avril 20, 2024

Xanthochroid – Of Erthe and Axen Act II

Avis :

Il arrive parfois que des groupes nous passent sous le radar. Il faut dire qu’aujourd’hui, on a une telle diversité de choix dans le Métal, qu’il n’est pas étonnant de passer à côté d’un groupe qui a tout pour nous plaire. Et il faut parler quelques minutes de Xanthochroid. Groupe américain fondé en 2005 à Lake Forest en Californie, c’est à partir de 2006 qu’une première démo va faire son apparition. Mais il faudra attendre six ans pour avoir un vrai premier album, Blessed He With Boils. L’effort fait du bruit et le groupe déroule toute une flopée de singles pour raconter une histoire. Car oui, le groupe possède son propre lore et chaque album raconte une histoire à part entière. En 2017, la formation accueille une nouvelle vocaliste, et propose un projet en deux actes, Of Erthe and Axen. Et c’est monumental.

Se définissant comme un groupe de Cinematic Black Metal, Xanthochroid va surprendre par des choix audacieux et des éléments qui ne sont pas si Black que ça. Le démarrage est d’ailleurs très lent, avec une introduction qui laisse planer une ambiance pesante et presque insidieuse. On ressent déjà la grandiloquence d’un tel projet et d’une telle histoire. C’est donc avec la deuxième poste, Of Aching Empty Pain que les hostilités commencent. Et dès le départ, on sent que l’on est loin d’un Black traditionnel. Un gros riff, une belle batterie, mais des chœurs féminins et un chant clair s’approchant du lyrique. C’est beau, c’est grandiloquent et surtout, d’un point de vue structurel, ça ne perd jamais son auditeur. Il y a une ligne, en filigrane, que l’on suit en équilibre, afin de mieux passer les quelques breaks qui se font sentir. Comme ce fameux piano absolument sublime et doux.

Avec le titre suivant, Of Gods Bereft of Grace, on ressent un peu plus le côté Black. La batterie appuie un peu plus sur la double-pédale et ça blaste dès le début. On retrouve aussi une voix nasillarde et aigue qui va avoir quelques couplets. Cependant, ce qui ressort avant tout, c’est l’aspect épique du titre. C’est dense, c’est orchestré d’une manière pertinente et on ne ressent jamais d’ennui. On contraire, le morceau monte constamment pour nous faire vivre une expérience puissante et impressionnante. Impressionnante car le groupe n’en est qu’à ses débuts, et surtout, il est sur son propre label, ce qui insinue un budget pas forcément dingue. Contrairement à leur musique, qui est d’une folie gargantuesque. Of Strength and the Lust for Power va dans le même cheminement, avec une longue composition qui varie les effets et qui permet de trouver son compte à chaque fois.

Afin de calmer un peu tout ça, Walk With Me O Winged Mother va venir nous toucher en plein cœur, avec des chœurs superbes et un chant clair qui est maîtrisé à la perfection. Le groupe arrive à combiner les voix masculines avec les voix féminines et le résultat est excellent, donnant même un petit côté elfique à tout ça. On sort un peu des enfers pour prendre un bol d’air frais. Bol que l’on retrouvera dans l’interlude suivant, qui aura des aspects lyriques, voire même d’opéra. C’est beau, dans tous les sens du terme et on ne peut qu’applaudir cette audace, de fournir des éléments très doux et touchants dans un genre qui se veut Black et sombre. Mais pour les deux derniers morceaux, le groupe sort l’artillerie lourde et ne va pas nous laisser sur de beaux rêves lyriques.

Avec Through Chains That Drag us Downward, on aura droit à une partition infernale d’une rare densité et d’une orchestration gigantesque. C’est bien simple, on est rapidement happé ce titre qui n’hésite plus à faire parler les growls pour mettre en son les images des diables qui nous parviennent. Après le côté bucolique, on se mange des flammes de l’enfer en pleine poire. Et c’est vraiment très bon. Enfin, Toward Truth and Reconciliation viendra conclure, du haut de ses onze minutes, un album absolument faramineux. Grosse synthèse de tout ce que l’on a pu entendre jusque-là, ce dernier titre s’impose comme une grosse claque et une conclusion absolument parfaite.

Au final, Of Erthe and Axen Act II, le dernier album en date de Xanthochroid, est une tuerie impressionnante qui nous laisse baba. A la fois Black, Death, Epic, Sympho, voire même lyrique, le groupe américain mélange tous les genres pour imposer un style bien à eux et raconter une histoire originale et épique. Si, comme moi, vous êtes passés à côté de ce groupe, n’hésitez plus et foncez écouter cette petite merveille qui ne demande qu’à être plus connu, et reconnu, que ça !

  • Reveal Your Shape O Formless One
  • Of Aching Empty Pain
  • Of Gods Bereft of Grace
  • Of Strength and the Lust for Power
  • Walk With Me O Winged Mother
  • Through Caverns Old and Yawning
  • Through Chains That Drag Us Downward
  • Toward Truth and Reconciliation

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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