avril 26, 2024

Loulou

Titre Original : Die Büchse der Pandora

De : Georg Wilhelm Pabst

Avec Louise Brooks, Fritz Kortner, Franz Lederer, Carl Goetz

Année : 1929

Pays : Allemagne

Genre : Drame

Résumé :

Loulou, belle, capricieuse, insouciante et innocemment perverse, est une créature qui ne vit que pour l’amour. Elle joue dans une revue que commandite son amant, Ludwig Schön, un puissant magnat de la presse et du music-hall fiancé à la fille du ministre de l’intérieur. Au soir de la première, Loulou oblige Ludwig à rompre. Elle se fait épouser par Schön, mais le soir des noces, il la surprend dans sa chambre en situation équivoque. Furieux il veut l’obliger à se suicider, mais dans la lutte, c’est lui qui est tué par accident. Accusée de meurtre, Loulou parvient à s’enfuir…

Avis :

Georg Wilhelm Pabst est un réalisateur autrichien né en Royaume de Bohème en Autriche-Hongrie en 1885. Immense cinéaste qui a marqué le cinéma muet allemand, Georg Wilhelm Pabst a laissé derrière lui une œuvre impressionnante sur laquelle je ne me suis pas encore arrêté. Alors qu’il a connu le succès dans les années 20 et 30, la suite de la carrière du metteur en scène n’est pas fabuleuse, et s’il tourne jusqu’au milieu des années 50, ses films ne trouveront plus vraiment le succès et il mourra en 1967 pratiquement oublié, laissant une filmographie qui n’attendra que d’être redécouverte.

Parmi les films les plus connus de Georg Wilhelm Pabst, il y a ce « Loulou« , notamment parque le cinéaste magnétise son actrice principale, offrant au monde du cinéma un talent et un visage incroyable, Louise Brooks. C’est bien simple, alors que le film vogue doucement vers ses cent ans, Louise Brooks y est sûrement comme au premier jour, c’est-à-dire fascinante.

Après, en ce qui concerne le film en lui-même, « Loulou » est un film aussi sublime dans ce qu’il raconte et dans son esthétisme, qu’il se fait aussi longuet pour ce qu’il raconte finalement, notamment dans ses derniers actes, qui ont eu tendance à me faire sortir quelque peu du film.

Loulou est belle, insouciante et ne vit que pour l’amour. Amante d’un magnat de la presse, le Dr Ludwig Schön, Loulou l’hypnotise, et même si l’homme la considère comme une femme dangereuse, il lui offre le premier rôle d’un music-hall, que son fils, le meilleur ami de Loulou, met en scène. Le soir de la première, rien ne va se passer comme prévu et c’est ce soir-là que la vie de Loulou, mais aussi de beaucoup de ceux qui gravitent autour d’elle, va changer.

Cela faisait un bon but de temps que « Loulou » de Pabst traînait sur mes étagères de films à voir, et ce soir-là, j’avais envie de faire un tour dans le passé, au temps du muet. Du coup, je me suis lancé dans les deux heures et vingt minutes que dure « Loulou » et j’en ressors ravi d’un côté et déçu de l’autre.

Ravi, car il faut bien dire que le film de Georg Wilhelm Pabst est très beau, que ce soit dans ce qu’il raconte ou dans sa forme. « Loulou » est une œuvre qui m’a fascinée dès son ouverture de par son esthétisme, son noir et blanc, son « côté vieux film et vieux cinéma » comme on en fait plus. L’image, le cadre, le grain, le rythme, la BO, tout est beau dans « Loulou« . Georg Wilhelm Pabst nous plonge très vite dans son film et il nous accroche, notamment grâce à Louise Brooks qui est absolument incroyable, crevant l’écran dès son apparition pour ne jamais nous quitter.

Toujours dans ses bons côtés, « Loulou » est aussi un film qui captive dans ses premiers actes. Découpé en huit actes, avec « Loulou« , Georg Wilhelm Pabst nous entraîne dans les hautes sphères de la société allemande, et il y fait un portrait de mœurs, où manipulation, faux semblant et caprice y sont de rigueur. Au milieu de tous ces personnages arrogants et presque détestables, il y a donc Loulou, une jeune femme, elle-même manipulatrice, qui joue de ses charmes. Une jeune femme qui se sait séduisante, et qui est un savoureux mélange d’innocence et de tentation. À travers son regard, et son histoire, le réalisateur racontera beaucoup de la société de son époque, et du moins sur ses cinq ou six premiers actes, « Loulou » est vraiment captivant.

Mais voilà, comme je le disais, derrière le côté ravi de m’être arrêté sur « Loulou« , le film de Pabst ne m’a finalement pas autant convaincu que je l’aurais voulu, notamment dans ses derniers actes, où finalement, le film commence à se faire bien long. Deux heures vingt pour raconter cette histoire qui dans ses grandes lignes est assez simple, c’est bien trop long. Alors certes, dans ces derniers actes, le scénario réserve à la pauvre Loulou encore pas mal de rebondissements, qui vont révéler pas mal de visages au grand jour, mais force est de constater que ça a tendance à traîner, notamment tout ce qui se passe sur un bateau casino. Puis il y a le tout dernier acte, avec une fuite à Londres, et une rencontre qui, si elle conclura tristement le destin de Loulou, et il ne pouvait en être autrement, la rencontre en question m’a laissée quelque peu sur le bas-côté, malgré la poésie évidente et la beauté de la mise en scène de Georg Wilhelm Pabst.

« Loulou » est le premier film de Georg Wilhelm Pabst et malgré un final trop long, et un côté décevant, je ne regrette en aucun cas de m’être arrêté sur ce film. Beau aussi bien dans ce qu’il raconte que dans son esthétisme, « Loulou » est captivant dès ses premières images, et si l’intrigue est bonne, si la mise en scène déborde de cinéma, au-delà de ça, Pabst nous offre surtout Louise Brooks, qui tient-là un rôle magnifique et magique à la fois. Un rôle que la comédienne tient de bout en bout de film, et presque cent ans après sa sortie, à la découverte, elle est toujours aussi marquante et ne serait-ce que pour cette actrice, pour ce personnage, pour ce look, pour ce sourire et ce regard, j’ai d’ores et déjà envie de me replonger dans « Loulou » (et ça, malgré ses côtés trop longs, c’est dire !).

Note : 14,5/20

Par Cinéted

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