avril 26, 2024

House of Lords – New World – New Eyes

Avis :

Claviériste du groupe Angel de 1975 à 1981, Gregg Giuffria va par la suite fonder un groupe à son nom. Baignant dans un Hard Rock aux sonorités Glam, le groupe va se renommer en 1988 House of Lords, suite à un départ conséquent de membre. Gene Simmons, du groupe Kiss, se pare alors de son chemisier d’homme d’affaires et décide de déposer le nom du groupe, qui lui appartiendra alors, même s’il ne joue pas dedans. House of Lords va tenir six ans, le temps de trois albums, avant de se dissoudre. Ce n’est qu’en 2000 que le groupe renait de ses cendres, ne gardant que le chanteur James Christian de la formation originelle, datant de 1988. Aujourd’hui, le groupe est toujours actif, même s’il connait quelques changements de line-up, avec notamment un nouveau bassiste en 2016. New World – New Eyes est leur dernier effort en date.

Rien ne change

L’album commence avec le titre éponyme de l’album, et c’est un peu sans surprise que l’on rentre dans un morceau américanisé en diable. Démarrage un poil country, riffs un peu plus rapides par la suite, on navigue en territoire connu et le groupe déroule sans se prendre trop la tête. C’est assez cool, on a droit à un petit solo, et l’ensemble est très calibré dans son genre. Les fans apprécieront sans aucun doute, mais si House of Lords s’est séparé au début des années 90, c’est justement parce que le succès n’a jamais été à la hauteur de Giuffria et cela a pesé sur les membres. Or, quand on jette une oreille sur l’intégralité de cet album, on se rend compte que rien ne change vraiment et il semblerait que le chanteur a bien du mal à prendre des risques.

D’ailleurs, jusque dans la structure même de l’album on retrouve des choses redondantes et qui sont assez lourdes à la fin. Par exemple, il y a une alternance flagrante dans les chansons. C’est-à-dire que l’on va avoir droit à un titre un peu pêchu, puis une ballade, ou quelque chose qui s’y rapporte. Change (What’s it Gonna Take) est un titre ramollo qui débute de façon éthérée mais sans jamais nous bousculer. Même si on peut rapprocher cela à un rock des années 70/80, on reste dans un truc un peu indigeste. Cela s’alterne avec One More, un pur concentré Hard qui fait plaisir à écouter, mais qui ne va pas vraiment au bout des choses, la faute à un refrain usé et un chanteur qui n’arrive pas à pousser suffisamment. En fait, on est plus proche de Bon Jovi que de AC/DC.

Vieux avant l’heure

Bien évidemment, suivant scrupuleusement une structure préétablie, on aura droit à une nouvelle ballade avec Perfectly (Just You and I) et ça sent vraiment le truc de papy. C’est mou, sirupeux et c’est tellement téléphoné qu’au final, cela ne nous touche pas. The Both of Us pourrait raccrocher les wagons avec un Rock qui donne la pêche, mais là encore, on a la sensation d’avoir entendu cela des milliards de fois, et en mieux. Chemical Rush se sort un peu du pétrin, même si on peut reprocher au refrain d’être franchement dégueulasse. Cependant, les riffs du couplet sont plaisants et on sent que le groupe peut vraiment faire mieux que ce qu’il propose. Par exemple, We’re All That We Got offre un solo très réussi et plaisant, mais tout le reste autour n’est pas bon. Ou tout du moins inoffensif et sans réelle saveur.

Les quatre derniers morceaux, par contre, se défendent bien. Le groupe se livre un peu plus sur les parties musicales, avec des riffs plus incisifs et des moments un peu marquants. Better Off Broken est nerveux, avec un refrain catchy qui rentre immédiatement dans notre tête. Quant à $5 Bucks of Gasoline, il s’agit d’un titre plutôt marrant, mais qui a tous les atours d’un vieux tube Hard des années 80. The Chase déroule sans trop de problème, malgré son clavier ringard, et The Summit tente d’aller un peu plus vite que la normale, ce qui fait du bien. Comme quoi, House of Lords est capable de bonnes choses.

Au final, New World – New Eyes est un album qui souffle le chaud et le froid. Si le début est assez glacial et manque de ferveur, il faudra s’armer de patience pour arriver sur quatre derniers morceaux bien plus réussis et bien plus chauds. Même si on reste dans quelque chose de calibré et qui ne recèle aucune surprise, les américains ont encore le feu en eux, après près de quarante ans d’existence. De ce fait, il réside dans cet album une certaine bonhommie qui fait plaisir à entendre, même si on reste dans quelque chose d’assez plat.

  • New World New Eyes
  • Change (What’s it Gonna Take)
  • One More
  • Perfectly (Just You and I)
  • The Both of Us
  • Chemical Rush
  • We’re All That we Got
  • Better Off Broken
  • $5 Bucks of Gasoline
  • The Chase
  • The Summit

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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