avril 19, 2024

Encanto – La Fantastique Famille Madrigal – A-t-on Besoin de Magie?

Titre Original : Encanto

De : Byron Howard, Jared Bush, Charise Castro Smith

Avec les Voix Originales de Stephanie Beatriz, John Leguizamo, Wilmer Valderrama, Maria Cecilia Botero

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de Colombie, la fantastique famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, un endroit merveilleux appelé Encanto. L’Encanto a doté chacun des enfants de la famille d’une faculté magique allant d’une force surhumaine au pouvoir de guérison. Seule Mirabel n’a reçu aucun don particulier. Mais lorsque la magie de l’Encanto se trouve menacée, la seule enfant ordinaire de cette famille extraordinaire va peut-être se révéler leur unique espoir…

Avis :

Depuis quelques temps, Disney (et Pixar bien évidemment), ont pris pour habitude de visiter les pays sud-américains pour trouver leurs intrigues. Cela permet de découvrir de nouvelles cultures et de trouver des histoires qui font voyager. Ainsi donc, après le Mexique de Coco, Byron Howard, Jared Bush et Charise Castro Smith nous entrainent dans une Colombie fantasmée, où les us et coutumes ont la dent dure et où la magie a une place importante. Soixantième film estampillé Disney Classique, Encanto est le Disney de fin d’année qui s’écarte volontairement des traditions de Noël pour offrir un shot de bonne humeur en ces temps moroses. Cependant, entre une promotion qui frôle le zéro pointé et un univers qui peut rappeler Coco, le film mérite-t-il toute notre attention ?

Famille et magie

Le principal point d’ancrage du film réside dans la famille. On va y suivre Mirabel, membre de la famille Madrigal composée de la grand-mère, de ses deux filles et d’une pléthore de petits enfants. Bien évidemment, on y apprend qu’il y a aussi un fils disparu. A un certain âge, tous les enfants participent à un rituel visant à leur donner un pouvoir magique. Toute la famille a un pouvoir, sauf Mirabel. Cela donnera lieu à divers thèmes autour de la confiance en soi et de la différence, mais permettra surtout de tisser une intrigue autour de l’amour, de la famille et des liens qui unissent les gens, malgré des goûts différents. Cet aspect de la magie est très important dans ce film, puisqu’elle symbolise la paix dans l’Encanto, ce lieu protégé des étrangers, et assure la force de la famille au sein d’un village qui se repose sur elle.

Cette magie est symbolisée par une bougie éternelle, qui va vaciller et briser petit à petit la maison dans laquelle vit la famille. Refont donc surface les démons du passé et une prédiction où l’on voyait Mirabel avec la maison détruite derrière elle. La grand-mère, très dure avec les membres de la famille, pointe du doigt l’héroïne et sa « jalousie » à cause de son absence de pouvoir. Un autre thème qui sera alors exploré avec insistance, celui de la destinée et de tout faire pour la combattre, afin de s’assumer tel que l’on est. Comme tout Disney qui se respecte, Encanto va évoquer l’héroïne qui se découvre, qui veut se dépasser et qui va devoir faire face à de gros problèmes. Ce qui change vraiment, c’est qu’il n’y a pas vraiment de méchant dans cette histoire. Ici, l’ennemi est dans les émotions et les ressentis, dans les sentiments.

Mirabel et les autres

Cette absence d’ennemi est assez intéressante car il force les réalisateurs à trouver des thèmes forts au sein de grande famille. Ainsi, on pourra voir des personnalités très différentes s’affronter autour de l’amour, de ses réactions envers d’autres membres ou encore de l’égoïsme latent de certains. Les personnages seront alors bien travaillés, surtout Mirabel, héroïne sans pouvoir qui doit s’affirmer, grandir. C’est elle qui va faire tous les efforts pour sortir sa famille d’un mauvais pas, et c’est elle qui va tout détruire pour pouvoir reconstruire de meilleures bases par la suite. Ses relations tumultueuses avec ses sœurs vont permettre de mettre à jour des mal-être importants, que l’on peut retrouver chez nous. La sensation de ne pas se sentir utile, cacher son véritable soi à tout le monde pour paraître quelqu’un d’autre, fuir sa famille pour protéger quelqu’un que l’on aime, etc…

Néanmoins, le film fait vraiment la part belle à Mirabel, qui sera vraiment le point central de l’intrigue, au point d’effacer certains personnages qui n’auront que peu d’impact. On pense à la cousine qui peut entendre à des kilomètres, ou encore le petit garçon qui peut parler avec les animaux. Des personnages qui auront un petit rôle, mais qui manque d’épaisseur et d’intérêt. D’ailleurs, Mirabel est tellement au centre de l’intrigue que les réalisateurs l’ont affublée d’une paire de lunettes, ce qui n’est pas anodin, lui conférant ainsi une sorte de handicap, faisant d’elle une héroïne de tous les jours, avec qui il sera facile de s’identifier. Ses relations avec ses parents seront tout de même amoindries et on ressentira aussi une sorte d’urgence à conclure le film, en allant trop vite dans la relation avec la grand-mère, qui s’excuse de manière abrupte alors que la maison est détruite.

Et les adultes alors ?

Malgré quelques petit défauts, Encanto nous embarque dans une jolie histoire où les enfants trouveront leur compte. Les principaux thèmes sont accessibles, la famille est encore au centre du film, et surtout, on y voit la volonté de montrer que peu importe son physique, si on s’en donne les moyens, on peut réussir à tout, comme si on avait des super-pouvoirs. Pour les adultes, l’émotion sera aussi au rendez-vous avec la réconciliation, mais pas que. En effet, les origines de la famille se trouve dans l’immigration et cette force de quitter son pays en proie à la guerre. Un thème étonnant (et violent) qui résonne comme d’actualité, montrant des gens en souffrance qui veulent juste vivre en sécurité. Seuls les adultes peuvent comprendre cela et c’est amené avec intelligence et sobriété.

Une sobriété totalement absente des chansons. Lin-Manuel Miranda est dans les parages et comme d’habitude, il ne fait pas les choses à moitié. Le film est ponctué par huit chansons qui durent trois plombes. Alors certes, elles sont enjouées et fédératrices, mais elles sont longues et surtout, dans la version française, on ne comprend pas toujours les paroles. La pire étant celle qui réconcilie les deux sœurs, où l’on ne comprend absolument rien aux paroles. Si les enfants apprécieront les rythmiques endiablées, les adultes resteront plutôt de marbre, même si cela permet de mettre en avant de jolis tableaux et des graphismes toujours aussi charmants.

Au final, Encanto est un joli film qui met de bonne humeur et qui coche toutes les cases du long-métrage Disney. Sans jamais révolutionner le genre ou y apporter un peu de nouveautés, ce dernier Disney Classique en date fait largement le taf et propose une plongée colorée dans une Colombie fantasmée aux côtés d’une famille dysfonctionnelle qui va devoir se rabibocher pour maintenir la flamme de l’amour. Un film intéressant à plus d’un titre, qui oublie parfois ses personnages secondaires, qui a beaucoup trop de musiques inutiles, mais qui reste idéal pour les fêtes de fin d’année, et se faire plaisir en famille.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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