En deuxième, on a droit à Adam Sandler dans le rôle principal, mais il délaisse la comédie ringarde pour un rôle plus sobre, voire même plus sombre. Enfin, Juancho Hernangomez, star de la NBA et de l’équipe nationale d’Espagne, qui tient là son premier rôle. Trois bonnes raisons pour tenter l’expérience.

D’un point de vue scénaristique, on se doute bien de ce que l’on va voir. Le but ici n’est point de surprendre le spectateur, mais de lui fournir une belle success story dans le milieu du basket. Voire même une double success story, entre un recruteur de talents qui veut devenir coach et un jeune homme doué pour le basket qui va essayer de rentrer en NBA. De ce point de vue, Le Haut du Panier ne cherche pas à faire dans l’originalité. Bien au contraire, on suit des lignes balisées qui cochent toutes les cases d’un cahier des charges précis. On aura droit à des recherches infructueuses de la part du recruteur. Puis à la découverte au hasard de ce talent qui est en train de se gâcher. Pour aboutir à une montée en puissance dans un milieu un peu gangréné par l’argent et les statistiques.

Donc finalement, si on regarde ce film, ce n’est pas tant pour être surpris que pour être touché par cette histoire. Tout d’abord par ce grand gaillard, Bo Cruz, qui vit dans un HLM avec sa mère et sa fille, et qui travaille dans le bâtiment à défaut d’avoir percé dans le basket. On apprendra plus tard les raisons de cet échec, qui montre aussi les dérives d’un recrutement strict, ne laissant jamais de deuxième chance et ne punissant pas vraiment les bonnes personnes. Le cheminement de réussite est lui aussi très codifié, avec de la réussite au début, puis un passage à vide avant une entrainement intensif à la Rocky. Rien de neuf, mais une volonté de montrer un duo qui se complète, où tout un chacun y trouve son compte. Bien évidemment, le film va jouer sur la relation père/fille et la distance entre l’Espagne et les States.

L’intelligence du métrage réside aussi dans le double parcours de réussite. Si l’arrivée en NBA de Bo Cruz est l’élément principal de l’histoire, il faut aussi y voir l’ascension de Stanley Sugerman, recruteur qui traverse le monde à la recherche de perles rares et qui souhaite devenir coach de l’équipe. L’homme est à la fois drôle et dramatique, et il va devoir se battre contre le fils de son ancien patron, qui voit en lui un adversaire lors des recrutements. Son parcours est sensiblement le même que pour son poulain, avec une ascension, une démission qui le fait douter et régresser, puis une montée en puissance sur la fin. Ces deux parcours parallèles sont plutôt bien montés et il y a une vraie alchimie qui se dégage du « couple ». Et cela est dû aux deux acteurs qui se complètent bien.

Adam Sandler s’éloigne encore un peu plus de ses rôles de grand guignol pataud. Après le Uncut Gems des frères Safdie, il renoue avec un rôle plus sobre, malgré quelques fulgurances comiques. L’acteur est bon dans ce registre bienveillant où il s’occupe de son basketteur comme de son propre fils et pour qui il va tout faire afin de le rendre heureux. Sa sobriété est aidée par Queen Latifah, excellente en épouse amoureuse et agent calme de la maison. Mais le plus étonnant reste encore Juancho Hernangomez, véritable star de la NBA, qui joue pour la première fois. Et le sportif est très convaincant dans son rôle, arrivant à nous toucher malgré un rôle calibré et tout tracé. Seuls les personnages secondaires sont moins intéressants, avec le méchant basketteur Kermit, ou encore le vilain boss joué par Ben Foster qui est assez cliché.

Le Haut du Panier est un exemple parfait que parfois, il ne faut pas en faire des caisses pour réaliser un film sympathique. D’autant plus que la mise en scène n’est pas forcément à la hauteur. Certes, ce n’est pas laid à regarder, mais on n’aura pas forcément de moments qui restent en tête, ou qui viennent titiller notre rétine. Cela est dû au réalisateur en lui-même, Jeremiah Zagar, dont ce n’est que le deuxième long-métrage. Si les parties de basket sont sympathiques à regarder, on reste dans quelque chose de calibré et qui manque cruellement de saveur, voire même de tension. La mise en scène n’arrive jamais à rendre les parties stressantes, même lorsque ce pauvre Bo est en échec. Le film se focalise plus sur les réactions des personnages et c’est un peu dommage. Tout cela contribue à rendre Le Haut du Panier agréable, mais loin d’être marquant.

Au final, Le Haut du Panier est un film agréable à regarder, qui manie bien son histoire et son rythme pour nous prendre. Si on peut regretter un scénario balisé et calibré, sans aucune surprise, on reste intéressé par l’alchimie entre les deux acteurs principaux, qui forment un bon duo, à la fois drôle et touchant. De plus, on apprend quelques rudiments sur le recrutement des joueurs, montrant un envers du décor pas forcément folichon, qui ressemble clairement à de la traite d’humains. Bref, malgré son aspect téléphoné, le film de Jeremiah Zagar demeure un sympathique moment dans le monde du basket moderne.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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