De : Ivan Calbérac
Avec Bernard Campan, Isabelle Carré, Mounir Amamra, Eric Viellard
Année : 2022
Pays : France
Genre : Comédie, Romance
Résumé :
Divorcé du genre bourru, Jacques tient seul une petite cave à vins, au bord de la faillite. Hortense, engagée dans l’associatif et déterminée à ne pas finir vieille fille, entre un jour dans sa boutique et décide de s’inscrire à un atelier dégustation…
Avis :
Réalisateur, scénariste et metteur en scène pour le théâtre, Ivan Calbérac, en parallèle du cinéma, a monté une dizaine de pièces, qui ont toutes trouvé du succès. Certaines d’entre elles ont même été jusqu’aux Molière. Côté cinéma, Ivan Calbérac réalise des longs-métrages depuis le tout début des années 2000, et s’il avait tout d’abord réalisé des intrigues originales (« On va s’aimer« , « Irène« , « Alive » …), depuis 2015, le cinéaste s’est lancé dans l’adaptation de ses pièces de théâtre, avec tout d’abord « L’étudiante et Monsieur Henri« , puis « Venise n’est pas en Italie » et aujourd’hui, « La dégustation« , pièce tenue en 2019 par Isabelle Carré et Bernard Campan, et qui avait alors raflé le Molière de la comédie.
Isabelle Carré et Bernard Campan, c’est un couple de cinéma qui m’avait bouleversé devant la caméra de Zabou Breitman en 2002 avec le sublimissime « Se souvenir des belles choses« . Franchement, je ne m’en lasserais jamais. Alors quand j’ai vu que ce couple se reformait devant la caméra du sympathique Ivan Calbérac, je ne pouvais pas louper cette « … dégustation« , quand bien même j’aurais déjà vu ce film bien trop de fois. Car oui, si le nouveau long de Calbérac sonne comme agréable à suivre, on ne peut pas dire non plus qu’il soit d’une grande originalité, et qu’il marquera notre année de cinéma.
Jacques tient une petite cave dans un centre-ville. Jacques est un solitaire, bourru, qui grogne, et qui grogne encore plus depuis que son médecin lui demande d’arrêter l’alcool, car son cœur a bien du mal à tenir le rythme. Hortense est quant à elle solaire, dans son monde, très engagée, elle s’occupe notamment de SDF, en plus de son travail de sage-femme. Hortense a bien du mal a trouvé l’amour, et de l’autre côté, il semblerait bien que Jacques ait oublié les notions de l’amour… Puis un jour Hortense pousse la porte de la cave de Jacques…
Une petite comédie sommes toute sympathique, « La dégustation » est le septième film du discret Ivan Calbérac. Simple, romantique et convenu, le film fonctionne bien, même s’il est loin de marquer les mémoires. On pourrait même dire qu’il tient un petit goût de déception, tant on avait envie de revoir ce couple Carré/Campan dans un grand film.
Mais voilà derrière tout ça, « La dégustation » ne nous empêche pas de passer un bon petit moment de cinéma. Certes, l’intrigue est totalement prévisible, mais elle a son petit charme, qui fait qu’elle arrive sans mal à nous séduire. Ce couple est toujours beau à l’écran, même s’ils tiennent des rôles assez clichés, avec d’un côté une Isabelle Carré naïve, et de l’autre un Bernard Campan bourru et brisé par la vie. Le scénario tire des ficelles avec de gros sabots, manquant cruellement de subtilité et d’originalité. Franchement, tout ce qui tourne autour du personnage de Jacques, on le voit arriver à des kilomètres, et comme si cela ne suffisait pas, Ivan Calbérac, dans sa mise en scène, nous offre de petits flashbacks inutiles, tant on avait bien compris ce qu’il s’était passé.
Toujours dans le manque de subtilité, si le film jouit de très bons seconds rôles, on ne peut pas dire qu’on ait là un comble d’originalité avec le personnage de ce jeune en insertion qui vient travailler à la cave. Dès que le personnage arrive, là encore, on sait toutes les ficelles qui vont être tirées.
Mais voilà, pourtant, derrière tout ça, finalement cette « … dégustation » se laisse très gentiment regarder, le film arrivant même à produire son petit effet. Comédie romantique douce et amère à la fois, Ivan Calbérac oscille plutôt bien entre ces genres qu’il conjugue souvent très bien. On s’amuse avec des pointes d’humour bien venues et des dialogues souvent cuisinés aux petits oignons, notamment la scène de la dégustation, qui est l’un des points d’orgue du film.
De plus, si certains seconds rôles sont évidents, cela ne les empêche pas de très bien fonctionner. Puis derrière ça, comme je le disais, il y a le charme infini de ces deux acteurs qui sont une évidence. Ils sont beaux, ils sont tendres, ils sont touchants, et malgré toutes les facilités et le manque d’originalité dans leurs histoires, et leur histoire, on aime les suivre. « La dégustation » leur doit énormément dans le fait que le film soit sympathique.
Ainsi, le nouveau Ivan Calbérac ne restera sûrement pas en mémoire, se posant comme un petit film lambda, mais malgré ça, malgré les déceptions qu’on peut trouver, dans cette intrigue convenue au possible et qu’on a déjà vu mille fois au cinéma, l’ensemble reste sympathique, amusant, et même parfois touchant. Puis revoir ce couple à l’écran, même dans un tout petit film comme celui-là, ça nous fait forcément passer un bon petit moment. Ainsi, « La dégustation » est très loin d’être un essentiel, et malgré tout ce que j’ai pu en dire, je ne regrette pas m’y être arrêté.
Note : 10,5/20
Par Cinéted