avril 27, 2024

Haunt – Mind Freeze

Avis :

Il arrive que notre destinée soit toute tracée. C’est un peu le cas de Trevor William Church qui baigne dans le Hard depuis tout petit. Il faut dire que son père, William Church, est bassiste pour Sammy Hagard. De ce fait, le jeune homme tombe très vite dans la marmite et décide alors de faire plusieurs groupes. Tout d’abord Beastmaker pour qui il chante et joue de la gratte, mais aussi Devil Cross, où il se trouve derrière les fûts ou encore Hysteria pour qui il tapote de la basse. Comme on peut le voir, le garçon est multifonction et c’est en 2017 qu’il fonde Haunt, comme un One Man Band. C’est bien simple, il joue de tout, tout seul, et sort des albums sous sa propre maison de disques, Church Recordings. Stakhanoviste accompli, il sort six albums en trois ans, dont trois en 2020. Mind Freeze est le premier.

Vive les années 80 !

Il faut être fou, ou ne rien avoir d’autre à faire, pour sortir trois albums la même année. Et pourtant, Haunt l’a fait, sous la houlette de Trevor William Church. On pourrait alors avoir peur d’un rythme tellement soutenu que le résultat n’est pas à la hauteur, et malgré tout, Mind Freeze sera une bonne surprise. Light the Beacon ouvre le bal des hostilités, et on se retrouve face à une nappe de clavier qui va survoler un peu tout l’album. Derrière, les riffs sont efficaces, la rythmique ne faiblit pas un seul instant, pas même pour le refrain, et le solo offert sera de belle qualité. Le groupe ne cherche pas à réinventer la sauce, mais il reste dans une zone de confort paisible et rassurante. Hearts on Fire ira chercher un peu plus loin dans la rythmique, déroulant à toute berzingue sur des riffs véloces et puissants.

Plus court et plus concis, il n’empêche que techniquement, c’est irréprochable, et même le refrain rentre très vite en tête. Alors oui, on reste dans du Heavy qui rappelle irrémédiablement les années 80, mais c’est bien foutu et ça donne une patate d’enfer. Mind Freeze sera plus long, allant dans une construction plus complexe et une montée en puissance agréable. La batterie rappelle, comme toujours, des groupes typiques des années 80 et la production, assez inégale, fait très « amateur », mais c’est à se demander si ce n’est pas fait exprès. Divide and Conquer s’appuie sur un rythme relevé et profite aussi de quelques notes de clavier qui viendront apporter une ambiance particulière et salvatrice. Car en effet, au bout d’un moment, on se rend compte que c’est un peu redondant. Il manque à cet album de véritables variations et un apport plus marqué pour davantage nous marquer.

Ça force pas trop sur le thème

Si Saviors of Man ne se foule pas trop la pilule, rejouant un peu la même recette que précédemment, on va pouvoir apprécier quelques évolutions sur cette deuxième partie. Car oui, l’album a été pensé comme un vinyle et séparé en deux parties (vinyle limité à 3000 exemplaires dans le monde). Après donc un morceau sympa et au solo fortiche, on se retrouve avec Fight or Flight, qui est un pur concentré d’énergie. Haunt ne fait pas dans le détail et plonge à corps perdu dans un Heavy franc du collier, qui débute même par un solo des familles. C’est puissant et ça frappe sévère. Derrière, on sera surpris par Have no Fear qui aborde une atmosphère horrifique de la plus belle des manières, rappelant un peu Ghost.

Il est dommage que cela ne tienne pas sur tout l’album, car on sent un vrai potentiel entre les riffs et les nappes de clavier. Après ce titre intéressant (et peut-être le meilleur de l’album), Trevor William Church retombe un peu sur ses travers et pousse dans le même sens. On the Stage est plaisant, mais il reste dans ce que l’on a déjà entendu plusieurs fois. D’où le sentiment de redondance évoqué tout à l’heure. Même Voyager ne viendra pas trop nous chambouler malgré quelques bonnes idées. On reste dans du Heavy 80’s qui use de tics pour mieux évoquer ces années-là. C’est propre, c’est bien foutu, mais ça reste parfois un poil trop facile.

Au final, Mind Freeze, le troisième album du groupe (et premier d’une trilogie sortie en 2020), est plutôt une réussite et un album agréable. Outre son côté années 80, Trevor William Church arrive à fournir un travail de titan et offre 37 minutes d’un Heavy pur jus qui donne une énergie d’enfer. Il est dommage que l’on ressente une légère répétitivité au bout de quelques écoutes, la faute à un manque de variations, ou de pauses, au sein d’un album qui se veut dense et concis.

  • Light the Beacon
  • Hearts on Fire
  • Mind Freeze
  • Divide and Conquer
  • Saviors of Man
  • Fight or Flight
  • Have no Fear
  • On the Stage
  • Voyager

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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