Top Gun

De : Tony Scott

Avec Tom Cruise, Kelly McGillis, Tom Skerritt, Val Kilmer

Année : 1986

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Jeune as du pilotage et tête brûlée d’une école réservée à l’élite de l’aéronavale US (« Top Gun »), Pete Mitchell, dit « Maverick », tombe sous le charme d’une instructrice alors qu’il est en compétition pour le titre du meilleur pilote…

Avis :

En 1986, Tom Cruise est encore un jeune premier de 24 ans qui sort d’un film à succès, Risky Business. Cela lui permet alors de rentrer dans la cour des grands et d’être choisi parmi une pléthore d’acteurs pour jouer Maverick dans Top Gun, le nouveau projet de Bruckheimer et Simpson. Grâce à ce film, Tom Cruise va avoir une stature internationale et avoir la carrière qu’on lui connait aujourd’hui. Mais Top Gun, ce n’est pas que Tom Cruise, puisqu’on retrouve à ses côtés un certain Val Kilmer, qui jouera plus ou moins à contre-cœur son rôle, et Tony Scott à la réalisation, qui aura des nerfs d’acier. En effet, ce dernier se fait virer trois fois durant le tournage, avant d’être repris, faute de remplaçant. Malgré toutes ces mésaventures, Top Gun reste aujourd’hui un film culte, et qui pour certains marque même un tournant dans l’industrie hollywoodienne.

Pour autant, ce n’est pas vraiment dans son scénario que l’on va trouver de la finesse. On va suivre Maverick, une tête brûlée de l’aviation qui va rejoindre l’école Top Gun, qui forme l’élite de l’élite pour l’armée américaine. Là-bas, il va tomber sous le charme d’une formatrice, et il va se confronter à des pilotes jaloux de son talent. Ainsi donc, le film manie deux genres différents, l’action d’un côté, avec les moments d’aviation, et la romance, où Maverick va draguer lourdement sa supérieure. Rien de bien neuf sous le soleil des Etats-Unis, même en 1986. Mais la simplicité du scénario va aussi évoquer un nouvel âge d’or à Hollywood, celui du divertissement sans prise de tête. Pour certains « analystes », Top Gun marque un réel tournant dans la façon de concevoir des blockbusters.

Et si des personnes y trouvent leur compte, ce n’est pas le cas de tout le monde. En effet, certaines critiques pointeront du doigt l’influence du film de Tony Scott sur une nouvelle vague de films à gros budget se déroulant en plein été et avec des scénarios infantilisants. Cela prouve que malgré le succès, le film avait déjà, à son époque, des détracteurs, et aujourd’hui encore, on peut trouver des défauts assez équivoques au métrage. Notamment dans son scénario qui reste facile, et qui suit des rails balisés. L’amourette, la mort du meilleur ami qui met en doute les capacités du héros, la réhabilitation et la cohabitation avec les « ennemis » de l’école, tout ça est très téléphoné, même pour l’époque, et le film ne doit son succès émérite qu’à deux choses, la réalisation de Tony Scott, et Tom Cruise.

Pour la mise en scène, Tony Scott donne le meilleur de lui-même, et c’est même affolant de voir son talent, alors qu’il a été écarté par trois fois du tournage, et qu’il a même dû faire des reshoots après des projections-tests. D’ailleurs, ce sont les scènes d’amour qui ont dû être refaites, la faute à une amourette pas assez marquée. Mais manque de bol, Kelly McGillis s’était teint les cheveux pour un autre tournage, et les cheveux de Tom Cruise avaient poussé. Ce qui donne lui à une scène sous lumière bleue pour cacher tout cela. Bref, Tony Scott gère tout de même les scènes d’action et d’aviation, avec une belle précision et une belle lisibilité. A un tel point que l’armée chinoise a repris des plans du film pour faire un film de propagande sur son armée de l’air.

Ainsi donc, Top Gun possède une vraie patte visuelle et la marque de fabrique de feu Tony Scott, qui avait vraiment un don pour filmer l’action. Bien évidemment, l’autre gros atout du film, c’est Tom Cruise. Alors en plein essor, l’acteur fait feu de tout bois dans le rôle de Maverick. Beau à en faire tomber les mâchoires les plus vissées sur les visages, on sent que tout tourne autour du comédien et de ses charmes. Cela en est parfois agaçant, étouffant alors les autres protagonistes, dont Goose et son destin funeste, qui sera moins percutant que prévu. Tout comme Iceman (Val Kilmer) qui n’a qu’un petit rôle, ou encore Viper (Tom Skerritt) qui sera la figure paternelle perdue, mais qui n’arrivera pas vraiment à exister. Il manque à Top Gun des seconds rôles plus forts, qui jouent avec les enjeux du scénario.

Au final, Top Gun est un film qui est éminemment sympathique. De part sa mise en scène et de tout ce qui en a découlé par la suite. Tony Scott délivre un film qui a de la gueule et qui va marquer toute une génération, permettant même à Tom Cruise d’exploser et de mener la carrière qu’il a maintenant. Cependant, on reste tout de même sur un scénario très léger, qui manque d’enjeux et qui va bien trop vite sur sa fin, lors d’un dernier combat. Ainsi donc, malgré son statut culte (sa musique, etc…), le film de Tony Scott n’est pas aussi parfait qu’on veut bien l’entendre.

Note : 14/20

Par AqME