avril 26, 2024

Kobra and the Lotus – Prevail I

Avis :

S’il y a bien une chose réjouissante dans le monde du métal, c’est l’arrivée assez massive de chanteuses en dehors du genre symphonique. Qu’elles possèdent un chant clair ou font la nique à des bonhommes en growlant comme des monstres, on a de plus en plus de groupes qui n’hésitent pas à mettre en avant leur chanteuse. On peut citer Jinjer, Arch Enemy ou Once Human dans les beuglantes, mais on peut aussi y trouver Kobra and the Lotus pour les chants plus « classiques ». Formé en 2009 autour de Kobra Paige au Canada, le groupe va vite se faire connaître pour ses morceaux relevés, mais aussi, hélas, pour le physique superbe de sa chanteuse et sa liaison avec Tommy Karevic, le chanteur de Kamelot. Hélas, car le groupe joue beaucoup sur l’anatomie de sa chanteuse à travers ses clips, et cela prend un peu trop de place.

Quatrième album du groupe, Prevail I fait partie d’un dyptique qui est sorti à un an d’intervalle. Pour ce premier opus, il n’y a pas grand-chose à dire au niveau du line-up, qui fut stable depuis 2013, si ce n’est l’arrivée d’un nouveau batteur, Marcus Lee. En dehors de ça, rien ne laisse présager un changement de direction artistique pour le groupe, ni même un album concept particulier. En fait, il semblerait surtout que Kobra and the Lotus a eu le temps d’écrire plein de morceau, et qu’il a fallu deux albums pour mettre cela. Et en l’état, pourquoi pas ? Néanmoins, si on sait que Prevail signifie dominer en anglais, on ne voit pas en quoi le groupe va passer sur le devant de la scène, tant, aussi sympathique soit cet album, rien ne viendra nous surprendre et nous secouer.

L’album commence avec Gotham, qui est une forte référence à la ville de Batman. Les paroles tournent autour d’une ville gangrénée par le crime, et on ne peut qu’y voir des accointances avec le personnage de Bob Kane. D’un point de vue musical, le morceau est pêchu et ne fait pas dans la dentelle. Les riffs sont puissants, le petit solo qui fait office de pont est très bon, et globalement, on est dans un Heavy alternatif plutôt sympathique. Certes, c’est assez calibré, mais ça fait le job. Trigger Pulse sera plus agressif au niveau des riffs, mais le rythme va redescendre lors des couplets, relativement courts. Ici, l’accent est vraiment mis sur le refrain, qui va rentrer en tête. Mais surtout, c’est avec un tel titre que l’on ressent l’agressivité dont est capable le groupe. Une agressivité qui n’est pas toujours utilisée.

You Don’t Know et ses élucubrations émotionnelles n’est pas forcément le plus percutant des titres. On est dans un petit morceau qui manque justement de percussion et d’envie de casser des bouches. Ici, on se rapproche plus d’un Evanescence qu’autre chose et c’est dommage. Specimen X (The Mortal Chamber) viendra alors rehausser le niveau, avec une rythmique ultra puissante et des riffs bien lourds. Si la structure reste très classique, le titre est très efficace et le refrain rentre immédiatement en tête. Long de plus de six minutes, on ne s’ennuie pas un seul moment, et on perçoit vraiment de quoi est capable le groupe. Il est presque dommage que la pression retombe avec la ballade de l’album, Light me Up. Mais force est de reconnaître que la piste marche à plein régime, et on se surprendra à chanter le refrain de ce doux morceau avec panache.

En abordant Manifest Destiny, on va se rendre compte que le groupe est parfois capable de trucs pas forcément pertinents. Ici, l’alliage entre un riff très lourd et gras avec un autre, plus léger, ne fonctionne pas vraiment et le tout est sauvé par cette structure simple et ce refrain qui reste en tête. Cependant, on a l’impression d’écouter quelque chose d’enfantin et de totalement factice. Le seul bon point réside dans la voix de la chanteuse, qui se permet de monter plus haut que d’habitude. Victim reviendra mettre du baume au cœur avec une belle agressivité, mais le meilleur moment reste Check the Phyrg, un titre totalement instrumental, qui démontre la technicité sans faille des musicos. C’est percutant, virulent et ça tabasse bien comme il faut. Difficile de reprendre après cela, mais Hell on Earth et Prevail se débrouillent bien et font le taf pour une belle conclusion.

Au final, Prevail I, le quatrième album de Kobra and the Lotus, est un bel effort qui donne forcément envie d’écouter la suite. Si on reste sur des morceaux qui ont des structures calibrées et qu’aucune surprise n’est à prévoir à l’écoute, on table tout de même sur une efficacité prégnante et une volonté de rester dans les esprits avec des refrains catchy en diable. Un bon plaisir d’écoute donc, qui, sans rien révolutionner, se fait amplement sympathique.

  • Gotham
  • Trigger Pulse
  • You Don’t Know
  • Specimen X (The Mortal Chamber)
  • Light me Up
  • Manifest Destiny
  • Victim
  • Check the Phyrg
  • Hell on Earth
  • Prevail

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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