avril 19, 2024

Aftermath – La Maison du Malheur

De : Peter Winther

Avec Ashley Greene, Shawn Ashmore, Britt Baron, Alexander Bedria

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un couple à bout de souffle accepte d’emménager dans une maison qui serait au-dessus de leurs moyens si les murs n’avaient pas un passé douteux. Dans une ultime tentative de repartir à zéro, ils acceptent l’offre. Peu de temps après, les amoureux sont victimes de faits étranges…

Avis :

Co-producteur des films de Roland Emmerich dans les années 90, Peter Winther a disparu des radars pendant de longues années. Végétant dans la production et le montage de quelques films allemands, c’est au milieu des années 2000 que le monsieur s’essaye à la réalisation. Rien de bien notable, mais c’est dans l’horreur qu’il semble s’épanouir. Aftermath, disponible sur Netflix, est son dernier film en date et il piège un couple à la dérive dans une maison qui semble hantée, du moins c’est ce que pense la femme dudit couple. A la manière de très nombreux longs-métrages qui explorent déjà ce sujet, Within – Dans les Murs, The Pact, The Intruders, Housebound, Aftermath ne sort pas vraiment du lot et a tous les atours d’un téléfilm de luxe, dont Netflix a acquis les droits avec facilité. Mais pourquoi ce film n’est-il pas bon ?

La maison du malheur

Natalie et Kevin ont du mal à se retrouver. Il faut dire que lui a retrouvé son frère mort pendu à son placard et qu’il a pris sa femme en flagrant délit de tromperie. Pour autant, avec l’aide d’une psychologue, ils essayent d’avancer malgré tout, et visiblement, l’achat d’une nouvelle maison au rabais à cause d’un meurtre sordide, est la solution à tous leurs problèmes. Manque de bol, il se passe des choses étranges dans la baraque et Kevin accuse sa femme d’avoir des cauchemars. De plus, les soucis s’accumulent lorsque Kevin reprend ses études et forme un duo avec une jolie étudiante, alors que Natalie trouve un investisseur pour son magasin de fringues et qu’il s’agit de l’homme avec qui elle a trompé Kevin. Bref, ce n’est pas la joie à la maison, et les choses ne vont faire qu’empirer.

Avec Aftermath, on se retrouve rapidement dans un thriller horrifique qui essaye de mettre un fond à son histoire, avec un couple dysfonctionnel qui essaye de se retrouver. Peter Winther porte une attention toute particulière à ce couple qui accumule les histoires. Lui n’arrive pas à pardonner à sa femme, mais il refuse de la quitter. Elle semble tomber dans une spirale infernale où personne ne la croit. L’intention est louable, cela permet d’avoir du grain à moudre et de donner des éléments paranoïaques à l’histoire, mais force est de constater que ça ne marche pas vraiment. Le problème vient principalement du couple en lui-même qui est vraiment désagréable. Leurs engueulades sont pénibles et ne trouvent jamais de solution viable. De plus, on a du mal à croire à ce lien qui les unit, tant ils semblent se détester. Il manque vraiment du liant à cette histoire.

Les rats dans les murs

Outre ce couple assez pédant et son histoire rocambolesque, on va avoir tout une planquée de personnages secondaires qui n’auront que quelques passages sans aucun sens. Natalie a des problèmes relationnels avec sa mère (pour en rajouter une couche) et on aura droit à une scène de diner avec une engueulade qui n’amènera à rien. De même, sa petite sœur va disparaître du jour au lendemain, et personne ne lance de recherches ou ne semble s’en soucier. Du côté de Kevin, hormis ses deux potes de boulot, il aura une amie à la faculté avec qui il pourrait coucher, mais le film ne laisse aucun doute dessus, il n’en a pas envie et il n’y a rien de sensuel dans cette relation. Tout comme Natalie qui reprend contact malgré elle avec son amant et qui ne laisse planer aucun doute sur sa volonté de tirer un trait sur le passé.

Un passé qui viendra hanter encore et toujours le couple, avec des éléments inquiétants dans la maison, comme un abonnement à un magazine porno, des fleurs signées de la main de l’amant ou encore un chien qui tombe malade. Tout cela entretient le mystère autour de la maison, que le réalisateur veut nous faire croire hanter. Pour cela, il use d’artifices factices avec des portes qui grincent et des bras qui apparaissent. Manque de bol, tout cela sera bien trop grossier pour nous tenir en haleine te on aura tôt fait de découvrir le pot aux roses. C’est tellement mal fichu et Peter Winther est tellement incapable de garder son suspens que l’on va suivre ce film sans aucune surprise. Alors oui, il y a, en parallèle de ça, un problème avec les anciens propriétaires et une histoire de jalousie, mais c’est du remplissage pour brouiller les pistes.

Plus thriller qu’horreur

Aftermath est un film qui a de bons côtés. Même si on reste dans un téléfilm de luxe dans la mise en scène et tout le travail technique, on ne peut pas dire que le scénario brasse du vide. Le réalisateur essaye d’y injecter un fond et de travailler l’amour d’un couple en difficulté. De ce fait, on se rapproche plus d’un thriller que d’un film d’horreur. Seul le dernier tiers arpente le chemin sinueux de l’horreur pure avec son tueur dans les murs et le combat ultime pour s’en sortir. On reste dans quelque chose de très téléphoné où le couple va devoir s’unir pour combattre la menace. La montée en tension ne se fait jamais vraiment, et le cinéaste réussit à déconstruire tout cela avec une image finale débile et sans intérêt où les occupant quittent la maison en faisant un doigt d’honneur.

Au final, Aftermath est un film qui n’apporte rien de neuf au genre et qui a même le talent de se faire en deçà de tout ce qui a été fait avant. Si l’histoire du couple peut donner un semblant de substance à l’ensemble, on reste dans quelque chose de très formaté, qui tient grâce au couple Ashley Greene/Shawn Ashmore. En dehors de ça, c’est un peu le vide et le réalisateur ne tient jamais sa tension, laissant même en suspens certains personnages, et n’octroyant jamais d’élans dramatiques à certaines disparitions (si ce n’est celle du chien). En bref, un coup d’épée dans l’eau…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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