avril 25, 2024

Resident Evil Damnation

Titre Original : Biohazard : Damnation

De : Makoto Kamiya

Avec les Voix Originales de Matthew Mercer, Courtenay Taylor, Robin Sachs, Carolyn Lawrence

Année : 2012

Pays : Japon

Genre : Animation

Résumé :

Suite du film « Resident Evil: Degeneration », se concentrant sur le personnage de Leon S. Kennedy aux prises avec des créatures monstrueuses dans une ville d’Europe de l’Est en guerre.

Avis :

C’est en 2008 que sort le premier Resident Evil en version animation. Réalisé par Makoto Kamiya, Resident Evil : Degeneration prend place entre le quatrième jeu et le cinquième. On va y suivre un Leon S. Kennedy qui se frite avec des zombies dans un aéroport, puis dans un laboratoire pharmaceutique. Le film essaye de parler des manipulations des riches pour vendre des vaccins et d’une lutte avec des bioterroristes qui veulent prouver les mauvais agissements des riches industriels. Si le fond était louable, la qualité de l’animation et le scénario dans sa globalité furent de grosses purges. Le film est un désastre dans tous les sens du terme. Alors il est très étonnant d’en trouver une « suite » quatre ans plus tard avec Resident Evil Damnation. Mais le résultat est-il aussi catastrophique ? Y a-t-il quelque chose à sauver là-dedans ?

Du mieux

L’un des principaux reproches que l’on pouvait faire à Degeneration, c’était ses graphismes désuets et d’une pauvreté crasse. C’est-à-dire que le film était déjà en retard par rapport à l’époque où il est sorti. De ce fait, quatre ans plus tard, on voit une nette amélioration. Certainement que cela est dû à un budget plus conséquent, mais on sent que les choses se sont améliorées. Les décors sont un peu plus denses, même si on aura droit à une ville vide, et certains passages sont mieux maîtrisés, comme l’introduction, ou encore lorsque Leon se retrouve à arpenter un parking souterrain avec un licker aux fesses. Alors certes, ce n’est pas la panacée et le film va souffrir de passages à vide, notamment sur la fin, avec des gros monstres indestructibles qui flirtent avec le mauvais goût. On reste dans de l’animation assez pauvre et qui vieillit relativement mal.

Le mieux réside aussi dans une parcelle de son scénario. Ici, exit les laboratoires pharmaceutiques et leurs manipulations internes pour gagner de la thune. Là, on part dans un petit pays de l’Est de l’Europe en guerre, et dont la présidente est prête à tout pour agrandir les frontières, quitte à faire la guerre aux pays voisins. Sauf qu’une armée de rebelles en a décidé autrement. Le film prend le parti de parler de manigances politiques et d’utiliser des expériences pour créer une armée améliorée. Ce n’est pas nouveau, et on connait déjà le délire autour des super-soldats (Jurassic World et ses dinosaures intelligents n’en est qu’un exemple), mais avec Resident Evil, ça change un peu et on voit que le film veut s’éloigner un peu de la licence. On notera aussi un Leon S. Kennedy mieux construit, moins mutique, et qui continue à se battre contre les Plaga.

Du toujours pas bon

Malgré les bons points que l’on peut énumérer, le film reste assez mauvais, car ces points sont des comparaisons avec le précédent opus qui était catastrophique. Ici, on retrouve toujours des choses qui sont insupportables. Par exemple, le film est inégal d’un point de vue graphique. Les animations sur les visages sont toujours aussi laborieuses. On a des soucis dans l’animation des cheveux et on a toujours cette sensation de voir un film qui a des années de retard. La séquence finale, avec la grosse baston autour de mutants gigantesques, est d’une pauvreté crasse. Et si on ajoute à cela une débilité impressionnante dans la gestion de cette bagarre, on obtient un truc assez indigeste. Resident Evil, comme quasiment à chaque fois, perd de sa tension dramatique pour partir dans des délires explosifs qui abîment les moments de peur vécus précédemment. On perd en sobriété et en efficacité.

Ensuite, au niveau du scénario, on aura droit à quelques problèmes de gestion. La guerre civile qui explose dans le pays est assez incompréhensible et les personnages, qui se veulent complexes, ne sont finalement que des caricatures. On retrouve une armée rebelle qui est prête à se sacrifier pour contrôler des lickers. Et une présidente qui a réussi, on ne sait pas comment, à créer un laboratoire pour faire des monstres titanesques et surpuissants. Au milieu de tout ça végète une armée américaine qui retire ses troupes pour ne pas s’impliquer. Le film lorgne sur des tensions géopolitiques, mais il ne s’élève jamais pour rester sur Leon qui aide le chef des rebelles à combattre une présidente sans foi ni loi. On y rajoute un personnage culte de la saga vidéoludique pour plaire aux fans, mais concrètement, tout cela ne brasse que du vent et ne sert strictement à rien.

Des personnages aussi travaillés que des zombies

Enfin, tout comme l’opus précédent, les personnages sont le réel point faible du titre. Outre des personnages secondaires qui n’ont qu’une fonction et ne sont que des caricatures (comme le gros rigolo qui danse tout le temps et qui va se sacrifier), les personnages principaux n’ont pas grand-chose à dire. Leon reste une sorte de mercenaire au grand cœur qui se bat contre les monstres pour éviter une pandémie. Ses intentions sont louables, c’est un vrai héros, mais il reste terriblement mal écrit et relativement lisse. A ses côtés, le chef des rebelles contrôle les lickers, mais on ne saura rien sur lui. Il n’a pas une ligne de script, si ce n’est qu’il se bat pour la liberté de son pays. Ada Wong ne sert à rien, si ce n’est à faire deux apparitions et à contenter les fans.

Quant à la méchante, la présidente, on voit des traces de brûlure sur son corps, elle maîtrise les combats, mais on ne saura rien sur son background. C’est réellement problématique pour poser un antagoniste fort et intéressant.

Au final, Resident Evil Damnation est mieux que le film précédent (en même temps, ce n’était pas bien dur). Pour autant, il n’en reste pas moins un mauvais film. La réalisation est sans intérêt, les graphismes, même améliorés, sont faibles et surtout, l’histoire n’a pas de points d’ancrage pour bâtir une critique de fond intelligente. On reste dans quelque chose de binaire, de très con et qui n’arrive jamais à prendre du recul sur ce qu’elle raconte. C’est dommage, car à l’image des derniers jeux de la franchise, on retrouve une finalité explosive qui part dans le n’importe quoi et démontre l’incapacité des nouveaux créateurs à offrir une fin horrifique digne de ce nom…

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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