novembre 2, 2024

Acod – The Divine Triumph

Avis :

Il est de notoriété commune de dire que le métal, en France, ce n’est pas la joie. Cela est dû à une seule et unique chose : le manque de communication. Si la variété est en Terre Sainte dans les médias, le rap a aussi une place prépondérante, tout comme la Pop Rock, mais rien pour la musique un peu plus extrême. Et pourtant, en France, on a un vivier incroyable de talents qui continuent de faire leur preuve, en studio comme sur scène. Acod (ou A.c.o.D) est un groupe fondé en 2006 à Marseille (oui, oui, le coin de Jul, mais aussi de Eths, ne l’oublions pas) qui va rapidement faire ses preuves avec des albums percutants, mélangeant allègrement Death mélodique, Black et quelques élément Thrash. Le groupe commence à se faire un nom en partageant les scènes avec Benighted ou encore Dagoba.

The Divine Triumph est le quatrième album studio du trio marseillais. Un effort qui marque plusieurs changements dans le groupe. Tout d’abord, c’est le premier album avec le nouveau batteur, Ralph. Ensuite, Jérôme, qui était bassiste à la base, va devenir aussi guitariste sur cet album, suite au départ du précédent musicien. Et c’est aussi lui qui est à la base de l’écriture de cet album. Un album qui va venir nous foutre une bonne grosse claque derrière la nuque, autant par sa violence inhérente au genre, que par la production impressionnante, où les français n’ont pas à rougir face à certains groupes américains. Pour preuve, on aura droit à des orchestrations symphoniques qui viendront donner une épaisseur sans faille à certains titres (Comme Between Words qui est un morceau tout bonnement incroyable). Bref, pour ce quatrième skeud, les marseillais ont frappé très fort.

Et on ressent cela dès l’introduction, L’Ascension des Abysses, entièrement instrumentale, et qui laisse un sentiment de perdition, tout en laissant planer un démarrage tonitruant. Et c’est ce que l’on va avoir avec Omnes Tenebrae et son début Black qui blaste à tout va. C’est non seulement ultra violent, mais le groupe n’oublie pas pour autant la mélodie. Le titre a beau être très rapide, il arrive à allier de manière optimale les élans Black et les passages plus Death, notamment dans le refrain. C’est percutant et vraiment bien fichu. Road to Nowhere ira un peu plus dans le Death mélo, avec une introduction plus symphonique et des riffs qui vont rapidement prendre le dessus. Le chanteur utilise plus sa voix grave que son harsh, et c’est un vrai plaisir d’écoute. Il y a une maîtrise assez enthousiasmante dans ce titre.

Ce qui est très fort aussi dans cet album, c’est la production qui fracasse tout sur son passage. Le groupe utilise de manière parfaite les orchestrations symphoniques, donnant ainsi un statut grandiloquent à certaines pièces. On a déjà évoqué Between Words, mais on peut aussi citer Tristis Unda et son début entre Thrash et Black, où les violons viendront ajouter un apport symphonique insoupçonné dans les refrains. Là encore, le mélange est bien pensé et chaque partie est bien à sa place. Sanity Falls sera plus dans le gras, mais le titre n’échappera pas à son pont sympho, offrant une pause dans un monde de brute, afin de mieux nous percuter par la suite. Quant à The Divine Triumph, on reste dans les carcans d’un Black/Death mélo qui fait la nique à de nombreux groupes oscillant dans le même registre.

Fleshcell va aussi aller assez loin dans la violence, sans pour autant renier des moments mélodiques assez plaisants. D’ailleurs, le final, tout en douceur, montre aussi une autre facette du groupe. Beyond Depths va être un titre très lourd et puissant, qui va nous laisser sur le carreau. Non seulement c’est fort, mais c’est surtout, encore une fois, sans jamais renier des moments plus lyriques, voire symphoniques. Cela donne une épaisseur et un aspect épique inattendu et fort plaisant. Quant à Sleeping Shores, c’est huit minutes de bonheur absolu, qui est une parfaite synthèse de tout ce que l’on a entendu auparavant. Le groupe démontre sa technique imparable, sa volonté de construire quelque chose de cohérent, et surtout, de ne pas sombrer dans une violence absurde, sans aucun sens mélodique.

Au final, The Divine Triumph, le dernier album en date d’Acod, est une réussite sur tous les plans. Si on pourrait avoir peur de se frotter à un album extrême et trop violent, il n’en est rien. Bien au contraire, le groupe a compris qu’il fallait de la mélodie et l’ajout de pièces symphoniques permet alors d’offrir de grands moments qui s’insèrent parfaitement à l’ensemble. Bénéficiant d’une production de mammouth, le groupe français démontre tout son talent et mérite une plus belle place dans la scène métal hexagonale. Bref, un gros coup de cœur.

  • L’Ascension des Abysses
  • Omnes Tenebrae
  • Road to Nowhere
  • Broken Eyes
  • Between Words
  • Tristis Unda
  • Sanity Falls
  • The Divine Triumph
  • Fleshcell
  • Beyond Depths
  • Sleeping Shores

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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