De : Sono Sion
Avec Nicolas Cage, Sofia Boutella, Nick Cassavetes, Bill Moseley
Année : 2021
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Thriller, Horreur
Résumé :
Dans la ville frontière de Samurai Town, un criminel sort de prison à la demande du Gouverneur dont la petite fille a disparu dans un univers surnaturel appelé « le Ghostland ». S’il parvient à la sauver, il sera libre. Parti à la recherche de la jeune femme et poursuivi par de mystérieux revenants, il va également suivre son propre chemin vers la rédemption.
Avis :
Sono Sion est un cinéaste japonais complétement dingue qui officie dans l’industrie cinématographique depuis le milieu des années 80 sans jamais prendre de pause. Oui, alors qu’il va fêter ses quarante ans de carrière d’ici deux ans, le metteur en scène a déjà mis en boite quarante-cinq longs-métrages et l’on ne parle même pas de ses quelques passages à la télévision. Pour ma part, je n’ai pas vu grand-chose parmi les films de Sono Sion, à peine quatre ou cinq, mais je dois dire qu’à chaque fois, que j’ai aimé ou non, ce fut des expériences de cinéma marquante, notamment « Suicide Club » et son ouverture, ou « Tokyo Tribe« , sa comédie musicale sur fond de rap et de rivalité entre gangs.
Pour sa dernière folie, Sono Sion a convoqué ni plus ni moins que Nicolas Cage, et l’a placé dans un film qui visuellement parlant est une petite merveille. Film très atypique, on peut même dire avec assurance que le film est totalement perché et difficile à cerner, « Prisoners of the Ghostland » est l’une de ces œuvres dont peut-être seul le réalisateur en a le secret. Bizarre et longuet, le nouveau Sono Sion sait en même temps se faire hypnotique, intéressant et malgré ses défauts (et il y en a), pas si désagréable que cela. Après, il faut pouvoir rentrer dedans et le film est tellement étrange, voire même incompréhensible, que ça passe ou pas…
Un prisonnier sort de prison à la demande du gouverneur. Ce dernier lui confie une mission, retrouver sa fille qui s’est perdue dans un univers parallèle, le Ghostland. Le héros de cette histoire n’a que trois jours pour la retrouver et la ramener, et s’il n’y arrive pas, il ne pourra pas s’en sortir, car la combinaison que le gouverneur lui a fait enfiler est truffée d’explosifs, et bien sûr, il ne peut pas l’enlever…
« Prisoners of the Ghostland« , c’est le genre de film devant lequel j’avais envie de m’arrêter d’emblée, ne serait-ce que pour cette association aussi folle qu’improbable, Sono Sion/Nicolas Cage. Franchement, plus hors système que ça, on a bien du mal à trouver et le résultat est dans un sens à la hauteur de mes attentes, et dans l’autre, le film se pose toutefois comme une déception, tant il est étrange, bien étrange.
Le dernier-né de l’esprit malade de Sono Sion est un film qui s’aventure dans un univers assez dingue. Un univers où mafia, cow-boys, samouraïs, geishas, braqueurs, bandits, fantômes et surtout un Nicolas Cage habillé d’une combinaison en cuir truffée d’explosifs, se côtoient. Partant sur les sentiers d’une intrigue qui tourne autour du sauvetage de la fille d’un gouverneur corrompu, « Prisoners of the Ghostland » tient une intrigue qui, dans ses grandes lignes, est assez simple. Oui, dans ses grandes lignes, car derrière ça, cette dernière se complique fichtrement la trame et le drame avec un univers parallèle où des gens de tout bord restent coincés, où l’intrigue fait des allers-retours entre le présent et le passé, et au-delà de ça, la même intrigue convoque tout un tas de personnages tous plus différents les uns que les autres qu’on s’y perd.
Il en résulte alors un film assez dingue dans sa forme et ses idées, mais aussi un film dont on ne va pas y comprendre grand-chose, tant Sono Sion complexifie son intrigue avec une sorte de fourre-tout de tout ce qui a pu lui passer par la tête. Ainsi « Prisoners of the Ghostland » demande de lire entre les lignes, il use de la métaphore et parfois aussi, il est très second degré et lorsqu’on mélange tous ces délires, toutes ces envies et toutes ces folies, on a bien du mal à discerner où le réalisateur a voulu aller (alors même que, je le redis, l’intrigue de base, le fil rouge de cette histoire, est très basique).
Après, comme le disais, il y a quelque chose qui fait que malgré les errances et les longueurs que le film peut contenir, il y a quelque chose d’assez hypnotique avec ce film. Sono Sion proposant un univers très original et prenant soin de ses décors, ses costumes et plus largement de sa mise en scène, qui est particulièrement esthétique. Si l’on peut s’ennuyer devant « Prisoners of the Ghostland« , et si l’on peut se sentir perdu devant cette histoire, il n’en reste pas moins que visuellement, le film est sublime, et ce melting-pot concocté avec soin par son réalisateur est sublime à regarder.
L’atout majeur de ce film, c’est bien entendu Nicolas Cage, qui depuis quelque temps, relève un peu la barre (« Pig« , « Mandy« , « Un Talent en Or Massif« ), et trouve là un rôle assez dingue. Un rôle cliché et vide, que l’acteur empoigne avec son assurance habituelle et surtout, cette passion qui fait qu’il y croit à 200 %, même si, sûrement comme nous, il a bien du mal à y comprendre quelque chose. Pour le reste du casting, Sono Sion a réuni Sofia Boutella, Nick Cassavetes (que j’ai bien eu du mal à reconnaître), David Moseley et Tak Sakaguchi qui use très bien de son sabre…
Très particulier, tordu et tordant parfois, visuellement fou, et scénaristiquement compliqué pour pas grand-chose, « Prisoners of the Ghostland » est un film très atypique et se pose comme une véritable expérience de cinéma, et une chose est sûre, qu’on adhère ou pas à cette expérience, à ce trip étrange, le dernier-né de Sono Sion ne laisse pas indifférent. Pour ma part, je ne serais le conseiller ou non, tant les arguments se bousculent en moi, ainsi, j’aurais envie de dire que si vous avez envie de voir Nic Cage tout en cuir vêtu botter du Samouraï, du cow-boy et la geisha… Laissez tenter…
Note : 10/20
Par Cinéted