avril 19, 2024

Running Wild – Resilient

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Avis :

Très souvent, on dit que dans la musique, le talent se mesure à la longévité. Peut-on donner du tort à cet adage quand on voit le nombre de groupes cultes qui continuent à tourner aujourd’hui et à être toujours au top comme les Rolling Stones, The Who, Motörhead, Metallica ou encore AC/DC. Bien entendu, on parle ici de rock, du vrai, de celui qui sent la bière, le poil et la transpiration. Certains pays ont été plus représentatifs que d’autres dans ce genre comme les Etats-Unis ou bien l’Angleterre, mais un autre pays s’est bien démerdé jusque-là, tout en restant très discret et dans des sphères connus que des fans de Heavy Metal. L’Allemagne a porté son lot de groupes bien sympathiques, en plus de Scorpion ou de Accept et Helloween, comme Running Wild. Fondé en 1976, le groupe connait le succès en 1984 avec l’album Gates to Purgatory. A l’époque, le groupe affiche clairement des pentagrammes sataniques et une certaine affection pour ce genre. Mais en 1987, avec leur troisième album, Under Jolly Roger, le groupe change radicalement de thème et part sur les pirates, avec des pochettes bien tape à l’œil qui empruntent à tout ce qui touche aux pirates. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le groupe est toujours debout en 2013 et propose un quinzième album studio qui s’intitule sobrement Resilient. Alors que vaut-il au final ?

Il est toujours bon de voir que le temps et l’argent n’ont pas d’emprise sur le crédo de certains groupes. Et c’est bien le cas avec Running Wild. Allant toujours droit au but, échappant totalement à tout moment électro, faisant des morceaux qui dépassent tout le temps le quatre minutes et parfois le neuf minutes, le groupe reste fidèle à lui-même et ça fait un bien fou de voir cela. Sur les 12 pistes proposées, on ne voit pas le temps, on fonce tête baissé jusqu’à une ligne d’arrivée tonitruante qui ne demandera qu’à être retraversée encore une fois. Si le skeud n’est pas dénué de certains défauts, on pourra par exemple reprocher que certains titres ont le même schéma narratif, il reste purement jouissif et fleure bon les années 80 et le Heavy comme on l’aime. Le skeud commence avec Soldiers of Fortune, et le titre annonce la couleur, avec des riffs ravageurs, un refrain percutant et un solo maîtrisé d’un bout à l’autre. Resilient est un peu plus lent, mais comporte un refrain qui rentre très facilement en tête et on se surprend à chanter avec le chanteur. Adventure Highway est un pur titre Hard Rock, rapide, burné, avec un solo qui déchire et une rythmique d’enfer. Ca respire la liberté et la moto ! The Drift est un peu plus technique et lorgne plus du côté du Power Metal et encore une fois ça marche de manière idéale, notamment grâce à un refrain épique, avec plusieurs voix pour donner plus d’impact au morceau. Un excellent titre qui démontre que le Power Metal peut ne pas excéder plus de 5 minutes pour être efficace et bon. Desert Rose sera le titre le plus mélancolque du groupe tout en restant dans une domination Metal fort intéressante. Il va sans dire que l’on ne dansera pas un slow dessus, mais il s’agit du titre le plus « féminin » de l’album, tout en gardant des riffs hyper agressifs et un fond plus calme. Fireheart entre dans les compositions classiques du groupe, avec un rythme effréné et des riffs agros, sans compter sur un refrain simple à retenir et donc très efficace.

Running+Wild

Run Riot, qui entame la deuxième moitié de l’album est le morceau le plus commercial du groupe. Néanmoins, il faut nuancer ce propos car le titre garde une certaine agressivité mais c’est surtout qu’il est plus accessible pour les néophytes du genre. Down to the Wire est un morceau un poil plus faible que les autres car très simple, plutôt hard rock, il ne démontre pas trop le savoir-faire du groupe. Mais il reste un titre honorable qui permet de faire une petite pause. Crystal Gold reprend les mêmes éléments que les titres précédents avec un rythme rapide et agréable, des riffs ravageurs et une envie de faire droit au but. Ça marche et c’est très bon. Blood Island est le titre phare du groupe, le gros morceau qui conclut l’album dans sa version simple. Le titre dépasse les neuf minutes et pourtant on a l’impression qu’il ne dure que trois tellement il est bon. L’introduction pose une ambiance mystérieuse et assez inquiétante puis les guitares arrivent et le morceau ne nous lâchera pas jusqu’à la fin. Une pièce maîtresse du skeud. Ensuite, les deux derniers titres sont vraiment très bons, notamment Payola & Shenanigans qui possède un rythme hallucinant et qui oblige le headbang dès les premières notes. Premonition est un titre plus simple, mais avec des riffs surpuissants et surtout un refrain idéal.

Au final, Resilient, le dernier album de Running Wild est une belle surprise. Faisant un gros doigt d’honneur à la modernité et restant fidèle à eux-mêmes, le groupe propose quelque chose de frais dans le sillon des nouvelles variantes du Metal et il va droit au but, ne pétant pas plus haut que son cul. De toute façon, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures !

  1. Soldiers of Fortune
  2. Resilient
  3. Adventure Highway
  4. The Drift
  5. Desert Rose
  6. Fireheart
  7. Run Riot
  8. Down to the Wire
  9. Crystal Gold
  10. Blood Island
  11. Payola & Shenanigans
  12. Premonition

Note : 16/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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