avril 25, 2024

After – Chapitre 2

Titre Original : After We Collided

De : Roger Kumble

Avec Josephine Langford, Hero Fiennes Tiffin, Dylan Sprouse, Louise Lombard

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Romance

Résumé :

Alors que Tessa et Hardin tentent de recoller les morceaux de leur relation, de nouveaux obstacles viennent se mettre en travers de leur histoire d’amour et de nouveaux secrets sont dévoilés. Mais tout ça n’est rien comparé à l’arrivée du beau Trevor dans la vie de Tessa, qui va s’attirer les foudres d’Hardin, conscient de la menace que ce nouveau prétendant représente.

Avis :

Le cinéma a cette tendance un peu pénible de suivre les succès littéraires. De ce fait, lorsqu’un style marche bien sur une communauté de personnes, on a souvent droit à des adaptations cinématographiques pour amener ce même public dans les salles obscures et ainsi se faire plus de blé. Tout récemment, on peut dire que la trilogie Cinquante Nuances de Grey a fait beaucoup de mal à la littérature, mais aussi au cinéma. Histoire pseudo coquine sans grand intérêt, apologie de la toxicité masculine, on était tombé bien bas. Mais le succès fut au rendez-vous, et malgré les qualités dégueulasses des œuvres, les recettes furent très bonnes. Il n’en fallait pas plus pour voir débouler l’autre série « coquine » phare au cinéma, j’ai nommé After. Plus adolescent, donc avec des relations encore plus débiles, After le film s’est rapidement démarqué comme un navet de collection.

Promis comme un film érotique entre deux étudiants, on va vite voir que ce premier film n’a rien de coquin et brasse beaucoup d’air pour pas grand-chose. Mais voilà, avec près de 60 millions de recette dans le monde, il fallait bien que les choses avancent, et on se retrouve aujourd’hui avec une trilogie, qui va même connaître un quatrième film en 2022. Pandémie oblige néanmoins, les films ne sortiront pas au cinéma, mais directement sur Prime Video, débarrassant les salles d’un objet qui n’a rien de cinématographique. Preuve en est avec ce deuxième opus qui va littéralement rouler sur nos neurones pour continuer à faire circuler de l’air avec de grands mouvements de bras. Puisqu’ici, nous allons retrouver le couple qui va se remettre ensemble, pour se séparer, pour se remettre ensemble, pour encore se séparer, dans un cycle sans fin.

Et c’est bien là tout le problème de ce deuxième film qui semble n’avoir rien, absolument rien, à raconter. On reprend cet opus directement après la séparation des deux personnages principaux à la fin du premier. Tessa obtient un poste de stagiaire dans une maison d’édition, et elle doit lire cinq manuscrits par semaine. Hardin, toujours amoureux, cherche désespérément à reprendre contact. Un soir, Tessa sort en boîte avec son entreprise, et bourrée, elle appelle Hardin et lui dit qu’elle n’a pas de sous-vêtements. Il se radine, la baise, puis elle part, à la fois contente de sa nuit, et vexée d’avoir céder à la tentation. Ce jeu du chat et de la souris va durer pendant plus d’une heure quarante. C’est bien simple, il n’y a rien d’autre dans le film. Juste un couple qui se cherche, se trouve et se sépare ou moins trois ou quatre fois.

Et le pire, outre le fait que le film brasse du vent et n’aborde absolument aucun sujet de fond, c’est que les séparations se font à chaque fois sur la base de non-dits et d’un refus catégorique de dialogue. C’est bien simple, la première séparation est à cause du tempérament impétueux du garçon, auquel Tessa ne veut absolument rien comprendre, pas même sa relation tumultueuse avec son père. Dont elle ignore les activités, mais c’est plus facile de juger sur un comportement hâtif. Ensuite, la deuxième séparation va provenir d’une propension à l’alcool, ou encore à un dialogue entendu dans les escaliers, où elle pense que Hardin l’a trompée. Sauf que ce n’est pas ça, et cela donne lieu à des engueulades gênantes, sans aucun sens, qui trouveront du réconfort par la suite.

Un réconfort qui se traduit souvent par une scène de baise. Oui, difficile d’appeler cela de l’amour tant c’est filmé avec le panache d’un paresseux à l’heure de la sieste. Une chose est sûre, les deux personnages font l’amour, on le voit, mais rien n’est jamais montré. Les films érotiques du dimanche soir sur M6 étaient plus chauds que ça. Ici, on ne verra aucun sein, aucun sexe, et toutes les scènes sont filmées au-dessus des épaules. Ce qui donne lieu à des cadres infâmes, sans aucun sens artistique. La pudeur des américains ne permet même pas au film de développer un quelconque amour des corps ou même de l’amour en soi, puisqu’on ne voit rien, et que tout est fait pour cacher le moindre bout de peau. Seul moment étonnant, le gros plan en contre-plongée sur le cul de Hardin sous la douche. Quel culot !

Pour ce deuxième chapitre, on aurait pu s’attendre à un peu plus d’émoustillement, notamment avec l’arrivée de Roger Kumble derrière la caméra. Il faut dire que le type a commencé sa carrière avec Sexe Intentions, et que c’était bien plus osé que ça. Bon, il faut aussi dire que le cinéaste a foutu rapidement sa carrière en l’air, à un tel point qu’il a fini par ne faire que des épisodes de série à l’eau de rose. Pas étonnant donc que ce After – Chapitre 2 ne ressemble à rien, si ce n’est à un téléfilm de luxe où l’on voit rapidement deux étudiants niquer de temps à autre. Deux étudiants joués par deux jeunes acteurs qui sont certainement en train de flinguer leur carrière, puisque Josephine Langford et Hero Fiennes Tiffin ne font pas grand-chose à côté. Il faut dire que ce n’est pas le talent qui les étouffe.

Au final, After – Chapitre 2 est une purge infâme, qui pourrait presque réhabiliter la sage Cinquante Nuances de Grey. Le film ne raconte absolument rien, et tourne en boucle sur une romance toxique où il n’y a aucune logique. Les personnages se connaissent sans que l’on sache pourquoi, et chacun juge l’autre sans jamais se poser la question des conséquences. C’est du grand n’importe quoi narratif, mais en plus de ça, c’est moche et d’une pudeur qui fait mentir sur son côté corrosif et érotique. Bref, un film navrant et sans aucun intérêt.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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