avril 25, 2024

The Power – Manque de Jus

De : Corinna Faith

Avec Rose Williams, Emma Rigby, Charlie Carrick, Shakira Rahman

Année : 2022

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Londres, 1974. Alors que le Royaume-Uni se prépare à d’importantes coupures d’électricité, Val une infirmière débutante arrive pour son premier jour au sein de l’équipe de nuit d’un hôpital délabré. La majorité des patients et du personnel ayant été évacués vers un autre hôpital, elle se retrouve presque seule dans ce bâtiment lugubre. Mais derrière ses murs se cache un lourd secret qui va contraindre Val à affronter ses peurs les plus profondes et à se confronter à une force maléfique.

Avis :

Corinna Faith est une réalisatrice qui, avec « The Power« , livre là son premier long-métrage. Or, si c’est bien ici son premier film, la metteuse en scène n’est pas une débutante. La carrière de Corinna Faith commence au milieu des années 2000, notamment à la télévision, puisqu’elle produit et réalise la plupart de la série documentaire « Hardeep Does … ». Par la suite, elle continue dans la voie du documentaire. Tour à tour productrice, scénariste ou réalisatrice, c’est dans les années 2010 qu’elle passe à la réalisation de fiction dans le domaine du court-métrage.

Huit ans après son dernier court-métrage, voici que Corinna Faith passe au long-métrage et arrive dans nos salles de cinéma avec un film ambitieux, puisque « The Power » sera un film d’épouvante et de fantastique, dont l’intrigue se situe dans les années 70. Tenant une idée intéressante, doté d’un contexte historique intéressant et d’une ambiance qui s’annonçait prenante, « The Power » aura eu bien du mal à tenir ses promesses et finalement, après une belle entrée en matière, le film de Corinna Faith va se dégonfler comme un ballon de baudruche, et si l’ensemble se laissera regarder dans une certaine mesure, une fois le générique arrivé, il se laissera oublier tout aussi vite, voire même plus vite encore.

1974, l’Angleterre fait face à de fortes grèves et pour maintenir le gouvernement sous pression, les grévistes diminuent et coupent même le courant tous les soirs, plongeant ainsi l’île de sa Majesté la Reine dans le noir. C’est dans ce contexte que Val, une jeune infirmière, est prise à l’essai dans un hôpital. Pour son premier jour, la jeune infirmière sera de garde toute la nuit, or cette dernière est terrifiée par le noir. Cette première nuit s’annonce terrible pour Val, d’autant plus que dans le noir a l’air de se cacher une présence…

J’adore le cinéma anglais. Je trouve que nos amis britanniques ont quelque chose de particulier et juste qui ressort de leur cinéma et ça, dans n’importe quel genre dans lequel ils peuvent s’aventurer. Alors quand un film d’épouvante anglais pointe le bout de son nez et qui de surcroit se trouve être un premier film, forcément, j’ai envie de m’y arrêter un peu plus que d’ordinaire.

« The Power« , sur le papier, est un film qui réunit bien des ingrédients qui poussent à penser que le moment passé va être trépidant, prenant, et bien entendu anxiogène, car cette histoire de fantôme ou d’esprit qui se cache dans le noir, joue avec une peur d’enfant profonde, la peur du noir. D’ailleurs, plus que sur le papier, dans sa première partie, « The Power » est un film qui tient très bien sa ligne et démontre un certain talent de la part de sa réalisatrice, qui expose bien son intrigue, le contexte de cette dernière et surtout elle livre un film qui offre une ambiance efficace. On se laisse facilement prendre au jeu, on suit volontiers ce personnage aussi touchant qu’attachant.

La mise en scène de Corinna Faith est soignée, et elle s’amuse à créer le malaise avec notamment la sensation que les personnages sont en permanence observés par quelqu’un ou quelque chose tapi dans l’ombre. De plus, le film est tenu par une jeune actrice qu’on découvre avec plaisir, Rose Williams. La jeune comédienne de vingt-huit ans tient tout le film sur ses épaules, et même si par la suite, on décrochera, elle restera convaincante et douée de bout en bout.

Car oui, comme je le disais plus haut, « The Power » s’impose surtout comme une déception, car il ne va malheureusement pas tenir la route. Ainsi, après sa belle entrée en matière, « The Power » se dégonfle. L’ambiance soignée de départ et cette sensation de malaise se transforment petit à petit pour laisser place à un film qui offre des jumpscares histoire de nous maintenir sous pression, histoire de nous faire peur, or, c’est si évident et sans surprise, aussi bien dans l’écriture que dans la mise en scène, que ça ne fonctionne pas et la peur recherchée par la réalisatrice n’est pas là.

De plus, l’histoire qu’on a déjà vue mille fois est étrangement floue. Cette intrigue est confuse, on ne comprend pas très bien où cette intrigue veut aller, alors même que l’ensemble reste assez prévisible et surtout, sa conclusion arrive bien trop vite et nous laisse là, sur notre fauteuil, assez dubitatif. Il n’y pas de surprises et finalement, on en ressort avec bien plus de questions sur ses dysfonctionnements, que de convictions sur ses qualités.

Ce constat est dommage, car Corinna Faith tient une bonne idée de départ et très vite, on se laisse embarquer dans son film. Restera toutefois, pour conclure sur des bons éléments, une belle reconstitution, des scènes d’angoisse dans la première partie qui fonctionnent avec pas grand-chose et une ambiance qui, malgré ses défauts, son manque de surprise et son côté accordéon, reste assez soignée.

Ce premier film pour Corinna Faith sonne comme une déception. Une déception qui conjugue défauts et qualités. Alors que tout avait commencé pour le mieux, alors que Corinna Faith avait une bonne idée et une excellente actrice pour tenir son film, « The Power » a vraiment du mal à nous tenir jusqu’au bout et finalement au fur et à mesure que cette histoire essaie de se dévoiler, « The Power » se dégonfle, et finalement, il se fait tristement très oubliable. Dommage.

Note : 09/20

Par Cinéted

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