avril 25, 2024

Trillium – Tectonic

Avis :

Amanda Somerville n’est pas foncièrement un nom très connu dans le monde du métal. Sauf pour les aficionados du métal symphonique où les voix féminines et lyriques dominent. En effet, la demoiselle a participé à moult projets, s’associant à des groupes comme Avantasia, Epica ou encore Kamelot, écrivant même certains albums pour lesdits groupes. Son plus gros succès restera alors son association avec Sascha Paeth pour fournir plusieurs projets, dont l’opéra métal Aina. Elle s’est aussi associée avec le guitariste d’Avantasia pour un projet plus personnel, Trillium. Avec un premier album sorti en 2011, il faudra attendre sept années et un bon nettoyage dans le line-up pour voir débouler un nouvel opus. Au revoir Sascha et bonjour Sander Gommans, qui n’est autre que le mari d’Amanda Somerville. Tectonic est donc le second album de Trillium et il s’agit-là d’un effort assez simple et trop calibré, malheureusement…

Le skeud débute avec Time to Shine. Après une introduction un peu grandiloquente, on se retrouve avec des riffs assez intéressants, car plutôt rugueux. La voix de la chanteuse est plutôt sympathique et on voit qu’elle peut partir assez loin. Et le refrain, bien que très pop, reste entêtant et l’ensemble est cohérent. Néanmoins, on sent que tout cela est calibré pour un certain public, celui amateur d’Evanescence et de métal alternatif avec quelques poussées lyriques, mais pas trop. Cela sera confirmé par Stand Up. Moins percutant et rapide que le morceau précédent, on assiste, impuissant, à une plongée dans un titre commercial en diable et qui n’a pas vraiment grand-chose pour lui. Si ce n’est un riff qui vient nous gratouiller en fond, mais sans jamais nous marquer vraiment. Là encore, le groupe essaye de marquer avec son refrain, mais c’est inefficace. Et la ressemblance avec Evanescence est frappante.

En abordant Full Speed Ahead, on se dit que le groupe a changé son fusil d’épaule. En effet, le démarrage est percutant, rapide et démontre un talent inné chez les musicos. Bien rapidement, tout cela va prendre une couleur un peu trop claire et on se retrouve face à un morceau sympathique, meilleur que les deux précédents, mais qui ne va pas au bout des choses. Encore une fois, c’est calibré, ça ne sort jamais de sa zone de confort et on reste dans un style trop proche du groupe d’Amy Lee. Jusque dans la voix de la chanteuse, qui possède la même tessiture. Hit Me ira jusqu’à ralentir encore le rythme pour un titre sans réel saveur et qui s’oublie assez vite. Et c’est tout le problème de ce genre d’effort. Des morceaux trop standards qui ne restent jamais en tête, car ils se ressemblent tous.

Ce que l’on peut aussi reprocher au groupe, sur cet album du moins, c’est qu’il manque d’effets lyriques vraiment imposants. C’est un peu comme si la chanteuse ne se sentait pas capable de partir sur des productions plus grandiloquentes, plus puissantes, comme Within Temptation ou même Nightwish, pour citer les plus connues. Fighting Fate aurait pu être un gros morceau, mais il n’arrive à se détacher d’un univers trop fade pour emballer. Reste une ambiance un peu plus sombre que dans les autres titres. Mais c’est surtout Nocturna qui va susciter beaucoup d’ennui. Ici, on navigue en plein Evanescence et les similitudes sont très nombreuses. Que ce soit dans la structure du morceau, dans la voix de la chanteuse, dans les petits gimmicks sonores, tout est similaire. Et de ce fait, on se fait grandement chier durant l’écoute. Il s’agit-là d’un morceau qui manque de punch et d’impact.

Enfin, pour la dernière partie de l’album, on va enchainer les morceaux sans réelle envie. C’est sympathique, mais c’est bien tout. Fatal Mistake peut se voir comme la pierre angulaire de l’album, avec une longue durée, une volonté d’aller vers autre chose de plus grand et surtout, un petit solo qui va faire son effet. C’est peu de chose, mais suffisant pour être signalé. Shards sera un autre titre agréable, avec un peu plus de technique, mais rien de très mirobolant. Cliché Freak Show n’arrivera jamais à proposer une ambiance intéressant malgré son final qui met en avant des sons de fête foraine malsaine. Et Eternal Spring décevra par son statut de ballade chiante et sans aucun relief. Bref, même si ça reste écoutable, et même parfois plaisant, ça ne restera jamais vraiment en tête.

Au final, Tectonic, le dernier album en date de Trillium, n’est pas vraiment le genre de disque qui va faire bouger les plaques terrestres. Si l’on ne peut renier son côté attachant et son aspect légèrement lyrique qui plaira sans doute aux fans d’Amy Lee, il reste tout de même un effort assez fade et sans réelle imagination. Trop calibré, sans moment vraiment marquant ni liant entre les pistes pour raconter une histoire, on reste dans l’attente, vaine, que ça décolle à un moment ou un autre. Bref, sympathique, mais complètement anecdotique.

  • Time to Shine
  • Stand Up
  • Full Speed Ahead
  • Hit Me
  • Fighting Fate
  • Nocturna
  • Fatal Mistake
  • Shards
  • Cliché Freak Show
  • Eternal Spring

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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