avril 16, 2024

FurYenS – Plug and Plague

Avis :

Fondé au début des années 2010, FurYenS est un groupe de Thrash métal français originaire de Saint-Etienne. Ville qui semble propice à l’émergence d’un métal violent et percutant, puisque c’est de là que vient avec Benighted, groupe de Black qui aujourd’hui verse plutôt dans un Death/Grindcore puissant. FurYenS aura néanmoins beaucoup plus de mal à se faire connaître que son aîné, puisque malgré deux albums (produits de façon indépendante), c’est en Août 2018 que l’aventure prend fin. Pour autant, doit-on oublier cette formation qui a tenté d’imposer un Thrash très américanisé sur le sol français ? Car après Barback Attack en 2014, c’est trois ans plus tard que sort Plug and Plague et le charme opère vraiment. Très calibré, souvent maladroit dans ses transitions ou dans des paroles débiles, le groupe prouve tout de même qu’il en avait sous la pédale.

Mal à la nuque

Le skeud débute avec Hell Alone, et on sera un peu surpris. Le démarrage est lent, tentant de poser une ambiance un peu lugubre. Chose assez étrange pour du Thrash, qui en général frappe vite et fort dans le lard. Mais il ne faudra pas attendre trop longtemps avant d’en prendre plein la gueule. Rapidement, tout s’accélère et le chant fait écho à un certain Tom Araya de chez Slayer, sans en avoir la chaleur. Et ce sera un peu le défaut de ce titre, qui manque d’épaisseur dans la production, mais aussi d’ampleur dans la voix. C’est techniquement irréprochable (les solos sont dingues), mais tout cela respire fort l’autoproduction et c’est dommage. Le plus étonnant dans tout ça, c’est que c’est seulement sur ce titre que l’on remarque ce manque de finition. The Fantastic Epidemic va gommer ces faiblesses pour fournir un vrai moment Thrash qui ne lambine pas.

Même si le début résonne un peu comme une démonstration, le groupe ne se démonte pas et se lance dans un morceau nerveux, avec ses passages plus « doux » qui permettent de bien marquer une rupture de ton et d’être plus percutant quand il faut repartir de l’avant. Puis les titres suivants vont venir nous détruire la nuque. Facing the Threat est d’une efficacité redoutable avec sa batterie qui tabasse et son chant scandé et crié qui nous laisse sur le carreau. C’est impressionnant de maîtrise et de cœur. Mais c’est oublié Dead Brain Market et son introduction à la basse, qui va lancer alors les grattes sur un riff imparable qui va nous faire headbanger dans tous les sens. Le groupe a ce sens inné du riffing qui fonctionne et cela donne à l’ensemble une rythmique infernale qui ne faiblit à aucun moment.

Vitesse et précision

Avec Genitals Crusher, le groupe démontre aussi le niveau de son batteur. L’introduction est impressionnante et il ne va jamais faiblir. Chose étonnante quand on sait que pour el premier album, le batteur était le guitariste, et il a pris la place derrière les fûts pour ce second album. Un talent assez incroyable qui doit faire des jaloux. Rape Meat fait la part belle aux riffs rapides et efficaces et rien ne viendra troubler ce doux moment. Le chant évolue, avec une alternance entre une voix nasillarde et aigue et un chant plus guttural et plus profond. Chant qui d’ailleurs correspond un peu mieux à l’univers recherché. Carnal N°5 est un autre morceau intéressant, long (plus de six minutes) et qui tente vraiment des choses, de son intro déstructurée à son démarrage lent mais bien lourdingue. Le groupe ne se fixe pas de limites, et cela se ressent.

On pourra presque y voir quelques variations étonnantes, à la manière de Into the Void qui offre des riffs plus légers, tout en gardant une rapidité d’exécution à nous arracher les cheveux. Le chant est beaucoup plus lugubre ici, avec un voix grave mise en avant qui donne un côté Death fort sympathique à l’ensemble. Ulthrash continuera le chemin tout tracé en gardant une vitesse folle et en frappant fort continuellement. Enfin, Oblivion est une parfaite synthèse de tout ce qu’est capable le groupe, clôturant alors son album de la plus belle des façons.

Au final, Plug and Plague, le second album de FurYenS, est une très bonne surprise. Plongeant sans préavis dans un Thrash métal tout ce qu’il y a de plus traditionnel, les français soufflent un vent chaud sur un genre trop peu représenté chez nous. Et non seulement c’est rare, mais en plus, c’est bien foutu avec des techniciens de malade. Il est dommage que le groupe ait splitté en 2018, car des formations de cette trempe, ça ne court pas les rues en France…

  • Hell Alone
  • The Fantastic Epidemic
  • Facing the Threat
  • Dead Brain Market
  • Genitals Crusher
  • Rape Meat
  • Carnal n°5
  • Into the Void
  • Ulthrash
  • Oblivion

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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