avril 25, 2024

Mascarpone

Titre Original : Maschile Singolare

De : Alessandro Guida et Matteo Pilati

Avec Giancarlo Commare, Eduardo Valdarnini, Gianmarco Saurino, Lorenzo Adorni

Année : 2021

Pays : Italie

Genre : Comédie, Romance

Résumé :

La vie d’Antonio prend un tournant inattendu lorsqu’il est soudainement largué par son mari, dont il dépend à la fois psychologiquement et économiquement : il a besoin de trouver un nouveau logement, un travail et un nouveau but dans la vie. Antonio trouve une chambre en colocation avec Denis et commence à travailler dans une boulangerie, tout en fréquentant une école de pâtisserie. Grâce à ce processus, il découvre qu’il a eu tort de renoncer à son indépendance pour le bien de sa relation passé.

Avis :

Duo de réalisateur tout deux nés en 1984, Alessandro Guida et Matteo Pilati ont tous les deux eu des parcours classiques, avec des études de cinéma, puis après leur diplôme, ils se sont mis à travailler sur des courts-métrages, des clips puis des pubs en tant qu’assistant de mise en scène. En parallèle de la mise en scène, notamment pour Alessandro Guida, ils se lancent dans la production de beaucoup de clips sur lesquels ils travaillent. Enfin, ils passent à la réalisation en 2019 avec quelques courts-métrages et des épisodes de la série « Ritoccàti« .

Sorti directement en DVD après être passé au Festival Chéries Chéris en 2021, « Mascarpone » est le premier long-métrage du duo de réalisateurs italiens qu’est Alessandro Guida et Matteo Pilati. Comédie dramatique sur une reconstruction après une rupture, « Mascarpone » est à l’image de son titre, c’est-à-dire crémeux, sensuel et derrière ça, il donne sacrément envie (de quoi, je vous laisserai seul juge…). Parenthèse romaine, ensoleillée et touchante, ce premier film, même s’il peut avoir un côté répétitif en cours de séance, demeure un joli premier essai pour ces deux jeunes cinéastes qui arrivent très facilement à nous entraîner dans ce récit, auprès des émotions de leurs personnages.

Après douze années de relation et un mariage, Antonio voit son mari le larguer pour un autre. Le jeune homme de vingt-neuf ans est perdu, car Lorenzo est le seul homme qu’il a connu et derrière ça, Antonio n’a rien vu venir. Le jeune homme trouve alors une chambre en colocation chez Denis, un jeune gay excentrique du genre Diva. Antonio va alors petit à petit essayer de se relever, et pour y arriver, Denis le pousse à prendre un boulot et faire des rencontres…

Il est vrai que sur le papier, on ne peut pas dire que « Mascarpone » jouisse d’un scénario des plus originaux. Il s’agit de l’histoire d’une rupture amoureuse et de la reconstruction qui va suivre, avec les clichés qui, on le sait déjà, vont aller avec. On peut même dire que pour certains de ses rebondissements, « Mascarpone » coche toutes les cases obligatoires de ce genre d’intrigue, et pourtant, malgré tout ça, le film d’Alessandro Guida et Matteo Pilati n’est pas si convenu que cela, et surtout, il arrive à éviter les pièges d’un déjà vu trop présent.

Ainsi, pour beaucoup de ces rebondissements attendus (le triangle amoureux ou le retour du mari, quelques exemples parmi tant d’autres…), « Mascarpone » évite de tomber dans la facilité et il se fait même assez surprenant dans les réactions et les décisions de son personnage, ce qui va le rendre vraiment touchant. Avec son scénario, « Mascarpone » est un film qui explore deux pistes. Deux pistes qu’il conjugue, et si parfois les deux trames peuvent avoir du mal à cohabiter, sur l’ensemble du film, ça fonctionne plutôt bien et cette histoire nous entraîne vers un dénouement là encore loin de ce que l’on aurait imaginé.

« Mascarpone » explore et s’amuse d’un côté avec les applications de rencontre et tout ce que l’on peut y trouver. De ce côté-là, le film est aussi amusant qu’il est sensuel, avec de belles rencontres à la clef et derrière ça, dans la vérité de ces applications, il sonne juste et évoque même quelques souvenirs. Puis de l’autre côté, le film aborde la reconstruction de son personnage et son émancipation, au travers de la pâtisserie (oui, oui, je sais, là encore, c’est convenu et même cliché.) et ça fonctionne plutôt bien (Et ça, ce n’est pas parce que le mec qui tient la boulangerie est sacrément canon… Désolé, je m’égare).

Après, comme je le disais, le film tient un petit côté répétitif, notamment du côté des rencontres pour le coup d’un soir. Le film, parfois, enchaîne très vite les rencontres, et il le fait souvent pour raconter la même chose, et s’il vrai que le plaisir des yeux est là, ça allonge le film. Heureusement, les deux cinéastes savent bien faire rebondir leur film.

Du côté de sa mise en scène, si comme je le disais, le film se fait un peu longuet, il demeure toutefois un joli bout de cinéma ensoleillé, plein de saveurs, de sentiments, d’émotions. Visuellement, parfois, le film est classique, mais il est aussi très beau, les deux réalisateurs jouant avec le côté sensuel et pudique en même temps, que ce soit du côté des sentiments, du côté gay (loin des clichés ou plutôt des caricatures habituelles même si on en retrouve quand même quelques-unes, comme la culture du corps), ou encore du côté des rencontres d’un soir. Le film est aussi bercé par une belle lumière, qui offre un côté très éclairé à cette histoire, qui souvent, du moins du départ, est dramatique et sombre.

Puis enfin, « Mascarpone » est un film qui jouit d’un joli casting essentiellement masculin. Tenu par un quatuor d’acteurs, on prend plaisir à suivre ces personnages très joliment tenus par Giancarlo Commare, Eduardo Valdarnini, Gianmarco Saurino et Lorenzo Adorni. Les quatre comédiens sont aussi drôles que touchants, et bien sûr, très sensuels.

Comme je le disais, « Mascarpone » ne bousculera pas notre année de cinéma, mais toutefois, malgré ça, je ne regrette pas de m’y être arrêté, car cette histoire de rupture amoureuse et de reconstruction a joliment son charme et on se laisse entraîner avec ce qu’il faut d’émotions, de sourires et d’impacts pour aller jusqu’au bout de cette petite histoire, qui a le mérite, derrière sa facilité et ses clichés, d’aller autre part, ce qui change des films de ce genre et rien que pour cela, ce premier film d’Alessandro Guida et Matteo Pilati mérite qu’on y jette un petit coup d’œil. Et mieux encore, après ce premier essai, je suis curieux de voir ce que le duo de metteurs en scène va bien pouvoir proposer comme deuxième œuvre.

Note : 14/20

Par Cinéted

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