mars 28, 2024

USS Indianapolis

De : Mario Van Peebles

Avec Nicolas Cage, Cody Walker, Tom Sizemore, Matt Lanter

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Guerre, Drame

Résumé :

Juillet 1945. Le navire USS INDIANAPOLIS, commandé par le Capitaine McVay, avec à son bord 1196 marins, doit livrer des composants de la bombe atomique. Sur le retour, le navire est torpillé par un sous-marin japonais et sombre dans l’Océan Pacifique en moins de 12 minutes. 300 marins périssent sur le coup. Le reste de l’équipage affronte, pendant plus de 5 jours, les attaques de requins, la déshydratation, la faim, les hallucinations et le désespoir. Seuls 317 survivants sont alors secourus. Le lendemain, Hiroshima est bombardée. 10 jours plus tard, la Seconde Guerre mondiale prend fin. En novembre, le capitaine McVay est envoyé devant la cour martiale.

Avis :

Mario Van Peebles est un acteur, producteur, scénariste et réalisateur américain. C’est aussi, accessoirement, le fils de Melvin Van Peebles, lui aussi acteur, scénariste et réalisateur. La carrière du fiston commence dans les années 80, mais elle va vraiment exploser durant les années 90. Jouant dans les films qu’il réalise, Mario Van Peebles va devenir une figure du septième art, notamment dans les films qui mettent en scène des héros noirs. Cependant, malgré un succès plus ou moins important, le réalisateur/acteur va avoir du mal à s’imposer comme un grand nom. D’ailleurs, depuis la fin des années 2000, il va principalement officier pour la télévision en réalisant des épisodes de séries, comme Sons of Anarchy, Nashville ou Empire. Il revient de temps à autre au cinéma, mais pour des films qui sortiront directement en VOD chez nous. Dernier en date, USS Indianapolis, qui partait d’une bonne histoire vraie.

Cette histoire, c’est celle d’un bateau qui, en 1945, va apporter à Guam les bombes nucléaires qui signeront la défaite du Japon. Sur le chemin du retour, l’USS Indianapolis se fait torpiller par un sous-marin japonais. Livrés à eux-mêmes, les soldats américains vont devoir survivre pendant plusieurs jours en plein océan, alors infesté de requins blancs. La survie s’annonce rude, entre les animaux, la faim, la soif et les hallucinations. On apprendra donc que sur les 1196 marins du bateau, seuls 317 vont survivre. Dont le capitaine McVay, qui va devoir être entendu en cour martiale, car le gouvernement veut des fautifs sur ce fiasco. Ainsi, Mario Van Peebles décide de prendre à bras le corps cette histoire dramatique, et qui va secouer toute l’Amérique, même des années plus tard.

Il faut dire que cette histoire à tous les ingrédients pour en faire un bon film. On dispose d’un début tendu, avec un navire de guerre qui transporte une cargaison secrète et importante, et qui doit passer outre les sous-marins ennemis. Le voyage permet de présenter brièvement quelques soldats parmi la multitude, et de voir comment fonctionne un tel navire, avec ce qu’il faut de tension dans le groupe. Le réalisateur renoue d’ailleurs avec ses thèmes récurrents, dont le racisme envers les noirs, puisqu’une bagarre éclate entre un blanc et un noir, et les relations sont très tendues, amenant à certaines séquences un peu gênantes, et sans réel intérêt au sein du film. Car oui, même si on nous présente un panel choisi de personnages, il y en a bien trop, et on ne sait pas qui est qui. Sauf qu’il y a du racisme sans en être vraiment.

Car oui, les raisons du petit conflit viennent surtout de la communauté noire qui se fait monter le bourrichon et provoque alors la dispute auprès de blancs sûrs d’eux et provocateurs. On reste dans quelque chose de basique, et qui ne semble pas vraiment écrit dans la grande histoire qu’est celle de ce vaisseau et de son équipage. Mario Van Peebles profite un peu trop du contexte pour placer une sous-intrigue sans grand intérêt, si ce n’est de réconcilier les deux parties pour s’en sortir vivant. Et c’est après un naufrage assez spectaculaire (et qui n’est pas sans rappeler le Titanic de James Cameron) que l’on se retrouve dans la deuxième partie du film, qui explore la survie en pleine mer. Le film se transforme alors pour devenir un survival, avec tous les dangers de l’océan.

Ici, le but est de faire ressortir toute la détresse des soldats américains. On va donc y voir de lourdes pertes avec la faim, la soif, mais aussi et surtout les requins, qui n’auront de cesse que de harceler les pauvres hères qui végètent dans des radeaux de fortune. Ce passage-là est assez longuet et se révèle répétitif. On retrouve des soldats qui s’engrainent pour rien, des disputes dues à la folie naissante, et des requins en images de synthèse qui font plus mal aux yeux qu’aux membres de l’équipage. Les moments de bravoure sont toujours les mêmes, et certains personnages présentés vont mourir mais en s’en foutra légèrement, car on n’aura pas eu le temps de voir qui est qui. Un problème dû à la narration qui se perd dans trop de personnages et avec un montage épileptique qui n’arrive pas à se poser.

D’ailleurs, pour en revenir aux personnages, certains sont présentés comme des membres importants, mais ils apparaissent très peu à l’écran, ou ont très peu d’impact sur le scénario du film. On peut prendre en exemple Thomas Jane, qui figure parmi les têtes d’affiche du film, mais qui n’apparait que quelques minutes en tout et pour tout. Il en va de même pour Tom Sizemore qui n’apparait que très peu de temps. Seul Nicolas Cage semble y croire et intervient de manière récurrente. Il tiendra d’ailleurs un passage assez émouvant dans la dernière partie du film, qui explore l’état d’esprit des soldats japonais face au tribunal américain. Le film se termine sur un face à face larmoyant entre le chef du sous-marin nippon et Nicolas Cage, le capitaine du navire coulé. C’est là que l’on voit poindre le bout d’un thème intéressant.

Car ici, Mario Van Peebles ne va pas évoquer le racisme primaire et le pardon grâce à un miracle, mais il va aborder les notions d’humanité et de patrie. Les deux hommes évoquent leurs remords en tant qu’homme, avec toutes les morts qu’ils ont pu causer, mais ils expriment aussi leur colère envers des ordres qu’ils ont été obligés d’exécuter. C’est à travers cette scène que l’on voit toute l’horreur de la guerre, qui détruit des hommes d’honneur qui ne se connaissent pas et qui pourtant se sont faits énormément de mal. Un sujet en or qui n’occupe pas assez l’espace du film. Film qui d’ailleurs va aussi souffrir d’une mise en scène téléfilmique et d’effets spéciaux ringards, nous sortant du film dès qu’un tir de missiles est effectué.

Au final, USS Indianapolis est un film qui a pour lui quelques bons atouts. Le casting est plutôt intéressant même s’il est inégal, l’histoire révélée est passionnante et le sujet de fin est très efficace. Malheureusement, tout cela est plombé par une mise en scène franchement dégueulasse, des effets spéciaux à la ramasse et des thèmes rajoutés qui ne sont pas forcément à leur place. Bref, on peut dire que Mario Van Peebles pose un beau cas de conscience, mais il le fait avec un budget trop maigre pour répondre à toutes ses ambitions, et il en résulte un film moyen…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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