mars 29, 2024

Phantazy – Diary of a Storyteller

Avis :

Certains groupes restent volontairement dans un anonymat qui leur permet de faire un peu ce qu’ils veulent dans leur musique. Si on peut évoquer des personnages masqués afin de maintenir leur vie privée tranquille, d’autres ont fait le choix de ne pas apparaître sur les réseaux sociaux, ne partageant que des artworks de leur travail. C’est un peu le choix de Phantazy, groupe de Métal Sympho dont on ne connait rien et dont il est très difficile de trouver des informations. Une page Facebook avec plus de dix mille fans, quelques photos, et c’est tout. Tout ce que l’on peut trouver c’est qu’il s’agit d’un duo suédois, et que Diary of a Storyteller est le premier long album de la formation. Une formation discrète et qui risque fort de le rester à cause d’un effort qui manque d’identité et d’originalité.

Du Sympho pour papy

La première chose qui frappe quand on écoute Phantazy, c’est que pour du Sympho, il n’y a pas de voix féminine (ce qui n’est pas un problème), mais il n’y a pas non plus de voix masculine forte et marquante. On reste sur quelque chose d’assez plat. Certes, le chanteur a une bonne tonalité et il chante juste, mais tout cela manque d’envergure, de coffre et d’une volonté de pousser un peu plus. De ce fait, le groupe se retrouve figé dans un style qui ne prend jamais d’élans grandiloquent. C’est l’un des grands manques de Phantazy, une production minimaliste qui n’arrive jamais à surpasser son délire de deux mecs fans de Métal Symphonique. C’est dommage, mais certains titres souffrent vraiment du manque de budget, que ce soit le premier titre, Heaven Can You Wait, ou encore Until Forever Comes Along, où la voix tremblotante du chanteur fait plutôt rire.

Ce manque de production et de budget se fait aussi ressentir sur les compositions du groupe. Si on retrouve parfois quelques riffs qui font mouche, la plupart du temps, on se retrouve avec un mid-tempo qui fait un peu de peine. Cette sensation, persistante, d’écouter un Rock sympho des années 80 est bien trop prégnant et empêche vraiment de ressentir quelque chose. Prison of Love est proche de la ringardise en termes de composition, et manque cruellement de fulgurances. Mettre des chœurs en fond ne rend pas la chose plus percutante. Angels Will Cry est une ballade qui est d’une pâleur sans nom, n’arrivant jamais à dépasser son stade de musique molle du genou. Et que dire du lénifiant Even if Your Wings are Broken. Une sorte de piano voix qui se veut touchant mais qui ennuie plus qu’autre chose.

La porte des enfers

Etonnement, le groupe se révèle vraiment lorsqu’il aborde des thèmes qui sont loin des anges et autres mièvreries. A partir du moment où il évoque le diable et toute mythologie se rapportant aux enfers, on retrouve une énergie salvatrice, qui permet de nous sauver de l’ennui. Ainsi, Lords of Hell sera un vrai titre nerveux et rageur, qui bénéficiera même de quelques ajouts aux violons pas dégueulasses. De plus, les riffs sont électriques et l’ensemble fonctionne parfaitement. On se demande encore pourquoi tout l’album n’est pas de cet acabit. Avec Hades Gates, on retrouve cette énergie et cette envie de faire du Sympho percutant et grandiloquant. Comme quoi, les flammes de l’enfer semblent plus inspirantes que les petits angelots à moitié à poil. Alors attention, tout cela reste assez relatif aussi, le groupe n’envoyant pas suffisamment la sauce d’un point de vue vocal.

Enfin, s’il manque un truc à Phantazy, c’est bel et bien une identité propre. Si le mélange d’un rock des années 70 à du Métal Sympho dans What Have I Done peut donner l’illusion d’un savant mélange, on reste tout de même dans quelque chose de déjà entendu plusieurs fois et qui manque d’éléments novateurs. Les deux suédois ont de nombreuses références, mais ils manquent de création propre et n’arrivent jamais à se défaire des références qu’ils utilisent. De ce fait, on a tendance à trouver le temps un peu long lors de l’écoute de cet album qui, s’il n’est pas mauvais, n’a rien de vraiment marquant ou entêtant. Reste à savoir si dans le temps, le duo va continuer sa route et tenter d’autres projets, tentant de se sortir d’une zone de confort qui l’empêche de vraiment exploser.

Au final, Diary of a Storyteller, le premier album de Phantazy, reste une petite curiosité qui aura bien du mal à nous embarquer. Baignant dans un Métal Sympho sans grande envergure ni grandiloquence, le duo suédois propose une galette sympathique mais qui ne marque pas et qui semble avoir des années de retard. Difficile, dès lors, de se tailler une place de choix dans un univers impitoyable qui existe depuis belle lurette maintenant. Peut-être qu’un second album permettra au groupe de mieux s’exprimer.

  • Heaven Can You Wait
  • Moments of Life
  • Angels Will Cry
  • Lords of Hell
  • Prison of Love
  • Love Can Be Blind
  • Until Forever Comes Along
  • Hades Gates
  • Even if Your Wings are Broken
  • What Have I Done
  • Lost and Gone

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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