avril 20, 2024

La Traversée

De : Jérôme Cornuau

Avec Michael Youn, Fanny Valette, Emilie Dequenne, Pauline Haugness

Année : 2012

Pays : France

Genre : Thriller

Résumé :

Lola Arendt, une petite fille de 8 ans, disparaît dans une Ile d’Ecosse. Ses parents, Martin et Sarah, brisés, ne résistent pas au drame et se séparent. Deux années plus tard, Lola est retrouvée à l’endroit exact où elle avait disparu. Elle est vivante, apparemment en bonne santé, mais reste plongée dans un étrange mutisme.
Martin retourne seul sur l’île pour la chercher et la ramener : Au bonheur des retrouvailles succèdent les interrogations et la peur : Où était Lola ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ?
Pourquoi Sarah semble lui avoir caché des informations quant à cette réapparition soudaine ? Quel est ce secret qui plane autour de Lola ?
Réalité ou paranoïa, Martin se sent épié, tout lui paraît suspect. La traversée de cette île du bout du monde, dans un paysage sauvage, étrange et menaçant, les mènera inexorablement vers la plus insoutenable des découvertes…

Avis :

Jérôme Cornuau est un réalisateur qui a commencé sa carrière en tant que réalisateur de clips. Il a travaillé entre autres avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Lara Fabian ou encore Ophélie Winter. D’ailleurs, avec cette dernière, il se lie d’amitié et c’est avec elle qu’il fait son entrée dans le monde du cinéma avec un premier film, « Bouge !« , puis « Folle d’elle« . Bon, le succès ne sera pas au rendez-vous, et pour ses années 2000, le cinéaste va faire des allers-retours entre cinéma et téléfilms.

Après l’adaptation des « … brigades du tigre« , et une pause de six ans sur les grands écrans des salles obscures, Jérôme Cornuau est de retour en 2012 avec un film plus sombre, qui offre à Michaël Youn l’occasion de sortir des comédies, pour un rôle plus dur, celui d’un père dévasté par la disparition de sa fille.

Sur le papier, « La traversée » avait bien des ingrédients pour se poser comme un thriller tendu. Doté d’une bonne intrigue, amené à nous avec un casting étonnant, ainsi qu’un décor inhabituel, puisque Jérôme Cornuau a posé sa caméra sur une petite île en Écosse, il y a tout, et pourtant, cette « … traversée » m’aura laissé de marbre. Long, peu convaincant, confus et tiré par les cheveux, ce n’est pas encore avec ce film que le cinéma de Jérôme Cornuau m’aura ouvert ses portes. Dommage.

Lola, une petite fille de huit ans, est en vacances sur une île écossaise avec sa mère. Un après-midi, elle disparaît sans laisser de traces. Cette disparition dévaste ses parents, qui sont dans l’incompréhension totale. Alors que le couple finit par se séparer, deux ans plus tard, la petite est retrouvée saine et sauve. Si les deux parents devaient venir chercher la petite, finalement, il n’y a que son père qui fait le voyage. Lola ne parle plus, traumatisée par ce qui s’est passé, et derrière le silence de la petite, Martin sent bien qu’il y a quelque chose en plus, comme s’ils étaient suivis et qu’on essaie de lui reprendre sa fille…

« La traversée » est un film que j’avais très envie de découvrir depuis dix ans maintenant. À l’époque, le film m’était passé sous le nez et j’ai mis du temps avant de mettre la main dessus en DVD. Le bouche à oreille était loin d’être terrible, et d’ordinaire, à chaque fois que j’ai mis les yeux sur un film de Jérôme Cornuau, j’ai toujours été déçu. Mais avec celui-ci, avec cette histoire, ces acteurs et ce décor, j’avais très envie d’y croire. Tout me disait qu’il serait la petite anomalie dans la filmographie de son réalisateur… et puis en fait non, cette « … traversée« , à ma grande tristesse, trouve bien sa place parmi les films de Jérôme Cornuau.

Pourtant, « La traversée » est un film qui a de bons arguments pour lui, à commencer par une ambiance très soignée. Jérôme Cornuau, dès les premières scènes, nous entraîne dans un film qui esthétiquement parlant est très beau. La photographie, les mouvements de caméra, la façon de filmer cette île et ces décors. On sent bien que le réalisateur a envie d’offrir un vrai beau film. Il s’applique, et plus d’une scène, prise seule, sont très bien fichues.

On ajoute à cela que le film est tenu par un très bon Michaël Youn, qui dans la peau de ce père dévasté est plus que convaincant. Étonnant de bout en bout de rôle, il tient le film à lui seul et démontre qu’il n’est pas seulement le comique de service. Entre ce rôle-là et celui qu’il tient dans le « Héros » de Bruno Merle, c’est bien dommage qu’on ne lui offre pas plus de rôle dramatique, car c’est un très bon acteur. Bref.

Mais voilà, tous ces bons points ne vont pas sauver cette « … traversée« , qui avant même de s’engouffrer dans une intrigue tirée par les cheveux, à laquelle on ne croit pas une seule minute, se pose comme un film qui peine à nous embarquer dans son mystère. Alors que « La traversée » a tout pour être un film noir, la mise en scène de Jérôme Cornuau manque de tension, et se trouve très plate finalement et plus le film avance et plus on a l’impression que le metteur n’ose pas aller vers le genre qu’il a choisi d’explorer. Du coup, on reste coincé dans l’attente que le film commence, et nous prenne dans son mystère.

Vous l’aurez compris, ceci n’est pas arrivé et plus triste encore, cette « … traversée » part à la dérive, avec comme je le disais plus haut, une intrigue qui est terriblement tirée par les cheveux. Une intrigue avec des ficelles assez énormes et des coïncidences assez chanceuses, si l’on peut dire ça ainsi et c’est ça qui fait le plus mal au film de Jérôme Cornuau. À la rigueur, on aurait pu rester dans l’attente que le film commence, mais au moins, il nous aura donné une intrigue, sans rythme certes, mais qui tient la route, alors que là, on ne croit pas une minute à cette histoire. On reste même pantois quand la résolution arrive.

C’est donc encore une déception pour un film signé Jérôme Cornuau. « La traversée » avait bien des ingrédients et plus que ça, sur le papier, l’idée en elle-même était sûrement très intéressante à explorer, malheureusement, une fois les mots passés à l’image, ça ne fonctionne pas du tout et cette « … traversée » dérive, malgré une ambiance soignée et un film porté par un très bon Michaël Youn. Dommage, vraiment dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

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