avril 16, 2024

Voisins du Troisième Type

Titre Original : The Watch

De : Akiva Schaffer

Avec Ben Stiller, Vince Vaughn, Jonah Hill, Richard Ayoade

Année : 2012

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Science-Fiction

Résumé :

À Glenview, dans l’Ohio, quatre banlieusards ordinaires décident de former un comité de surveillance de quartier. Même s’il s’agit surtout d’un prétexte pour échapper à leurs mornes existences, nos quatre héros vont tout de même faire une découverte incroyable : leur paisible petite ville a été envahie par des extraterrestres qui se font passer pour d’honnêtes citoyens. Face à la menace, le sort de leur quartier – et du monde – est désormais entre leurs mains…

Avis :

Certains projets sont plus durs à mettre en scène que d’autres. Prenons l’exemple de Voisins du Troisième Type. Sorti en France en 2012, le projet vient au monde pourtant en 2008, sous la houlette de Jared Stern à l’écriture. D’abord pensé comme une comédie pour adolescents avec notamment Will Ferrell dans le rôle principal, l’idée va vite être abandonnée. Shawn Levy, toujours producteur, décide alors de donner le script à Seth Rogen et Evan Goldberg, qui vont remanier tout cela pour en faire un film plus adulte. Dès lors, le projet avance mieux, Ben Stiller a le premier rôle et Akiva Schaffer, un habitué du Saturday Night Live, est choisi pour mettre en boite le film. Bénéficiant d’un quatuor de choc dans la comédie américaine (même si Richard Ayoade fait office de nouvelle tête), Voisins du Troisième Type a tous les atours d’une bonne comédie originale. Et pourtant…

Mon voisin le tueur

Le film débute dans une sorte de Mall, où le personnage joué par Ben Stiller est le patron. Une nuit, le vigile se fait tuer. Dès lors, Evan décide de monter une brigade de surveillance pour retrouver le tueur. Manque de bol pour la fine équipe, non seulement les trois acolytes d’Evan ne sont là que pour de mauvaises raisons, et en plus de cela, les tueurs sont des aliens qui veulent conquérir la Terre. Avec ce film, les deux scénaristes ont voulu jouer sur deux tableaux. En premier lieu, dans les grosses lignes, il y a cette invasion extraterrestre qui va permettre au groupe de se souder, de devenir amis et de lutter contre une menace réelle. Ici, le film ne fait pas dans la dentelle et bouffe à tous les râteliers sans jamais inventer quelque chose.

Le physique disgracieux des aliens est commun et leur invasion fait penser à Men in Black ou Les Profanateurs de Sépultures. L’histoire manque d’éléments surprenants et de moments qui font vraiment mouche dans les scènes d’action. C’est assez basique et le seul élément qui viendra secouer un peu tout ça réside dans des blagues en dessous de la ceinture. Car oui, pour tuer un alien, il faut viser les couilles, car c’est là que réside leur cerveau. Comme bien souvent avec Seth Rogen et Evan Goldberg, on vise dans les parties intimes et tout cela demeure assez vulgaire. En plus de ne servir à rien, si ce n’est à faire rire le sale gosse boutonneux. Et dans la trame, rien ne viendra non plus nous surprendre, avec un final attendu et un twist avant la révélation finale qui est grillé dès le départ.

Débat stérile

Fort heureusement, malgré les blagues qui se basent sur le sexe et les zizis, on retrouve des thématiques intéressantes autour des personnages. Et c’est ce qui donne un peu d’épaisseur à l’ensemble. Ici, Evan, joué par Ben Stiller, souffre de stérilité. Il essaye d’avoir un enfant avec sa femme, mais il a peur d’avouer cette faiblesse. Pour cela, il maîtrise tout autour de lui et multiplie les associations pour oublier cela. Au point de ne pas avoir de véritables amis, qui seront finalement ceux de la brigade, le poussant dans ses retranchements, pour finalement avouer cela à sa femme. Il en va de même avec Bob, campé par Vince Vaughn, qui s’occupe de sa fille, une adolescente rebelle qu’il flique plus que de raison. Les embrouilles sont nombreuses et chacun va devoir mettre de l’eau dans son vin pour mieux s’entendre et se comprendre.

Ces thématiques familiales sont contrebalancées par les deux autres personnages de la bande, moins travaillés et plus chaotiques. Franklin (Jonah Hill) est un jeune homme instable, qui a été recalé de la police plusieurs fois et qui a besoin d’un peu d’action. A moitié fêlé, il va trouver un but avec cette brigade et canaliser son énergie débordante qui se caractérise par un côté inquiétant. Quant à Jamarcus (Richard Ayoade), il reste le personnage le plus trouble, le plus énigmatique dans sa vie, qui se résume à vouloir se faire sucer les boules par une jeune asiatique. On retrouve là tous les défauts de l’écriture de Rogen et Goldberg, qui galèrent pour maintenir le suspens et délivre un personnage vulgaire et sans réel intérêt. Cependant, difficile de faire la fine bouche avec le travail effectué sur les deux personnages tenus par Ben Stiller et Vince Vaughn.

Un peu d’ambition

Avec les deux niveaux de lecture, Voisins du Troisième Type se pose aussi comme une comédie qui a de l’ambition et qui veut mettre des effets spéciaux ainsi que de l’action. Deuxième film pour Akiva Schaffer, on ne peut pas dire que le film brille par son intensité. Comédie tout ce qu’il y a de plus lambda, il manque un véritable cachet pour marquer les esprits. On reste dans une catégorie que l’on pourrait presque estampiller Stiller/Rogen/Goldberg style, avec les gags à la pelle, des personnages souvent surécrits et des allusions perpétuelles au sexe. Le montage des séquences d’action est faible et le final peine à convaincre. Même la photographie est assez terne, notamment lorsqu’il faut filmer une partouze chez un voisin, ou une fête d’ados délurés. Il manque un petit truc en plus pour que le film s’échappe de la case « comédie américaine un peu vulgos ».

Au final, Voisins du Troisième Type est un film qui fait le taf le temps d’une soirée. C’est parfois drôle, c’est assez court, on ne s’ennuie pas et on ne peut reprocher au script de vouloir intégrer des thèmes intelligents en son sein. Pour autant, entre une mise en scène banale, des acteurs dans leur zone de confort et un twist qui ne fonctionne pas, ce deuxième d’Akiva Schaffer s’avère sympathique, mais n’ira jamais au-delà de ce qu’on lui demande, alors qu’il en avait les capacités. En l’état, ce n’est déjà pas si mal, mais on aurait pu avoir mieux.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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