avril 19, 2024

Overkill – The Wings of War

Avis :

Fondé au début des années 80, Overkill fait partie des groupes américains de Speed et de Thrash qui ont marqué tout une époque et tout un pan du Métal. Considéré comme le Motörhead du Thrash, le groupe accumule aujourd’hui plus de seize millions d’albums vendus à travers le monde (chiffre qui date de 2012 et qui forcément augmenté depuis). Bref, Overkill est une légende, et pourtant, il est toujours resté dans l’ombre de ses illustres aînés comme Metallica et Megadeth, pour ne citer qu’eux. Dépassant maintenant les quarante ans de carrière, le groupe n’a plus rien à prouver à personne, et pourtant, il continue à sortir des skeuds de manière régulière, avec une précision fortiche. The Wings of War est le dix-huitième album studio du groupe et il succède à Grinding Wheel, qui était déjà un gros morceau. Et les américains ont fait encore plus fort et plus fou.

Le skeud débute avec Last Man Standing, et c’est d’entrée de jeu un très gros morceau. Le titre est conséquent, long, et bénéficie surtout d’un riff agressif et puissant, avec une introduction qui donne de suite le ton. Les américains ne sont pas là pour rigoler et veulent foutre de gros gnons dans la tronche. Le pari est réussi dès ce premier titre, qui possède, en plus, un solo dantesque. Believe in the Fight poursuivra cette bonne série, avec cette fois-ci une percussion dès le départ, et on aura droit à de gros passages au beau milieu de la structure. Le break est surpuissant et le chant va offrir une sorte de scat très intéressant, qui multiplie alors la puissance de l’ensemble. C’est tout bonnement une réussite sur tous les fronts. D’autant plus que cela donne une patate d’enfer, et que le refrain est ultra fédérateur avec de bons back-ups.

Le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin et délivre avec Head of a Pin un excellent titre de plus de cinq minutes qui donne très vite envie de se briser la nuque. C’est non seulement addictif, mais on sent que le groupe n’hésite pas à osciller entre deux styles particuliers, le Thrash et le Speed. Si certains albums sont plus ciblés sur l’un ou l’autre, ici, le mélange est osmotique et on sent que le groupe est très inspiré. D’ailleurs, Batshitcrazy est un gros délire bien gras, qui va même oser un break complètement dingue, tout en douceur, qui va surprendre par sa rupture abrupte et finalement culottée. C’est avec Distortion que les choses changent un petit peu. Ici, on fait face à un titre qui marque la moitié de l’album et qui possède une introduction douce et insidieuse.

Toujours aussi efficace néanmoins, le groupe arrive à relancer la machine au sein du même titre, en puisant des ressources dans un Heavy puissant et addictif. Difficile de ne pas headbanger sur ce titre, comme pour les autres d’ailleurs. Avec Mother’s Prayer, le groupe offre son premier titre vraiment Thrash et qui s’avère assez simple. Ici, point de grosse intro ou de structure complexe, ça dure un peu plus de trois minutes et ça va droit au but. Puis déboule alors Welcome to the Garden State, qui est un ovni dans l’album. Il s’agit ici d’un titre résolument punk dans l’âme, aussi bien dans son rythme que dans ses paroles, et c’est assez étrange de retrouver ça là. Mais malgré tout, ça fonctionne à plein régime, et on va se surprendre à bouger la tête dans tous les sens. Comme quoi, Overkill ne se fixe aucune limite.

Pour les trois derniers morceaux, Overkill livre encore de la bonne came. When Few Dare to Walk est le meilleur des titres, avec une introduction redoutable et sombre, où le batteur se laisse aller à des plaisirs insoupçonnés. Le titre est à la fois puissant et rigoureux et démontre encore et toujours le talent du groupe pour offrir des moments où l’on a envie de se décoller la nuque. Out on the Road-Kill sera le morceau un peu deçà du dernier trio. Pour autant, ça reste un gros paquet bien gras qui fait preuve d’une qualité technique indéniable. Enfin, Hole in my Soul vient nous terminer, offrant une conclusion parfaite et qui donne une forte envie de revenir encore et toujours sur cet album d’une grande qualité.

Au final, The Wings of War, le dernier effort de Overkill, est une bien belle réussite. Si le groupe accumule aujourd’hui plus de quarante ans de carrière, il démontre une forme olympique et fait la nique à beaucoup de jeunes groupes. Long et puissant, généreux tout mélangeant toutes ses influences, le groupe américain assure encore et toujours son statut de bête de scène et de monstre du Speed et du Thrash. Une belle calotte dans la tronche.

  • Last Man Standing
  • Believe in the Fight
  • Head of a Pin
  • Batshitcrazy
  • Distortion
  • A Mother’s Prayer
  • Welcome to the Garden State
  • Where Few Dare to Walk
  • Out on the Road-Kill
  • Hole in my Soul

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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