De : Adam Massey
Avec Miranda Cosgrove, Austin Butler, Donal Logue, Tom Sizemore
Année : 2015
Pays : Canada
Genre : Horreur
Résumé :
Après le décès de sa mère, une adolescente emménage dans une nouvelle maison où elle ne tarde pas à être témoin d’évènements étranges. Elle tente de percer le mystère…
Avis :
Le Canada n’est pas une terre réputée pour ses films d’horreur. Bien que certains films québécois sortent du lot comme 5150 Rue des Ormes ou Les 7 Jours du Talion, il n’y a vraiment que Vincenzo Natali qui a eu son mot à dire avec Cube ou Splice. Néanmoins, le pays tente de redorer son blason avec des productions plus intimes et qui ont du mal à trouver le chemin des salles voire même des bacs à DVD dans notre pays. Alors quelle solution pour voir des petits films d’horreur canadiens ? La VOD tabernacle ! C’est ainsi que The Intruders franchit les frontières pour arriver tout discrètement dans notre verte contrée sans pour autant obtenir un retour flamboyant. Bien au contraire, le film d’Adam Bassey n’a pas fait de bruit et pire que cela, il aborde un titre qui peut semer la confusion avec un slasher des années 80 ou encore le film d’épouvante de Fresnadillo avec Clive Owen. Mais que nenni, The Intruders est une petite production horrifique qui fait écho à un autre film d’épouvante, The Pact, mais en moins bien.
Il faut dire que le film ne part pas sur la bonne voie. Voulant aborder rapidement un traumatisme infantile, celui de la perte d’un de ses parents, le film perd d’entrée de jeu son équilibre, utilisant les grosses ficelles du thriller avec un voisin suspect et du drame larmoyant d’une jeune fille qui cherche à se reconstruire. On sent bien la volonté du réalisateur de creuser la psychologie de son héroïne, de lui chercher une distraction pour échapper à la vérité, mais cela est bien trop appuyé et le film n’arrive pas à susciter de l’empathie pour son personnage principale. Même si Miranda Cosgrove est charmante et ne joue pas trop mal, elle reste trop linéaire dans sa façon de voir les choses et demeure énervante dans ses coups de folie. D’autant plus que les liens entre elle et les autres personnages, dont son père, sont soit trop lisses, soit trop rapides. Elle subit un traumatisme, refuse de vivre dans une nouvelle demeure mais va voir sa voisine pour lui parler. Elle tombe aussi rapidement amoureuse d’un parfait inconnu, qui pourrait être un suspect dans le visiteur de sa baraque. C’est assez mal foutu et mal avisé.
D’autant plus que le film souffre d’un vrai mystère. Si le spectateur va se laisser prendre au jeu au tout début du film, pensant qu’il s’agit soit d’un fantôme, soit d’un des personnages que l’on rencontre, ce qui est plutôt bien fait, le film se fourvoie complètement sur sa résolution finale. Recherchant une solution dans le passif de la maison, il est rarement fait mention de ce qu’il va se passer et le twist de fin, ou plutôt la révélation tombe à l’eau et décevra par sa facilité. C’est d’autant plus dommage que le film fait référence à The Pact, un film exactement dans le même genre mais beaucoup mieux amené avec une gestion plus crédible du drame familial. D’ailleurs, le film manque encore une fois de crédibilité dans la gestion du traumatisme par le père, qui préfère shooter sa fille et se barrer au taf, la laissant toute seule dans la maison, avec l’hypothèse qu’elle fasse une crise de démence. Bref, au niveau de l’écriture, il manque vraiment une cohérence entre le drame et les actions faites pour gérer le traumatisme.
Mais le pire dans tout ça, c’est que le film ne fait pas peur un seul instant, la faute justement à un manque flagrant d’équilibre et d’idées. Essayant vainement de voguer entre les genres comme le film de fantômes ou le voisin psychopathe (qui ne voit pas sa fille pendant deux jours et semble assez peu inquiet), le film n’arrive jamais à susciter de la peur ou de l’angoisse, à cause de scare jumps éculés et de quelques effets de style qui ne parviendront jamais à surprendre ou à un engendrer une émotion forte. La preuve en est faite avec l’utilisation d’un plastique semi-opaque pour faire apparaître en arrière-plan une silhouette fantomatique. Et c’est dommage parce que l’idée, même si elle reste simpliste et déjà-vu peut donner quelques moments de frousse ou semer un vrai doute dans l’origine des disparitions. Sauf que là, on cherche la facilité et la séquence finale manque vraiment de punch.
Au final, The Intruders est un film qui ne marquera pas les esprits car il est trop mal géré sur différents points. S’attardant trop sur le drame familial, le film oublie de susciter le moindre sentiment de peur alors que c’est le but premier de tout film d’épouvante. Malheureusement, le film est aussi trop lent dans sa gestion du drame, montrant un manque d’équilibre entre les différents genres qu’il veut aborder et créant souvent l’ennui et l’attente. Bref, un film lambda, sans saveur, mais essaye d’être honnête sans jamais réussir son pari premier surprendre et faire peur.
Note : 07/20
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Par AqME