mars 28, 2024

Spider-Man 2

De : Sam Raimi

Avc Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Alfred Molina

Année : 2004

Pays : Etats-Unis

Genre : Super-Héros

Résumé :

Ecartelé entre son identité secrète de Spider-Man et sa vie d’étudiant, Peter Parker n’a pas réussi à garder celle qu’il aime, Mary Jane, qui est aujourd’hui comédienne et fréquente quelqu’un d’autre. Guidé par son seul sens du devoir, Peter vit désormais chacun de ses pouvoirs à la fois comme un don et comme une malédiction.
Par ailleurs, l’amitié entre Peter et Harry Osborn est elle aussi menacée. Harry rêve plus que jamais de se venger de Spider-Man, qu’il juge responsable de la mort de son père.
La vie de Peter se complique encore lorsque surgit un nouvel ennemi : le redoutable Dr Otto Octavius. Cerné par les choix et les épreuves qui engagent aussi bien sa vie intime que l’avenir du monde, Peter doit affronter son destin et faire appel à tous ses pouvoirs afin de se battre sur tous les fronts…

Avis :

Si aujourd’hui Marvel a les pleins pouvoirs sur ses super-héros, on a souvent la sensation que la boîte de production ne sait pas trop quoi en faire. Si la phase I du MCU était plutôt sympathique, force est de constater que la qualité des films baisse drastiquement avec la Phase II et surtout la Phase III. S’adressant à un public plus jeune, voulant à tout prix mettre de la vanne dans les moments tendus, le MCU s’est un peu perdu, aussi bien dans ses scénarios que dans ses réalisations, ternes. Et si maintenant, on retrouve des noms un peu plus « arty » à la mise en scène, il aura fallu du temps au MCU pour ne plus accepter que des yes men. Pourtant, si on remonte dans les années 2000, on retrouve des adaptations réussies, comme les deux premier Spider-Man de Sam Raimi.

Fracture psychologique

Enorme succès au box-office en 2002, il n’en fallait pas plus pour que les producteurs et Sam Raimi lui-même se mettent rapidement au travail pour une suite. Ainsi donc, tout le monde, ou presque, rempile pour Spider-Man 2, avec un nouveau méchant, le Dr. Octopus. Dans cette suite, on retrouve un Peter Parker perclus de doutes, qui se démène pour faire le bien, mais qui est détruit par le journal local. Abattu, on lui prête même une allégeance au Dr. Octopus, un célèbre génie dont la dernière expérience a mal tourné, tuant sa femme et lui greffant quatre grands tentacules qui contrôle son esprit. Pour autant, Peter Parker va devoir faire des choix entre sa vie privée et sa vie de héros, trouvant un juste équilibre pour ne pas perdre la boule. C’est sur cette piste-là que le film va faire le plus gros effort.

Restant dans une démarche claire, Sam Raimi veut peaufiner l’écriture de son héros, tout en lui proposant un nouveau défi. Ou plutôt plusieurs grands défis. Et le premier d’entre tous, c’est ce combat contre lui-même. La vie de Peter Parker est complexe à mener, entre une vie « normale » où il ne réussit rien, et une vie de super-héros qui devrait être gratifiante, mais qui ne l’est pas vraiment. Le réalisateur filme alors cette fissure psychologique dans différents moments-clés de la vie du héros, comme sa déclaration d’amour à Mary-Jane, ou encore ses conflits avec son meilleur ami, qui veut la peau de Spider-Man pour le meurtre de son père (le Bouffon Vert). Du coup, le premier vrai combat que doit mener Peter, c’est contre lui et ses choix. Cela est symbolisé par une perte de pouvoir, appuyant ses doutes d’être un bon justicier.

Dans les tentacules

Bien évidemment, l’autre ennemi sera le Dr. Octopus, pensé un temps pour être le vilain du premier film. Mais Sam Raimi, en grand amour des comics, a fait le forcing pour qu’il passe après le Bouffon Vert. Si on est dans la redite sur les origines du méchant, à savoir un scientifique pour qui l’expérience ne se passe pas comme prévu, on aura un personnage plus complexe que Norman Osborn, et plus tragique. Victime d’un accident, mais aussi victime de ses propres tentacules qui contrôlent son esprit, Dr. Octopus voit sa nouvelle réussite comme une revanche sur la vie passée, comme une façon de rattraper la mort de son amour. Finalement, en y repensant, Dr. Octopus est un méchant très shakespearien et il apporte une autre dimension au film. Une dimension tragique, comme dit précédemment, mais aussi impressionnante, avec une force d’omnipotence, quand il déboule avec ses armes.

Enfin, le dernier ennemi de Spider-Man dans ce film, c’est l’amour. Si beaucoup reproche un côté niais à la romance entre Peter et MJ, elle permet d’approfondir un peu plus le personnage et le rendre encore plus trouble. Il se refuse tout amour, pour protéger MJ, mais d’un autre côté, il est amoureux d’elle depuis son plus jeune âge et n’a pas envie de la blesser moralement. Cette dichotomie apporte des rapports rugueux, parfois tristes, mais qui vont permettre de créer une nouvelle relation et de faire évoluer tout ce petit monde. Oui, ça prend de la place dans l’intrigue et dans l’action, mais cela est nécessaire pour ressentir une profonde empathie envers notre héros. Sans compter sur ses actes de bravoure et la fameuse scène du métro, qui découle sur un élan christique assez fort en symbole, renforçant la nécessité d’un tel héros.

Cthulhu ?

Enfin, la grande force de ce film, outre son histoire qui est solide avec des personnages forts et marqués, c’est sa réalisation. Si le premier était déjà une véritable réussite, avec des séquences qui fonctionnent toujours aujourd’hui (même avec des CGI numériques), Sam Raimi va encore plus loin ici. Restant dans le registre du super-héros, il va en profiter pour icôniser le Dr. Octopus dans une séquence dantesque digne d’un film d’horreur. La scène dans l’hôpital rappelle les bons moments d’Evil Dead et la mise en scène est incroyable. C’est dynamique, les tentacules sont de vrais monstres et il y a une réelle maîtrise du sujet. Mais le réalisateur prouve aussi qu’il est capable de filmer de la romance, ou encore des scènes d’action monstrueuses. Et, cerise sur le gâteau, les effets spéciaux n’ont pas vraiment vieilli, contrairement à d’autres films plus récents. Une belle prouesse !

Au final, Spider-Man 2 est peut-être le film ultime sur l’homme-araignée. Epique, nerveux, beau et romantique, le film coche toutes les cases du comic book parfait et Sam Raimi se régale à la réalisation. Si on peut pester contre l’aspect gnangnan de la romance, ou encore sur quelques longueurs lorsque Peter se cherche, il n’en demeure pas moins que le film ne prend pas son spectateur pour un ado débile, et approfondit sa mythologie pour offrir un super-héros complexe, avec ses défauts, humain. Chose que l’on perd drastiquement aujourd’hui.

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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