mars 28, 2024

Moonfall – Dans la Lune

De : Roland Emmerich

Avec Halle Berry, Patrick Wilson, John Bradley, Charlie Plummer

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler, ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper, et un théoricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables héros vont tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir que notre Lune n’est pas ce que nous croyons.

Avis :

Roland Emmerich, réalisateur allemand qui s’est installé aux Etats-Unis depuis une trentaine d’années maintenant, s’est imposé comme un faiseur de divertissements à base de destructions massives. Je crois bien que dans toutes les filmographies des cinéastes, jamais notre planète n’a autant morflé que sous l’œil de Roland Emmerich. Aujourd’hui, destructions spectaculaires, folie furieuse, et soupçon de « What the fuck » est carrément devenu une marque de fabrique d’Emmerich et c’est ce que l’on vient chercher lorsqu’on se lance dans un film du metteur en scène.

Son nouveau film ne va alors pas faire exception à cette règle. On peut même dire qu’avec son nouveau film, le réalisateur allemand a poussé son curseur encore plus loin, nous entraînant ici dans une histoire génialement à dormir debout. Invraisemblable, bête et complétement fucké, les incohérences et les facilités y sont légion, pour « Moonfall« , Roland Emmerich nous a sorti l’artillerie lourde et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’encore une fois le cinéaste va diviser entre ceux qui y verront une grosse bouse qui n’a ni queue ni tête et ceux qui y verront un divertissement osé (oui, cette histoire, il fallait l’oser) qui n’a ni queue ni tête, mais qui est tellement assumé de la part du réalisateur et son équipe, que ça en deviendrait presque jubilatoire (vous l’aurez compris, avec raison gardée, je fais partie de cette deuxième catégorie).

Une mystérieuse force propulse la Lune hors de son orbite et après des calculs, les scientifiques se rendent compte avec gravité qu’il ne reste plus que trois semaines avant que la Lune ne percute la Terre et extermine toute forme de vie. Qu’est-ce qui a fait que la Lune est sortie de son orbite ? Et surtout comment lui faire reprendre ce dernier ? Une théorie dit que la Lune serait en fait une méga structure créée par un peuple alien, et si cela est vrai, alors peut-être qu’il y a moyen de la remettre sur sa trajectoire. K.C. Housseman, un théoricien du complot, arrive alors convaincre Brian Harper, un ancien astronaute fauché, et Jo Fowler, la « directrice » de la NASA, et ensemble, ils sont bien décidés à nous sauver tous…

« Non de non », ou encore, « Mais ce n’est pas possible », ou mieux encore, « Ouais, quand même, il est parti très loin là, Roland », ou encore « Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire… », ça, c’est quelques-unes des phrases types qui peuvent arriver en tête, accompagné de sourires, voire même de rires, face au dernier film de Roland Emmerich. Il faut dire que le réalisateur a poussé le curseur très, très loin pour son nouveau « destruction movie ». On pensait avoir tout vu, notamment avec « 2012« , on était bien loin du compte avec cette histoire de Lune qui dévie de son orbite pour venir petit à petit, au gré de sa rotation, déglinguer tout sur Terre.

Bon, on ne va pas se mentir, « Moonfall » est un film qui est d’une bêtise sans nom et qui tient une intrigue complétement fuckée. Une intrigue qui part si loin qu’elle en devient même génialement imprévisible. Où est-ce que Roland Emmerich, Harald Kloser et Spenser Cohen sont partis chercher cette histoire ? Les mecs sont de très grands malades. Alors oui, il est clair qu’en aucun cas, ça ne tient la route, et mieux encore, les ficelles et les événements qui arrivent à chacun des personnages ne fonctionnent pas. Enfin, ça ne fonctionne pas sauf chez Roland Emmerich qui nous livre là des ficelles scénaristiques tellement fuckées, où toute cohérence et crédibilité a foutu le camp de son film, que finalement, ça marche, et l’on croit à cette histoire d’hommes et de femmes qui s’envolent (comme ils peuvent) sur la Lune pour tous nous sauver.

Mais alors, qu’est-ce qui fait que ça marche ? Eh bien c’est la bêtise assumée de cette histoire, et la façon apocalyptique de Roland pour nous la raconter, car rien ne nous a préparés à ce qui va nous être raconté là. D’ailleurs, cette histoire part tellement en vrille, qu’elle en déclenche des rires, voire plus.

Ainsi, le scénario est une définition du n’importe quoi, et ce dernier est soutenu comme toujours chez Emmerich par cette envie de destruction massive avec de « grandes scènes » visuellement impressionnantes, et ça tombe très bien, car d’une part, c’est ce qu’on est venu chercher, et d’une autre, c’est ce que « Moonfall » nous sert avec une très grande générosité. C’est vrai que parfois, tout n’est pas impeccable, notamment un raz-de-marée (ce qui est étrange, car Emmerich maîtrise plutôt bien le raz-de-marée d’ordinaire), ou encore des courses-poursuites en voitures qui sont franchement dégueulasses. Oui, il y a des courses-poursuites dans ce film. Alors que l’extinction est proche, des humains trouvent toujours le moyen de se foutre sur la gueule… Bref.

Encore une fois, dans son envie d’apocalypse, avec « Moonfall« , Roland s’est fait plaisir, et pour nous offrir des images qui sont une orgie de destruction, le réalisateur et son équipe sont allés trouver des idées aussi tordues qu’elles sont intéressantes, et même originales. La façon de jouer avec la gravité, les rotations de la Lune toujours plus proche, un flashback que personne n’aura vu venir, des scènes où la Lune surgit d’un coup… N’en jetez plus, la coupe est archi-pleine.

Quand on va voir un Emmerich, on sait où l’on met les yeux et le cerveau, et ce nanar de luxe a, entre guillemets, dépassé toutes nos espérances, tant les scénaristes sont complétement partis en vrille avec cette histoire. En aucun cas ça ne tient la route, c’est une telle orgie d’invraisemblances, d’osef et de fucké, qu’une fois fini, une fois le générique arrivé, on peut même se demander si Roland ne nous a pas concocté autre chose et un dernier rebondissement (quoi que cette fin ouverte est une pure merveille, les mecs ont osé !).

C’est débile et débilisant au possible, ça part dans tous les sens, Halle Berry, Patrick Wilson et John Bradley y croient à 2000 %, visuellement, c’est assez dantesque et complétement barré, c’est osé, car il fallait oser cette histoire et au-delà de ça, Roland ne cherche à faire rien d’autre que de divertir… Bref, on s’est éclaté, tout en sachant bien ce qu’on regardait !

Note : 11,5/20

Par Cinéted

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